C'est dans son propre monde que Saram a grandi et a passé toute son enfance. Né dans une famille qui ne voulait pas de lui, une famille qui préférait le considérer comme la bonne à tout faire plutôt qu'un fils ou un frère. Pas un mot d'amour à son égard, pas un seul compliment, juste des ordres, toujours des ordres, mais aussi la majorité du temps des reproches ou encore des moqueries de la part de ses aînés. Il était presque juste de dire qu'il vivait un remake d'un conte des temps moderne avec sa chambre placée au dernier étage de la maison, dans ce bon vieux grenier. Hors, contre toute attente, si tous craignaient cet endroit de l'habitation, pour lui, il s'agissait de son petit coin de paradis, son château fort, son échappatoire. De sa chambre, il pouvait facilement observer le ciel étoilé au travers de sa lucarne et c'était ce qu'il appréciait le plus. » Il n'était pas spécialement malheureux du triste sort qu'il recevait chez les Rhee, tout du moins il ne s'apercevait pas vraiment des blessures qu'on lui infligeait en lui reprochant sa venue au monde ou en le traitant comme un moins que rien. Cette indifférence lui a permis d'être indépendant rapidement et de ne pas avoir à dépendre des plus vieux pour s'en sortir. Parce qu'il n'avait le droit à aucun signe d'amour, pas même un geste de tendresse, il n'était pas devenu dépendant d'affection et son bonheur, il le trouvait ailleurs. Dans les livres qu'il lisait, dans les chansons qu'il écoutait, dans les étoiles qu'il observait ou encore sur les différents paysages qu'il admirait à l'extérieur parfois. Il le trouvait également auprès de ses camarades qu'il avait rencontré à l'école, ces mêmes camarades avec qui il s'entendait bien et s'amusait de tout et de rien. » Les inséparables, c'était ainsi qu'on les surnommait tous les quatre. Quatre garçons aussi différents les uns des autres mais qui étaient pourtant très proches. Rencontrés au collège, ils se sont suivis jusqu'au lycée et quels que soient les obstacles qui ont pu s'immiscer devant eux, c'est ensemble qu'ils les ont toujours surmontés. Jaloux, frustrés, les deux ainés Rhee ont souvent essayé de les séparer, d'inventer des rumeurs sur leur petit frère, de créer des situations cependant leur amitié n'a jamais flanché. Si Saram a pu voir d'autres camarades de sa classe lui tourner le dos à cause des bêtises de ceux qui partageaient son sang, ces quatre là sont toujours restés à ses côtés. Et bien sûr que non, cela n'a pas été étonnant d'apprendre qu'ils avaient tous déménagé sur Séoul dés qu'ils en avaient eu l'occasion pour le rejoindre. L'un d'eux travaille d'ailleurs avec lui actuellement. » A l'âge de seize ans, après une énième dispute avec ses parents, le jeune homme en a finalement eu ras le bol, prenant toutes ses affaires avant de quitter la maison. On pensait qu'il avait sa crise d'adolescence, qu'il n'avait pas d'autres endroits où retourner et qu'il reviendrait, lui rigolant au nez alors qu'il prenait ses grands airs. Sauf que non, il n'est jamais revenu et on n'a jamais essayé de le retrouver non plus. Probablement même que lorsque son lycée a dû les contacter pour signaler son absence, ils ont simplement dû le déscolariser en inventant une excuse que le garçon ignorait. De ce fait, non, il n'a jamais obtenu de diplôme et n'a pas poursuivi d'études supérieurs. »  Dans un premier temps, c'est dans le refuge que ses amis et lui avaient que le jeune homme s'était réfugié. L'appartement appartenant à l'un de ses camarades puis au bout du compte, ce n'était qu'après quelques jours qu'il avait pris la décision de quitter sa ville natale pour la capitale coréenne afin de découvrir de nouveaux horizons mais aussi de pouvoir sortir sans avoir peur d'être retrouvé. Comme un grand, il s'est débrouillé, il a pris le train avec l'argent qu'il avait économisé et a trouvé un petit boulot sur place, en plus de dormir dans une misérable chambre délabrée qu'il louait. A plus d'une reprise, il a été contraint de changer de travail ou d'en avoir plusieurs afin de pouvoir s'en sortir pour ne pas se faire mettre à la porte car il avait, une nouvelle fois, payé son loyer en retard. » Son service militaire effectué, Saram avait retrouvé les mêmes difficultés néanmoins l'expérience lui avait permis de mieux gérer ses tâches et d'obtenir des jobs beaucoup plus stables. Livreur dans un restaurant chinois, vendeur dans un konbini ou encore même serveur dans un autre restaurant, il les enchaînait en fonction de ses disponibilités. » Par le plus grand des hasards, juste parce qu'il a vu tous ses zéros, il s'est acheté un ticket de loterie pour la seule et unique fois de sa vie. Il ne s'attendait pas à énormément de choses, il avait simplement participé sur un coup de