OOTD| Le grand jour était enfin arrivé. C’était aujourd’hui que tu avais décidé d’annoncer à Gabriel que tu étais enceinte. Avant de te décider, il t’avait fallu beaucoup de courage pour t'encourager à sauter le pas. Et en réalité, le courage te venait de ton mari et de ses aveux. Des aveux qu’il t’avait fait lors de ta soirée d’anniversaire. Des aveux qui avaient un peu apaisé tes craintes. Même si tu avais toujours aussi peur de le perdre, tu avais dû te faire une raison. Après quatre mois de grossesse, ton ventre ne trompait personne et tes envies culinaires nocturnes non plus. Récemment, tu avais aperçu les regards insistants de ta gouvernante. Ce n’était donc qu’une question de temps avant que Gabriel ne s’en rende compte à son tour. À ce stade, tes vêtements ne camouflaient plus tes courbes et tu ne pouvais pas passer ton temps à repousser les bras de ton mari, lorsqu’il essayait de te prendre dans ses bras la nuit. Non. Cela ne pouvait plus durer. Et même si tu étais totalement terrifiée à l’idée de lui apprendre la nouvelle, l’envie de partager les petits moments de bonheur que t’offrait la grossesse comme les échographies et le shopping, devenait de plus en plus envahissante dans ton esprit. Bien que ton ami Ji-woo soit d’un soutien précieux lors de tes consultations, puisque c’était lui qui t’accompagnait afin de te rassurer, l’absence de Gabriel à ton chevet, commençait à te peser. Même si tu aimais beaucoup ton ami, sa présence ne remplaçait pas celle du père de ton enfant …

En réalité, cela faisait quelques jours que tu aurais pu lui annoncer. Cependant, tu avais eu envie de lui préparer une petite surprise pour lui annoncer. Une surprise que tu avais mis beaucoup de temps à confectionner. Après quelques fouilles sur Internet, tu avais décidé de réaliser un album photos totalement personnalisé en scrapbooking. Puisque tu avais ressenti quelques contractions, dues à l'anxiété dont tu souffrais, tu avais eu pour ordre de ton obstétricien de te reposer un maximum et surtout, de trouver une activité qui te détendrait. La confection de cet album avait été la réponse. Un album composé de photos de vous. Des photos que vous aviez prises lors de sorties. Des photos qui t’avaient faites sourire plus d’une fois. Même la photo de votre faux mariage s’y trouvait. Après tout, même si vous n’étiez pas vraiment mariés sur le papier, dans ta tête, c’était tout comme. Parmi les photos, des petites phrases mignonnes qui racontaient un peu votre relation. La plus belle d’entre elles étant celle-ci : « Le moment où j’ai compris que tu étais réellement mon mari, l’homme de ma vie … Mon Univers ... » Puis, sur les dernières pages restées blanches pendant un long moment, tu y avais collé une petite carte du style carte postale où il était inscrit : « Tu es l’amour de ma vie et tu seras … » Avec une petite flèche, l’invitant à retourner la page. Sur cette dernière page, un calendrier du mois de janvier 2022 avec la photo d’une jolie petite paire de converse pour bébé bleue, puisque tu venais d’apprendre ce matin que tu étais enceinte d’un petit garçon, et de l’échographie que tu venais de finir de coller avec une petite phrase écrite de ta main en dessus : « My Sweet daddy ... » Bien que tu ne sois pas certaine de l’originalité de ta surprise puisque tu n’étais pas connue pour être d’un grand romantisme, tu espérais quand même -sincèrement- que ça lui plairait et surtout, qu’il te pardonnerait d’avoir été trop lâche et apeurée …

