« Je t’en ai déjà parlé. C’était déjà la raison pour laquelle j’avais refusé de mettre en couple avec toi. Je t’ai aussi dit que ça ne serait pas facile. Qu’il te faudrait sûrement beaucoup de patience. Je t’ai même dit que le jour où ça deviendrait trop compliqué à supporter pour toi, tu devrais me laisser. Tu te souviens ? » À ta question, tu finis par tourner ta tête en sa direction afin de poser ton regard sur lui. « Tu as l’impression que je ne t’écoute pas, mais parfois, tu me donnes cette impression-là aussi. Tu sais depuis le départ que j’ai ce côté fragile et compliqué. Pourtant, tu m’accables un peu plus à chaque dispute, en me disant que tu fais tous les efforts du monde, sans réussir à trouver grâce à mes yeux. Tu m’as même dit que tu ne voyais pas ce que tu pouvais faire de plus. Je ne dis pas que je n’ai aucun tort. Bien au contraire. J’en ai sûrement plus que toi. Mais … Comme tu as oublié de me dire pour ton wk entre potes, tu as oublié qui j’étais vraiment. J’ai l’impression que tu m’aimes qu’à moitié. Tu aimes cet Elveen qui court après les papillons, mais tu détestes l’Elveen blessé qui tente de se reconstruire et qui ne sait s’exprimer réellement qu’à coup de sarcasme pour tenter de se faire comprendre. » Ses mots te rendent triste et tu commences à avoir beaucoup de mal à garder la face devant Jun et ses larmes. « Tu n’as jamais rien dit pour me le faire penser, c’est vrai. Tout ce que je sais, c’est qu’un jour, j’ai commencé à le penser et je n’ai jamais réussi à m’en défaire. J’ai toujours eu la sensation que quand tu te décidais à me voir, c’était parce que tu n’avais rien de mieux à faire. Et je sais, que c’est déjà arrivé que tu finisses par venir me voir car Melohe était occupé. Quelqu’un m’a dit que si je m’étais imposé face à lui, je n’aurai jamais eu la sensation d’être le numéro deux. Seulement, je ne pensais pas que pour exister à tes yeux, je devais me battre continuellement avec ton meilleur ami. Je sais que tu vas me dire que j’ai faux sur toute la ligne, mais avoir cette sensation, même si elle est erronée, me rend vraiment malade. " Pinçant tes lèvres discrètement, tu te sentis très mal à l’aise lorsque Jun te répète qu’il t'aime et que tu es l’amour de sa vie. « Ce n’est pas que je ne te faisais pas confiance. C’est juste que j’avais peur de te perdre. Je t’aimais tellement que ça a fini par me consumer. Je voulais être le centre de ton attention comme l’avait été ton meilleur-Ami, sauf que c’était impossible. Je voulais être ta priorité. Je pensais bêtement que si j’étais ta priorité, je t’aurais toujours rien que pour moi. Seulement, Tu as ta vie, ta carrière, tes amis, ta famille. Et comme tu l’as dit, tu ne peux pas imaginer vivre sans tous ces gens. » Tu ne sais pas vraiment si ce que tu dis depuis toute à l’heure, est clair, mais tu as vraiment du mal à mettre des mots sur toutes les choses qui t’ont blessé, parfois inexplicablement. Lorsque Jun te prit dans ses bras, tu aurais pu le repousser, mais tu n’en fis rien. Tu te contentes de rester immobile, pendant que tu te bats avec toi-même pour ne pas craquer à ton tour. « Je ne peux pas te promettre qu’on se retrouvera, Jun. Mais oui, j’ai besoin que tu me laisses partir. Si tu m’aimes réellement, tu dois me laisser partir. On ne peut plus continuer à se déchirer et à se rendre malheureux. Je ne veux plus vivre dans la peur. Je veux recommencer à courir après les oiseaux et à leur parler, quitte à être pris pour un fou. Je veux pouvoir rire de tout et de rien. Je veux revoir la vie en couleur et arrêter de vivre comme si ma vie était en perpétuel stand-by. » Tentant d’échapper à ses bras, tu finis par reculer un peu afin de t’éloigner de lui. « Je vais partir. J’ai accepté une mission au sein d’une association en Afrique. J’avais toujours refusé, car je ne voulais pas te laisser et surtout, car je savais que tu me manquerais trop. Mais aujourd’hui, je pense que c’est le moment pour moi de partir. »

