“  après plusieurs journées enfermées chez elle à se critiquer sur tous les points possibles, elle a finalement décidé qu'assez c'était assez. à force de se plaindre sur sa vie merdique, elle a un peu perdu le fil du temps. combien de jours ont passé depuis sa dernière douche au juste? c'est dégoûtant. même un selfie posté sur instagram datant d'il y a longtemps ne lui a pas remonté le moral, au contraire, elle se détestait encore plus après avoir vu cette belle photo d'elle, une photo complètement à l'opposée de la vraie sunmi présentement. il lui a fallu tout le courage au monde pour sortir de son lit et se faire une grande session de self-care. une longue douche, soin de la peau et le tour était joué... enfin, presque. en regardant l'appartement vide autour d'elle, ses parents ayant décidé d'allonger leur séjour à busan, elle réalise à quelle point elle est vraiment seule. l'option d'aller déranger ses voisins était tentante, mais après avoir parcouru son téléphone rapidement, elle tombe sur une application qu'elle n'a pas touché depuis un moment et c'est ainsi qu'elle décide d'envoyer une invitation à gaon de venir la rejoindre pour jouer un peu. il lui devait bien ça après le nombre de fois qu'elle l'a aidé à se retrouver, non?

invitation acceptée et lieu de rendez-vous donné, elle se dirige donc en transport en commun vers le parc olympique de séoul avec un petit sac à dos, vêtue confortablement dans une paire de leggings noires et un top rouge. une fois arrivée à destination, elle attache rapidement ses longs cheveux raides dans une queue de cheval pour qu'ils ne soient pas dans son visage. c'était une belle journée ensoleillée avec un peu de vent rafraîchissant, la température parfaite pour passer l'après-midi dehors à se promener.

je suis là.

petit message envoyé avant de regarder autour d'elle au cas où elle l'aurait manqué.

“ tenue — Enfilant ta veste noire en jean, tu vérifias ton reflet dans le miroir. Tu fixas un instant la peau de ton cou, où rien n'était visible ainsi que celle de tes bras, t'assurant qu'aucun des dessins marqués sur ta peau ne dépassait. Tu ne pris pas le temps de t'attarder sur ton visage, le connaissant malheureusement par cœur, lui et ses imperfections et tu te décalas, passant négligemment une main dans tes cheveux, redressant et abaissant quelques mèches avec souplesse. Tu ne voulais pas faire honte aux personnes que tu côtoyais. Tu ne voulais pas qu'on puisse penser qu'elles avaient le même style de vie que toi – bien que ton style de vie soit plutôt banal. Mais l'imagination des autres allait toujours bon train quand ils voyaient tes tatouages, et on t'inventait une vie. On te prenait pour ce que tu n'étais pas, un malfrat ou pire mais rarement mieux. Tu les aimais pourtant, tes tatouages. Mais l’œil de la société n'était clairement pas encore prêt à les regarder pour ceux qu'ils étaient : ton histoire, tes peines, tes craintes.
Alors tu les cachais à chaque fois que tu sortais ou que tu allais travailler. Tu ne les découvrais que chez toi, quand tu te retrouvais seul.


Que tu envoyas à la jeune femme, arrivant au lieu de rendez-vous. Ton regard traîna jusqu'à l'apercevoir et tu te dirigeas vers elle, un sourire fin naissant sur tes lèvres au fur et à mesure que tu te rapprochais. « Salut », lâchas-tu une fois près d'elle, un léger signe de main discret décorant tes mots. « Tu vas bien ? Tu n'as pas attendu trop longtemps j'espère ? », t'étais pas en retard mais t'étais pas en avance non plus, en soit. « Je me suis pas perdu », avouas-tu, les pommettes rosies. Ca aurait été le pompon qu'elle soit obligée de venir te chercher. « Tu es prête ? », demandas-tu, montrant l'application sur ton téléphone. « Ca fait longtemps que j'ai plus joué », deux semaines, peut-être. Ou quatre. T'avais pas trop la notion du temps.

“  sourire en voyant le message de la part à gaon et elle ne tarde pas à l'apercevoir quelques secondes plus tard. c'est avec un léger sourire qu'elle l'accueille tout en zieutant ce signe de la main qu'il lui fait. mignon. elle secoue de la tête en guise de réponse à sa question, faisant aller sa queue de cheval dans tous les sens. non pas du tout, je viens d'arriver il y a quelques instants seulement. elle le rassure avant de rigoler face à sa déclaration soudaine. c'est qu'il est d'une fraîcheur cet homme, si adorable qu'elle pourrait le croquer mais elle se garde une petite gêne. ce n'est pas le temps de faire fuir les gens, surtout quand elle avait besoin de compagnie aujourd'hui. c'est bien, sinon j'aurais probablement joué sans toi. mensonge parce qu'elle était encore un peu confuse dans les quêtes du jeu, et surtout elle avait besoin de lui pour lui envoyer des cadeaux de temps en temps afin de survivre un peu. prête, j'ai même une batterie de secours pour charger nos téléphones si jamais on en a besoin. elle confie en pointant dans son dos, le petit sac à dos qu'elle portait où elle avait le nécessaire pour leur journée. tant mieux, on pourra rattraper en même temps alors. allez vient! elle ouvre l'application sur son téléphone en se mettant en marche avant de relever son regard vers gaon pour lui montrer son personnage. regarde, j'ai changé ses vêtements à ma fille, tu l'aimes son chapeau de pikachu? elle demande en riant avant de pointer devant elle. oh aller on commence par le jardin de roses, je suis certaine qu'il y a pleins de pokémons qui se cachent par là. agrippant son bras autour du sien, elle le tire sans plus tarder vers la destination qu'elle a choisit. le parc olympique est si grand qu'ils devront éventuellement prendre une pause, alors autant commencer avec la plus belle partie. comment ça va sinon, quoi de neuf? petite conversation qu'elle entame en le regardant, lâchant de temps en temps des coups d'oeil vers son écran pour voir si un pokémon allait apparaître.