Après avoir passé un temps infini à te préparer dans la salle de bain, afin d’être la plus jolie possible puisque ce soir était censé faire partie de ces moments inoubliables d’une vie, tu avais fini par descendre les escaliers, à la recherche de Gabriel. Mystérieusement, tu mis un petit moment avant de le retrouver assis au bord de la piscine. Si tu t’attendais à le retrouver là … Album en main que tu avais emballé dans une jolie boite bleue avec un gros nœud blanc, tu t’étais approchée de lui d’un pas plutôt hésitant. « Gaby ? Qu’est-ce que tu fais là … Tout seul ? » Avais-tu dit d’un ton délicatement inquiet. Même si tu avais tendance à te faire des idées un peu trop vite, tu espérais que ton mari n'était pas troublé par un quelconque problème qui serait survenu en ton absence. T’asseyant sur le bord du transat qui se trouvait à côté de lui, tu posas la boite à côté de toi, sans pour autant relever ton regard vers lui. « Gaby … Est-ce qu’on peut parler ? Où … Ce n’est pas le moment ? » Quelle que soit sa réponse, maintenant que tu étais décidée à lui révéler ton secret, il était hors de question que tu le laisses filer aussi facilement. « J’ai … Un petit cadeau pour toi … » Petit sourire gêné qui se mis à étirer tes lèvres, alors que tu venais de saisir le paquet cadeau et de le tendre en direction de ton mari. « C’est pour toi … Je … L’ai fait moi-même. J’espère qu’il te plaira. » Tu semblais tellement hésitante et mal à l’aise, qu’il aurait fallu être aveugle pour ne pas le voir. Et encore, cela s’entendait clairement dans ta voix … En même temps, l’annonce d’une grossesse n’était pas aussi anodin que l’annonce du vainqueur du Grand Prix de formule un. Avec cette grossesse, votre vie allait changer, et même si tu étais prête à l’assumer, tu n’étais pas certaine que Gabriel le soit … Lui.

OOTD| Cacher ta grossesse n’avait - vraiment - pas été de tout repos. Plus d’une fois, tu avais dû faire preuve d’imagination, comme lors de ta soirée d’anniversaire lorsque Gabriel t’avait proposé une coupe de champagne. Toi qui ne refusais jamais un petit verre d’alcool, tu avais été obligée de lui mentir, en prétextant prendre un traitement contre l’anémie. Au début, tu avais réellement cru souffrir d’anémie avant de découvrir que tu étais enceinte alors … Finalement, ce n’était peut-être pas un si gros mensonge ? N’est-ce pas ? Puis s’en avait suivi ton style un peu décalé. Toi qui aimais être apprêtée de la tête aux pieds, tu t’étais clairement laissée aller dans des vêtements extra-larges afin de cacher ton ventre. Sans compter les câlins que tu refusais … Plus d’une fois, tu avais pensé que ton mari finirait par comprendre. Pourtant, il ne t’avait jamais confronté. Il n’avait jamais réellement cherché à savoir ce qui t’arrivait en ce moment. N’était-il pas observateur … Pourtant ? À moins que tes petits problèmes vestimentaires soient le moindre de ses soucis actuels. Des soucis qui l’avaient peut-être poussé à s’isoler ? Étrange. En t’approchant de la piscine, tu avais bien remarqué que quelque chose semblait le tracasser. L’espace d’un très court instant, tu t’étais même demandée si le moment était réellement bien choisi pour lui annoncer l’heureux évènement. Pourtant cadeau en main, ta plus belle robe sur le dos, tu ne pouvais plus reculer. Désormais, il était trop tard et de toute façon, Gabriel t’avait vu. Tu ne pouvais pas juste te retourner et partir en courant dans ta chambre pour te cacher. Son compliment te fit sourire un court instant. Cependant, au lieu de le remercier, tu avais préféré planter le décor tout de suite, en déclarant vouloir lui parler. Depuis quand tu lui demandais son avis pour lui parler ? Oups. Pour le coup, ton mari marquait un point. « Depuis …. Aujourd’hui ? » Avais-tu soufflé doucement avant de lui tendre le fameux paquet cadeau que tu lui avais préparé. Secouant légèrement la tête, tu te mis à rire légèrement à sa question. « Non … Tu n’as rien oublié du tout. No stress. Disons que c’est juste un cadeau … Comme ça ? » Un cadeau comme ça …Heureusement que tous les cadeaux pour le plaisir, n’étaient pas des bombes comme celle que tu t’apprêtais à annoncer à ton mari ….