@Choi Hae-Jun

« Je suis désolé…Je suis tellement désolé. » Il avait tout fait pour essayer de garder la face, mais clairement, on voyait qu’il était à deux doigts de pleurer et qu’il avait juste une tête misérable. « Je suppose que j’étais trop dans mon monde de bisounours. Je ne voyais que notre amour, pour moi, tout était beau, je ne voyais que ton sourire, je ne pensais qu’aux bons moments qu’on passait ensemble…Je pensais naïvement que tout allait bien…Pardon de ne pas m’être rendu compte que tu n’allais pas si bien que je le croyais… » Bon sang, n’avait-il pas dit lui-même qu’il en avait assez de s’excuser ? Pourtant, il s’en voulait réellement. Il vivait sans doute dans son petit monde enchanté, un monde digne des happy ends de Disney. Il n’avait pas été assez attentif, manifestement. « Pourquoi tu ne m’as rien dit ? Pourquoi tu ne m’as pas dit que tu n’allais pas si bien que ça ? On aurait pu…je sais pas…essayer d’en parler et de régler le problème avant d’en arriver là où on en est aujourd’hui. » Mais il était trop tard. Ils ne pouvaient pas revenir en arrière. « Et pourquoi tu ne m’as rien dit quand tu as commencé à douter ou à avoir cette impression-là ? Je suis sûr que j’aurais pu dissiper tes doutes…pourquoi tu gardes toujours tout pour toi ? » Il avait tellement mal au cœur, il se sentait impuissant face à la situation, il sentait Elveen lui échapper, il connaissait déjà l’issue de cette conversation, bien qu’il n’en ait pas envie. Pas du tout même. Mais que pouvait-il encore faire de plus que de répéter au jeune homme à quel point il l’aimait ? « Je confirme. Tu as faux sur toute la ligne… » Il avait marmonné ces mots à voix basse. Être continuellement coincé entre son meilleur ami et son petit ami était épuisant. Devoir constamment rassurer les deux était épuisant. Même si du côté de Mel, ça allait bien mieux depuis qu’il était avec Aeri. Même si, pour le coup, son meilleur ami lui manquait et qu’il ne le voyait pas assez souvent à son goût. Et là, gros pincement au cœur lorsqu’Elveen employa le passé pour parler de son amour pour lui. « Tu…m’aimais ? Tu ne m’aimes plus… ? » Et ses paroles suivantes n’arrangèrent rien. Rien du tout. Elles eurent d’ailleurs raison de lui puisque quelques larmes finirent par s’échapper et couler le long de ses joues. Eh merde. « J’espère que tu ne douteras plus jamais de mon amour car te laisser partir est sans doute la chose la plus difficile que j’ai jamais faite. Je n’ai pas envie qu’on se quitte, je n’ai pas envie de passer demain et les jours suivants sans toi. Je n’ai pas envie de ne plus entendre ton rire, voir ton sourire…Mais je refuse de t’enfermer dans une vie où tu ne serais pas heureux. » Même si Elveen s’était éloigné, Jun lui attrapa les mains et se rapprocha à nouveau, posant son front contre le sien. « Je serai toujours là. J’aimerais que tu me promettes qu’on se retrouvera, mais je sais que…je ne peux pas te demander ça. Alors, je vais juste espérer. » La nouvelle qu’Elveen parte à l’autre bout du monde ne le surprenait même pas tant que ça. Le jeune homme avait dû mentionner ce genre de missions un jour, au cours d’une conversation. Ou alors, il n’était pas surpris car ça ressemblait à Elveen, finalement. « Promets-moi de faire attention…Et…donne-moi des nouvelles. Préviens-moi au moins quand tu seras arrivé. D’accord ? » Il releva les yeux vers lui, des yeux remplis de larmes et pourtant, il s’était fait violence pour afficher un petit sourire.