“ tenue — Un léger souffle soulagé aux lèvres, tu lui offris une fine esquisse. Tu t'en serais voulu si elle avait attendu trop longtemps par ta faute. Ou si t'étais perdu et qu'elle aurait dû venir te chercher comme si t'étais un gosse de cinq ans, trop petit pour te promener seul dans la ville trop grande. T'avais honte, vraiment. Riant doucement, tu haussas un petit peu les épaules. « Ca aurait été normal » et tu ne lui en aurais pas voulu. Jamais, même. Ca aurait été de ta faute de toute façon... Puis, en soit, elle n'avait pas vraiment besoin de toi pour jouer. Tu devais encore lui expliquer quelques fonctionnalités mais t'étais sûr qu'elle pourrait très bien se débrouiller sans toi. A l'inverse, toi sans elle, t'étais perdu. Encore pire que d'habitude. T'aurais personne pour t'indiquer les directions. Ce serait catastrophique. Peut-être que tu serais encore perdu dans une ruelle sombre à l'heure qu'il est. « T'es venue équipée », commentas-tu dans un sourire amusé. T'avais pas pensé à tout ça. T'avais déjà pensé à te ramener, entier, sans te perdre. C'était pas mal... non ? Bien qu'un peu primaire comme nécessités, t'en convenais. Une batterie aurait été utile. Une esquisse vint décorer tes lèvres alors que tu secouas le visage, prenant ton téléphone pour ouvrir l'application, la suivant avant de laisser traîner tes prunelles vers ce qu'elle te montrait. « Il est mignon », commentas-tu. Ton avatar était resté le même depuis le début. Peut-être que tu devrais changer. Il portait toujours les mêmes vêtements. Toujours des manches longues. Tu suivis la direction que son doigt indiquait et hochas le visage pour approuver, te laissant embarquer, les pommettes un peu rosies. « Ca va... Il se passe rien de particulier dans mon quotidien tu sais », dis-tu lentement après quelques secondes. « Métro, boulot, dodo ? », tu souris dans un petit mouvement du visage. « Et toi ? Tu vas bien ? », demandas-tu, tes iris restant plus concentrés sur elle que sur ton téléphone. « Qu'est-ce que tu me racontes de beau depuis la dernière fois ? », elle devait avoir des choses plus intéressantes à dire que toi. Il ne se passait rien dans ta vie. Rien d'extraordinaire du moins. Ta vie était comme toi : monotone, plate. Tu jetas un regard sur ton téléphone, clignant des paupières. « Je crois que j'en ai loupé un », murmuras-tu lentement, une douce teinte gênée sur les joues. Tu lui fis signe de vérifier sur son écran, au cas où.

“  hochement de la tête, toute fière qu'il remarque qu'elle était équipée pour l'activité de la journée. pour être honnête, elle avait multiplié les efforts plus que d'habitude car elle désirait réellement passer une journée normale, une journée sans pleurer ou sans vivre un vide d'émotions dans son corps, dans son coeur et dans son âme. c'était demandant, être en dépression. elle qui a toujours eu un grand sourire sur le visage, elle qui a était le rayon de soleil pour tout le monde qui l'entoure peu importe les situations, elle avait vraiment eu de la misère à sortir de ce moment de blues, mais elle y est arrivée, et c'était avec gaon qu'elle espérait se changer les idées pour la première fois. une sortie simple, sans prise de tête, pour profiter de la belle température. métro, boulot et dodo? elle lâche un petit rire en le regardant, croisant son regard par la même occasion. j'ai mieux été, mais ça va aller. elle admet ouvertement en haussant des épaules, son sourire tombant pour un dixième de seconde avant qu'elle ne l'agrandisse. oh tu sais, pas grand chose aussi. j'ai quitté mon boulot à temps partiel, alors si jamais tu connais une place qui embauche… elle lui confie avant de baisser son regard sur son cellulaire pour voir un pokémon apparaître. oh! oui, vient il y a un bulbasaur là, faut se rapprocher avant pour prendre le pokéstop. prenant la main libre de gaon dans la sienne, elle le traîne près des rosiers oranges afin d'atteindre la limite du pokéstop. tu arrives à le tourner toi? elle demande, irritée que l'application lui dise qu'elle est encore trop loin pour tourner le stop et recevoir des items. attend, je vais me rappro—… elle lâche un cri suraiguë soudainement alors qu'elle perd l'équilibre, tombant en direction des rosiers, entre deux plants.