Lorsque Gabriel s’était mis à déballer l’album photos et à le feuilleter, tu avais eu la sensation d’être au bord du malaise cardiaque, tellement ton cœur battait vite. Tu te sentais tellement stressée en cet instant, que même son sourire, ne semblait pas t’apaiser. Plus tu le voyais tourner les pages, plus tu avais envie de te lever et de partir en courant. Tu aurais pu le faire. Du moins, si tu avais eu 15 ans. Aujourd’hui, tu étais une adulte et tu ne pouvais pas tout simplement fuir comme une adolescente pré-pubère à chaque fois que le courage te manquait. Puis vint enfin cette fameuse dernière page. Celle où tu avais collé l’échographie et la photo du calendrier et de la paire de converses bleues. Sentant ton souffle se couper, tu avais eu la sensation d’être restée en apnée tout le temps qu’avait duré le silence de ton mari. À cet instant précis, tu aurais aimé pouvoir lire dans ses pensées. À première vue, il semblait sous le choc. En même temps, qui ne l’aurait pas été à sa place ? Pourtant, tu fus inexplicablement attendrie lorsque tu le vis passer ses doigts sur l’échographie. L’espace d’un court instant, tu t’étais enfin sentie heureuse de lui avoir annoncé la nouvelle. Suivant le moindre de ses faits et gestes du regard, tu avais eu un léger sursaut lorsque le jeune homme s’était levé, pour te serrer dans ses bras. Même si tu n’étais pas télépathe, tu avais la sensation que c’était plutôt bon signe … Non ? Si tu étais restée immobile, alors qu’il te tenait dans ses bras, ses larmes avaient fini par te ramener sur terre. Complètement attendrie par ses larmes et son sourire, tu n’avais pas pu cacher ta surprise lorsqu’il avait avoué être au courant. « Tu le savais ? Depuis quand ? » Secouant légèrement la tête pour te remettre les idées en place, tu finis par sentir des petites larmes rouler le long de tes joues. « Pourquoi tu n’as rien dit ? » Finalement, même si pour le moment, tu ne savais pas trop ce que pensait ton mari de cette nouvelle, l’entendre dire qu’il était submergé par l’émotion, avait suffi à te rassurer. Toi qui avais eu si peur de ce moment … Au final, ça n’avait pas été la mer à boire ? Même en cherchant bien, Gabriel ne dégageait aucun sentiment négatif, bien au contraire. Quoi que … Le idiote peut-être ? Non. Stop. Même si tu étais du genre parano à n’entendre que ce qui t’arrangeait, le moment n’était pas approprié. « Je … Je suis désolée … » Avais-tu simplement soufflé d’une voix bien trop timide pour toi …

Sentant ton petit cœur virevolter dans ta poitrine à ses mots, tu t’étais mise à sourire tendrement avant d’être prise dans un baiser qui avait fini par réchauffer ton cœur. De tous les scénarios que tu avais envisagés, celui-ci était sûrement le meilleur et surtout le plus heureux. Si au début, tu avais très mal pris la nouvelle, tu avais fini par accepter l’idée de devenir maman et à t’attacher à ce petit bout, et aujourd’hui, tu te sentais extrêmement soulagée de pouvoir profiter de ces instants avec ton mari. Sentant sa main glisser jusqu’à ton ventre, tu n’avais pas pu retenir ce flot de larmes, qui avaient pris totalement possession de toi. Que ce soit à cause de l’influence des hormones ou du bonheur que te procurait cet instant, tu avais fini par séparer tes lèvres de celles de Gabriel, alors que tu fondais totalement en larmes devant lui. « Je suis désolée … Je … J’ai … » Te collant contre lui, mouillant totalement sa chemise avec tes larmes, alors que tes bras le serraient fort contre toi, tu tentais d’enfuir ta tête contre lui afin d’étouffer un peu le bruit de tes sanglots. « J’ai eu peur que … Que … Tu partes. Je ne voulais pas que tu m’abandonnes. » Que ta vie soit en danger à cause des ennemis de ta famille, ne t’avait jamais effrayé. Par contre, tu étais horriblement terrifiée à l’idée que Gabriel puisse te quitter … « J’ai eu tellement peur de te perdre, Gabyyyyyyyyyy … » Et hop troisième sanglot … À cette allure, tu allais vraiment finir par te déshydrater, si tu continuais à pleurer comme une madeleine … Entortillant l’une de tes mains à sa chemise afin de le retenir, quelques fois qu’il déciderait de s’échapper de ton emprise, tu finis par tenter de te calmer. « Je suis vraiment désolée de te l’avoir caché aussi longtemps … Je … Je te dirais tout ce que tu voudras savoir … » Relevant doucement ta tête, laissant apparaître les longues traînées noires laissées par ton mascara, tu te mis à renifler comme une enfant. « Je suis désolée de t’avoir inquiété … Tu as dû te poser tellement de questions … » Et surtout, il avait certainement dû se faire beaucoup de films … Qui ne s’en aurait pas fait à sa place ?