L’entendre te dire une nouvelle fois, qu’il est désolé, te brise le cœur. « Arrête de t’excuser. La seule personne qui devrait s’excuser, c’est moi. Seulement, je ne peux pas m’excuser pour ne pas t’avoir parlé de toutes ces fois où je me suis senti de trop et pas à ma place. C’est ce que je suis. Je suis habile pour parler de toutes les choses qui me rendent heureux, mais totalement incapable d’exprimer celles qui me rendent malheureux. » Oui, bien que tu sois une personne de nature optimiste et joviale, qui essaye toujours de voir la vie du bon côté, il y a des moments où tu préfères broyer du noir en solo, plutôt que d’étaler ta peine sur la place publique. Ton regard se baisse une nouvelle fois pour éviter d’affronter celui de Juny, lorsque ce dernier confirme que tu avais faux sur toute la ligne et te demande si … Tu ne l’aimes plus ? Tu ne sais pas quoi lui répondre et c’est pour cette raison que le silence s’installe quelques secondes, avant que tu ne trouves le courage d’apporter une réponse à sa question. « Je préfère que tu penses que ce n’est plus le cas, si ça te permet de me laisser partir plus facilement. » Elveen, tu n’es vraiment qu’un idiot. Un crétin, même. Tu es tellement occupé à tenter de te faire détester par Jun, pour qu’il te laisse t’en aller de sa vie, que tu en oublies presque à quel point cette conversation te hantera, une fois que tout sera fini … D’ailleurs, l’entendre te dire à quel point, te laisser partir, lui était difficile, te brise le cœur. Tu renifles un peu car c’est le seul moyen que tu as trouvé pour ne pas te mettre à pleurer, toi aussi. « Merci … » Te contentes-tu de répondre. À peine viens-tu de t’éloigner, qu’une nouvelle fois, Jun se rapproche de toi, prenant tes mains dans les siennes et collant son front contre le tien. Tu es lasse de te battre pour le garder éloigné, alors tu le laisses faire, te contentant simplement de fermer les yeux. « Arrête … S’il te plaît. Je ne veux pas que tu perdes ton temps à espérer quelque chose qui n’arrivera peut-être jamais. Je veux que tu reprennes ta vie là où tu l’as laissé lorsque tu m’as rencontré. Je veux que tu sortes, que tu vois d’autre gens, que tu t’amuses, et même, que tu retombes amoureux, si l’occasion se présente. Je veux que tu vives sans te soucier de moi, car … C’est ce que je vais faire. » Enfin, c’est ce que tu vas essayer de faire. Tes yeux finissent par se rouvrir, croisant ce sourire qui te fit froid dans le dos. « Ne t’inquiète pas. Tout ira bien pour moi. » Tu prends le soin d’éviter de répondre à ses demandes, car tu sais qu’une fois que tu partiras de son appartement, tu ne lui donneras plus aucune nouvelle. Te défaisant de ses mains, tu le pris un court instant dans tes bras. « Prends soin de toi. » Murmures-tu doucement près de son oreille, alors que ta tête est posée contre son oreille, avant de te résoudre à le lâcher. Baissant ton regard, tu te lèves du canapé et tu adresses une petite caresse à Goyangi qui vient de grimper sur l’accoudoir. « Au revoir, Goyangi. » Tu finis par te diriger rapidement vers la porte d’entrée, car tu sais que si tu restes une minute de plus, tu ne seras plus capable de partir …