“ tenue — Lui offrant une fine esquisse, tu haussas quelque peu les épaules, un peu désolé d'avoir rien à raconter. Métro, boulot, dodo : ça résumait tristement bien ta vie. Peut-être était-ce parce que tu voulais que rien ne s'y passe ? T'avais peur des changements. De ces détails qui pouvaient faire basculer ta vie d'un côté ou de l'autre, de ces choix qui pouvaient tout faire changer. De ces décisions qui pouvaient te tuer. Doucement. Sûrement. Tu te pinças les lèvres, un air soucieux tourné vers elle. « N'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit », ta porte sera toujours ouverte pour elle. Ton temps sera toujours libre, aussi. Levant les yeux vers le ciel, tu libéras un son léger du fond de la gorge. « Tu cherches dans un domaine en particulier ? », lui demandas-tu, tes iris retombant sur elle. « Je peux me renseigner aux bureaux aussi si tu veux », proposas-tu timidement. Tu pouvais en parler avec ta cheffe. Elle avait des contacts. « Oh ? », tu clignas des paupières, ayant tout loupé et tu la suivis sans broncher ou résister vers les rosiers. Tu fixas ton téléphone, les sourcils froncés. « Pas du tout », soufflas-tu, redressant le visage dans un air paniqué. « Sunmi ?? », tu t'approchas. « Tu vas bien ? Tu t'es faite mal ? », tu tendis la main, l'aidant à se relever. « Ca va ? », tu l'inspectas de haut en bas, vérifiant si elle n'avait pas de blessures. « Fais attention à toi », murmuras-tu, les pommettes un peu rosies mais le regard inquiet alors que tu dépoussiérais délicatement sa manche. « Un Pokémon ne vaut pas le coup de se blesser », la sermonnas-tu sans vraiment le faire, l'esquisse gênée et ton regard fuyant le sien.

“  son regard remonte vers gaon pendant une fraction de seconde avant qu'elle ne rougisse légèrement en regardant son cellulaire. elle n'était pas vraiment du genre à demander de l'aide aux autres, surtout pas quand elle se sentait si triste. elle a dérangé son ex avec ses problèmes émotionnels, et depuis elle n'ose plus déranger qui que ce soit. le temps allait bien réparer son petit coeur, et en attendant seulement la compagnie de gaon pour une activité aussi simple et banale était assez pour lui remonter un peu le moral. évitant son regard, elle rit nerveusement en avouant son parcours scolaire. oh tu sais… n'importe quoi, caissière, serveuse, gardienne… je n'ai pas d'études plus élevé que mon diplôme du lycée et mon diplôme de maquillage, alors je prends ce qu'on me donne. elle a toujours imaginé qu'elle aurait une grande carrière en tant que maquilleuse, mais les temps sont dures et elle ne peut pas survivre qu'avec ce métier. c'était plus un rêve qu'autre chose, et elle ne semble pas avoir la détermination qu'il faut pour monter les grades et jouer parmi les pros. son attention se tourne sur le jeu affiché sur son téléphone, une exclamation quand elle remarque un pokéstop près d'eux alors elle se rapproche, mais termine rapidement dans les rosiers. aïe, non mais… une moue sur le visage, elle grimace en se piquant avec quelques branches mais elle agrippe rapidement la main de son ami pour pouvoir se relever et quitter cette zone dangereuse. je vais bien, je vais bien… vérifiant ses bras et ses mains pour s'assurer qu'elle ne saignait pas dû aux branches, elle finit par soupirer en hochant de la tête. je sais, mais c'est quoi l'idée de mettre un pokéstop dans les rosiers, on arrive même pas à l'atteindre… elle se plaint en regardant son téléphone, une autre exclamation qui sort de sa bouche. ah merde, mon téléphone est tout sale! il y a pleins de terre dessus, c'est dégueulasse. comme si la vie ne voulait pas qu'elle s'amuse aujourd'hui, elle continue à râler, tapant du pied par-terre telle une enfant mécontente. je ne veux plus jouer. boudeuse comme tout, elle enlève son sac à dos avant de prendre son téléphone du bout des doigts et le ranger dans un compartiment séparé. sentiment de culpabilité qui l'envahit lorsqu'elle pose ses iris sur gaon, clignant des yeux avant de rougir. on peut jouer avec ton téléphone seulement? proposition pour ne pas ruiner la jouer, mais elle sentait bien son humeur tomber à l'eau. elle qui a tenté de sortir de sa phase dépressive, ses efforts semblaient inutiles à présent avec les coups de malchances soudain.

HJ: désolée pour le délai