OOTD| Alors comme ça, il le savait depuis ta soirée d’anniversaire … Quel petit cachottier et surtout quel fin observateur. En réalité, le contraire t’aurait étonné. Malgré tes nombreuses malices pour tenter de cacher ton ventre qui s’arrondissait, tu avais toujours douté que Gabriel soit aveugle à 100%. Tu l’avais bien trop souvent surpris à te regarder et à tenter de vouloir glisser ses mains à l’endroit exact que tu tentais de dissimuler. Le connaissant, tu imaginais très bien que le jeune homme ait pu avoir beaucoup de mal à patienter jusqu’au jour où tu te déciderais à lui annoncer la nouvelle. Après tout, tu avais attendu presque plus d’un mois avant de finalement cracher le morceau … Le pauvre avait certainement dû trouver le temps extrêmement long jusqu’à ce jour … Des excuses, c’étaient le moins que tu puisses faire. Et encore … Des excuses … Était-ce vraiment suffisant pour excuser ton mensonge ? Après tout, même si cet enfant n’avait pas été prévu à la base, ils vous appartenaient à tous les deux et maintenant que Gabriel était planté là, devant toi, le regard pétillant de bonheur, tu t’en voulais horriblement de l’avoir privé de ces quelques rendez-vous et de ces instants magiques lorsque tu avais appris le sexe de votre bébé. Peut-être était-ce pour toutes ces raisons et surtout, à cause de tous ces regrets que tu avais fini par fondre en larmes dans ses bras en lui avouant que tu avais eu peur qu’il t’abandonne en apprenant la nouvelle. En vérité, cela n’avait rien à voir avec son côté responsable ou non. Après tout, pour faire un enfant, il fallait être deux … Non ? Dans cette histoire, tu étais aussi responsable que lui. En réalité, tu avais simplement eu peur que cet enfant mette en danger ses projets. Tu avais eu peur que ton mari voit cet enfant comme une prison. Une prison dans laquelle il s’était enfermé avec toi, qu’il ne pensait peut être pas aimer au point de vouloir partager un bébé  …


Secouant la tête positivement alors que des larmes inondaient toujours ton visage, tu tentas de te reprendre, en vain … « Vraiment … » Avais-tu soufflé avant d’éponger tes larmes de crocodile. Oui, tu avais vraiment eu peur, mais maintenant qu’il était au courant, tu te sentais soulagée. Et même si Gabriel semblait s’être fait tout un tas de films comme tu l’avais supposé, il était heureux. Dans le fond, n’était-ce pas le plus important ? Bien sûr que ça l’était. Maintenant qu’il savait pour votre enfant, tu allais pouvoir enfin te détendre et arrêter de t’infliger tout ce stress qui commençait sérieusement à nuire à ta grossesse. Sa main posée tendrement sur ta joue, alors qu’il s’était approché afin d’échanger un baiser avec toi, tu ne pus t’empêcher d’esquisser un petit sourire lorsqu’il mentionna le mini lui … C’était tellement bien trouvé et surtout, c’était hyper attendrissant à entendre. « J’espère que Mini toi n’héritera pas de mon caractère, sinon tu vas pouvoir réellement mettre des barreaux aux fenêtres de la villa ! » Avais-tu dit dans un petit rire plaisantin. Après tout, combien de fois Gabriel ne t’avait-il pas menacé de mettre des barreaux à ta fenêtre si tu continuais de filer en douce pour échapper à sa surveillance ? Une époque qui te semblait maintenant lointaine et révolue, même si ta vie était toujours menacée par les rivaux de ta famille. Pinçant tes lèvres afin d’esquisser une petite grimace, tu finis par lâcher sa chemise à laquelle tu étais accrochée depuis toute à l’heure, posant simplement tes bras autour de sa taille. « Ça tombe plutôt bien que tu en parles … On a rendez-vous dans … Une demi-heure à l’hôpital. » Même si ton échographie datait de trois jours, tu t’étais arrangée afin d’avoir un nouveau rendez-vous. « Je ne voulais pas te faire languir plus longtemps donc j’ai organisé un nouveau rendez-vous avec l’accord du médecin afin que tu puisses rencontrer notre mini-nous ! » D’après ta propre expérience, voir ton enfant sur un morceau de papier n’avait rien de comparable au moment où tu le voyais apparaître sur l’écran de l’échographe et où tu entendais son petit cœur battre. « Je pense qu’il doit sûrement mourir d’envie de faire officiellement la rencontre de son papa ! » Ou plutôt, c’était maman qui mourait d’envie de partager cet instant magique avec son père.