@Choi Hae-Jun

Jun était effondré intérieurement, détruit, son cœur était brisé en mille morceaux. Il n’aurait jamais cru se retrouver dans une telle situation avec Elveen. Même s’ils avaient déjà eu des soucis par le passé, il n’aurait jamais cru qu’ils finiraient par…se séparer ? Non, ce n’était pas imaginable. Il préférait voir ça comme un break dont ils avaient tous deux besoin. Car même si c’était difficile à admettre, Jun aussi avait besoin de cette séparation. Mel avait raison lorsqu’il avait dit qu’il n’était pas heureux. Néanmoins, ce n’était pas totalement vrai non plus. Car quand il était avec Elveen, quand il passait de bons moments avec lui, il était heureux. Mais il fallait bien admettre que depuis quelques temps, quelque chose clochait. « J’aurais aimé que tu te sentes assez en confiance pour exprimer ce qui te ronge… » Oui, il aurait aimé. Il aurait aimé beaucoup de choses, mais il était trop tard, maintenant. Bien qu’il refusait de perdre espoir. Il aurait aussi aimé qu’Elveen lui dise qu’il l’aimait, au lieu de rester évasif. Même si, au final, ça confirmait le fait qu’il l’aimait toujours. Non ? Il secoua d’ailleurs vivement la tête. « Non, ça ne rend pas les choses plus faciles. Quoique tu puisses dire ou faire, ça ne les rendra jamais plus faciles. » Il secoua d’ailleurs vivement la tête, en larmes, lorsque le jeune homme lui demanda d’arrêter d’espérer, pire, lorsqu’il lui demanda de…retomber amoureux ? « Tu te fiches de moi ? Tu as seulement écouté ce que j’ai dit ? Je t’aime, je n’aime que toi et je ne retomberai amoureux de personne d’autre que toi. Tu ne peux pas tirer un trait sur nous comme ça. Je ne tirerai pas un trait dessus aussi facilement. Peu importe ce que tu diras. Et je m’en ferai toujours pour toi, surtout si tu pars loin, surtout si je n’ai pas de nouvelles. Tu ne peux pas me demander le contraire. » Non, il ne pouvait pas. Et même si Jun essayait de le faire, il n’y arriverait pas. La courte étreinte le surprit, lui fait mal au cœur autant qu’elle lui fit du bien. C’était difficile à expliquer. Mais dans tous les cas, elle était trop courte. Il resta un instant immobile en voyant Elveen s’éloigner, puis, il courut presque vers lui pour l’enlacer par derrière et poser sa tête contre son épaule. « Tu me promets de faire attention, hein ? Ne laisse pas un tigre ou un gorille te manger. Ne te fais pas kidnapper par une tribu de cannibales. Ne tombe pas malade, ne te blesse pas. Reviens en un seul morceau. » Il resserra un peu son étreinte autour de sa taille, mouillant son dos de ses larmes par la même occasion. Lui qui voulait se montrer fort, c’était définitivement loupé. « Je t’aime. Je t’aimerai toujours. Et je t’attendrai. J’attendrai le retour de l’elfe joyeux et souriant qui court après les papillons. Et je courrai avec lui. C’est une promesse. Que tu le veuilles ou non. » Finalement, à contrecoeur, il le lâcha. « Sois prudent. Prends soin de toi. »

Tu savais que Jun refuserait catégoriquement l’idée de tomber amoureux de quelqu’un d’autre. Pourtant, tu avais ressenti le besoin de le lui dire quand même. Tu voulais qu’il soit heureux, que ce soit avec ou sans toi. Tu ne voulais pas qu’il te pleure trop longtemps. Tu ne voulais pas qu’il t’attende. Après tout, même si tu avais tenté de rassurer tes proches en disant que tu reviendrais, rien n’était moins sûr … Te connaissant. « J’ai très bien entendu ce que tu as dit. Mais moi, je te dis que je veux que tu sois heureux. Sans moi. Je te dis que je ne veux pas que tu t’agrippes à moi et que tu continues à espérer. Je te dis que je veux que tu vives ta vie et que tu profites de toutes les choses qui te rendent heureux. Un jour, tu te rendras compte que tirer un trait sur nous, n’était pas si difficile que ça, après tout le mal qu’on s’est fait. » Quoi qu’il en soit, après une dernière petite étreinte et une caresse à Goyangi, tu avais tenté de prendre la fuite. De l’air. Tu avais besoin d’air et surtout, tu avais besoin de te retrouver seul. Seulement, c’était sans compter sur Jun qui finit par te courir après et par t’attraper par derrière, t’emprisonnant dans ses bras, ce qui t’immobilisa juste devant sa porte. À ses paroles, tu sentis quelques larmes couler le long de tes joues. Même après lui avoir briser le cœur en mille morceaux, Jun arrivait encore à s’inquiéter pour toi … « Il ne m’arrivera rien. Ne t’inquiète pas autant pour moi. » C’était sûrement plus facile à dire pour toi, qu’à faire pour lui, mais ça ne te coûtait rien de tenter de le rassurer un peu. Une fois qu’il finit par te lâcher après ces derniers mots qui en temps normal, t’auraient fait fondre comme du chocolat en plein soleil, tu poses ta main sur la poignée de la porte afin de l’ouvrir. « Prend soin de toi, Jun. » Soufflas-tu une dernière fois avant de disparaître définitivement après avoir refermer la porte derrière toi. Fini. C’était fini.

@Choi Hae-Jun