tête, juste parce qu'il avait trouvé ça fun. Et pourtant, à croire que finalement, il était sous une bonne étoile, parce que oui, il avait gagné. Pas quelques milliers de wons, non, il avait remporté la super cagnotte. En une soirée seulement, il était devenu extrêmement riche et bêtement, il n'avait pas su quoi faire de tout cet argent. Alors, il en a donné une partie à chacun de ses amis, il en a investi une autre dans des actions, deux appartements, un qu'il louait et un dans lequel il habitait. Le reste de la somme est placée sur un compte en banque et il n'y touche pas particulièrement, continuant la même vie simple qu'il menait jusqu'à présent. » L'unique différence est que, en plus de ses différents investissements, Saram a choisi d'ouvrir son propre restaurant dans lequel il exerce depuis trois ans maintenant. Aussi bête que cela puisse paraître, il s'agissait là d'un rêve qu'il désirait réaliser depuis tout jeune... Principalement depuis ce jour où après avoir commencé à travailler dans la capitale, il trouvait du réconfort auprès de ses nouilles instantanés qu'il mangeait au konbini, son seul repas de la journée, son seul moment de plaisir. Et depuis ce temps là, il s'est toujours promis que s'il en avait l'opportunité, il souhaiterait créer un endroit où les gens pouvaient venir manger à un prix raisonnable, dans une ambiance douce et chaleureuse, puis se retrouver. Que cela soit entre amis, entre amoureux, ou avec soi-même, il rêvait de créer un lieu où on aimerait revenir simplement pour se poser et avoir un petit moment de répit dans une journée chargée. Alors oui, après avoir reçu tout cet argent, Saram n'a pas résisté à sauter sur l'occasion. Talentueux en cuisine, bien sûr qu'il l'était sinon il n'aurait jamais choisi ce métier et aujourd'hui encore, il ne cessait jamais d'apprendre sur les multiples recettes qui pouvaient exister dans le monde. »  Malgré cette soudaine rentrée d'argent dans sa vie, le jeune homme est toujours resté simple, fidèle à lui-même. Il en va autant pour sa personnalité que pour les vêtements qu'il porte ou la nourriture qu'il mange. En somme, il continue de vivre comme s'il n'avait jamais eu cette chance. S'il dépensait tout sans réfléchir, il risquait de le regretter le jour où il en aurait réellement besoin. » Saram n'a pas honte de la vie qu'il a mené hors c'est vrai qu'il parle rarement de lui ou de sa famille. Il ne s'en cache pas spécialement et n'hésitera pas à répondre si on lui pose des questions toutefois, de lui-même, il n'aborde jamais vraiment le sujet. A ses yeux, ses parents sont désormais des étrangers et probablement que s'il les croisait dans la rue, il serait le premier à les ignorer. Ce qui vaut également pour ses deux frères qui n'ont jamais été de son côté et ont préféré adopter la même attitude horrible et injuste de leurs géniteurs. » Fut un temps, trois années en arrière précisément, il a adopté un chat. Un petit chaton abandonné qu'il a recueilli et qui portait le nom de Lucky hors ce dernier a soudainement disparu. Tout ce qu'il reste de lui est ce collier rouge que Saram a retrouvé, sans pouvoir mettre la main sur l'animal. Il espère toujours le voir revenir, ignorant complètement qu'une de ses clientes l'a adopté à son tour en vérité. » En plus du coréen, il se débrouille bien en anglais et connait quelques bases du japonais et du chinois. Il aime aussi parfois dire qu'il sait parler français, juste parce qu'il trouve cette langue relativement classe hors il ne connaît en réalité que les termes « Bonjour », « Au revoir » et « Merci ». Ca l'amuse d'apprendre des mots de différentes langues et c'est aussi le pourquoi il sait comment dire « Merde » en suédois. En effet, cela ne lui sert strictement à rien mais à chacun ses délires. » Il n'est pas un grand amateur de vin, par contre il apprécie la bière et en particulier, toutes les bonnes soirées qui vont avec. D'ailleurs, il tient plutôt bien à l'alcool cependant lorsqu'il finit pompette, il devient un vrai pot de colle, en plus du nombre de bêtises qu'il est capable de soudainement déblatérer. » Il a une jolie voix toutefois elle lui sert principalement lorsqu'il est sous la douche. Cela lui arrive aussi de fredonner quelques mélodies quand il cuisine hors en général, pendant cette activité, il est plus courant de l'entendre siffloter qu'autre chose. » Bien qu'il n'aime pas perdre son temps à dormir, il fait partie de ceux qui ont toujours du mal à se réveiller et à qui il ne vaut mieux pas parler car de toute manière, il ne vous écoutera pas. Cela n'a pas toujours été le cas puisque plus jeune, il était souvent le premier levé et réactif chez les Rhee toutefois autant dire qu'il a bien vite chasser cette habitude, principalement en vieillissant.