Même si tu t’étais engagée à répondre à toutes ses questions, tu aurais aimé éviter la suivante. Tu savais que ton mari était de nature jalouse et lui avouer que ton ami, Ji-woo avait été la personne à partager tous ces instants inoubliables avec toi, te rendait soudainement anxieuse. « Non, je n’ai jamais été seule … Euny a été présente lorsque je l’ai appris et pour les rendez-vous, c’est Ji-woo qui m’a accompagné. Comme il est chirurgien, j’ai pensé qu’il pourrait me rassurer … Ils emploient tellement de mots compliqués qu’à chaque fois, je pensais que notre bébé avait un souci, alors qu’en réalité … Tout était normal … » Priant de toutes tes forces pour que Gabriel s’attarde sur le côté pratique et soutien que sur le fait qu’effectivement, ton gynécologue avait longtemps cru que Ji-woo était le père de votre bébé, tu esquissas un petit sourire cute afin de l’amadouer. « La seule chose, c’est que je dois me reposer et éviter de m’agiter ou de subir trop de stress car j’ai récemment eu des contractions. Ce n’est pas vraiment dangereux tant que c’est occasionnel, mais c’est à surveiller. » En voyant l’excitation soudaine de ton mari à l’idée de chercher un prénom à votre enfant et de commencer à emménager sa chambre, tu ne pus t’empêcher de rire. « Et à acheter plein de trucs trop chou ! » Oui parce que finalement ce qui t’intéressait le plus, c’était le côté shopping ! Puisque tu ne pouvais plus en faire pour toi, tu comptais bien te rattraper en te cachant derrière l’excuse de ton fils. Écarquillant grand tes yeux en entendant la nouvelle question de ton mari, tu ne pus empêcher tes lèvres de s’entrouvrir, traduisant ta surprise. Etait-ce réellement un détail important de savoir quand votre enfant avait été conçu ? Mais puisque tu avais promis de tout lui dire … « Je suis à 16 semaines environ … Soit 4 mois, si tu préfères. » Gonflant tes joues comme une enfant gênée, tu finis par soupirer doucement en esquissant un petit sourire en coin. « Tu vois la fameuse nuit dont tu ne te rappelles pas ? Bahhhh … C’était celle-là ! » Le tout, c’était de trouver une excuse à servir à votre fils pour le jour où il vous questionnerait sur la fameuse nuit de sa création. Dire que papa était beurré comme une biscotte sortie du four et que maman, le lendemain a bu et fumé jusqu’à se rendre malade, ce qui a rendu sa contraception inactive, ce n’était quand même pas top comme histoire à raconter à un enfant. Lol.

Lâchant la taille de ton mari, tu te défis de ses bras afin d’attraper ton portable qui était posé sur la chaise longue où tu étais installée toute à l’heure. Voyant l’heure, tu attrapas le poignet de Gabriel afin de l’emmener avec toi. « Vienssssss ! On va être en retard pour le rendez-vous ! » Et l’album ? « Ne t’en fais pas pour l’album, il sera toujours là à notre retour ! » Une fois Gabriel au volant et toi installée sur le siège passager, la route jusqu’à l’hôpital te sembla interminable. Frottant tes mains l’une contre l’autre, tu soupiras doucement. « Je suis aussi stressée que la première fois où j’y suis allée. » Si ce n’était pas plus. Après avoir déposé la voiture sur le parking de l’hôpital, tu t’étais empressée de rejoindre ton mari afin de prendre sa main dans la tienne, lorsqu’il était sorti de la voiture. Marchant doucement à ses côtés à travers les couloirs jusqu’à rejoindre l’entrée du cabinet de gynécologie, tu ne pus t’empêcher de lui jeter quelques regards discrets afin de voir si lui aussi, se sentait aussi stressé que toi en cet instant. Puisque vous étiez les derniers patients de la journée et que le médecin était à l’avance, l’infirmière vous fit entrer dans le cabinet médical et te fit s’installer sur le siège à côté de l’échographe. Enlevant ta veste et relevant ta robe timidement, dévoilant ainsi ton ventre bien rond pour quatre mois, tu cherchas à attraper la main de Gabriel afin de te rassurer. « Tu es prêt ? » Avais-tu soufflé tendrement avant de porter sa main à tes lèvres pour y déposer un baiser. « Merci d’avoir été aussi compréhensif … Je ne me voyais pas continuer à faire tout ça sans … Toi … » Sentant une petite larme d’émotion perler le long de ta joue, tu l’essuyas à l’instant où le médecin fit son entrée. Est-ce que tu étais prête à dévoiler le petit minois de ton fils à ton mari ? Oui, tu l’étais. Enfin, tu étais surtout impatiente de voir sa réaction au moment où il verrait ce petit-être apparaître sur l’écran et lorsqu’il entendrait pour la première fois, son petit cœur battre …  

OOTD| Oui, c’est vrai. La nuit de la conception de votre enfant, était une belle histoire. Que ce soit ironique ou non, d’ailleurs. Après tout, c’était un peu grâce à cette soirée que Gabriel avait fini par t’avouer qu’il t’aimait. Toi aussi, tu étais passée aux aveux. Peut-être que sans la consommation de vin abusive de ton mari, vous n’en seriez pas là aujourd’hui. Peut-être que tu n’aurais jamais trouvé le courage de lui avouer que tu étais folle de lui et surtout, vous ne seriez pas sur le point d’accueillir un bébé qui serait sûrement aussi beau que ses parents. Même si cet enfant n’était ni prévu dans ton programme, ni dans celui du beau brun, maintenant qu’il était là, l’idée de devenir maman te comblait réellement de joie. Alors oui, ce n’est pas sans émotion que tu te rendis à l’hôpital accompagnée de Gabriel. L’idée que ton mari puisse enfin rencontrer votre mini-vous te rendait extrêmement anxieuse. Une fois installée sur le siège, tu n’avais pas pu t’empêcher de prendre ta main dans la sienne. C’était un peu comme si cette dernière te retenait, t’empêchant de t’enfuir. Ce n’était pas la première fois que tu voyais votre fils, mais pour ton mari, c’était la toute première fois. Puisqu’il semblait plus que prêt pour cette rencontre, tu finis par te contenter de sourire, alors que le médecin venait d’apparaître dans la salle d’examen. Grimaçant doucement lorsqu’il te badigeonna de gel, ton regard se perdit rapidement sur l’écran, avant de revenir sur Gabriel. Curieuse d’être le témoin de sa réaction, tu fus automatiquement attendrie lorsque des larmes se mirent à couler le long de ses joues. Ah … L’émotion. Souriant tendrement, tu te contentas de hocher la tête, lorsqu’il constata que votre fils était encore petit … « Et encore ! Là il ressemble enfin à un petit homme. Ça change du petit têtard … » Serrant doucement la main de Gabriel pendant que le médecin lui montrait toutes les facettes de votre fils, tu finis par fixer l’écran, toi-aussi. Même si ce n’était pas la première fois que tu le voyais, tu te sentais toujours un peu émue. Tu ne l’étais pas autant que Gabriel en cet instant, mais tu l’étais un peu quand même.


Lorsque la consultation finit par se terminer, tu essuyas ton ventre et tu replaças correctement ta robe, avant de remercier le médecin et de te diriger, accompagnée de Gabriel, au secrétariat pour finaliser les formalités administratives et prendre ton prochain rendez-vous. Une fois les papiers en mains, vous regagnèrent la voiture. Sautillant sur ton siège, tu t’accrochas au bras de ton mari avant de lui servir ton plus beau regard de merlan frit. « Diiiiiissssss ! Toute cette émotion m’a donné faim et surtout … Des envies shopping ! Tu crois qu’on a le temps d’aller faire le tour d’un magasin ? » Après tout, n’était-ce pas Gabriel qui t’avait proposé de faire du lèche vitrine après votre rendez-vous ? « On pourrait même manger à l’extérieur pour une fois … Après tout, on a quelque chose à fêter ce soir ! » Te mettant à rire doucement, tu finis par lâcher son bras afin qu’il puisse se mettre à conduire. « Ne t’en fais pas ! J’ai stoppé l’alcool dès le moment où j’ai su pour mini-Gaby alors … Ça sera un jus de fruit pour moi ! » Réfléchissant un court instant, tu te mis à le pointer du doigt avant de te mettre à rire. « Et pour toi, ça sera une coupe de champagne si tu me promets de ne pas sauter dans la piscine ! » Maintenant que tu avais enfin avoué à Gabriel que tu étais enceinte, tu allais enfin profiter des avantages que t’offraient la grossesse et ça commençait ce soir. Après être resté plus de deux heures dans le magasin de puériculture à la recherche de toutes les choses dont vous auriez besoin pour le bébé, vous aviez fini par vous rendre dans un restaurant où tu avais mangé comme une ogresse. Une soirée plutôt plaisante qui avait su remonter ton moral après toutes ces journées passées à te morfondre …