Complètement affalé sur ton bureau, tu venais à peine d’ouvrir les yeux lorsque ton assistant frappa à la porte. Sept heures. Il était sept heures et ta première consultation arrivait dans une heure. Même si ton appartement se trouvait non loin de ton cabinet, tu n’aurais pas eu le temps de t’y rendre, de prendre ta douche et de revenir, frais. Aujourd’hui, tes clients devraient supporter ton visage défiguré par les larmes et la fatigue. Après ta dispute avec Jun, tu n’avais pas voulu rentrer chez toi. À la place, tu avais passé toute la nuit à veiller l’un de tes petits patients qui se remettait d’une lourde opération. En réalité, tu aurais pu le laisser se reposer seul, mais hier soir, tu avais eu besoin de réconfort. Tu t’en voulais tellement… Cette dispute avait débuté à cause de ta maladresse. Involontairement, tu avais blessé Jun lorsque tu avais insinué que votre baiser n’était peut-être qu’un parmi tant d’autres. En réalité, tu cherchais juste des excuses. Tu lui cherchais des excuses. Après tout, pourquoi s’intéresserait-il à quelqu’un comme toi, lorsqu’il pourrait avoir un mannequin ou une star à son bras ? C’était idiot, mais croire qu’il t’avait embrassé pour le « fun », était beaucoup plus facile à croire que de devoir admettre, que le jeune homme craquait réellement pour toi … Tu avais tenté de t’excuser lorsque tu avais vu combien ça l’avait blessé. Cependant, l’échange qui avait suivi avec le youtubeur, t’avait… Refroidi ? Blessé ? Ou peut-être les deux, finalement. Toute la nuit, tu avais tenté de comprendre pourquoi cette dispute te mettait dans tous tes états, sans vraiment trouver de réponse acceptable à tes yeux. Le plus probable ? C’était sûrement parce que tu tenais à lui. Que tu acceptes ou non de l’avouer, tu tenais à Jun. Refuser de le voir alors qu’il te suppliait, t’avait été insupportable. Pourtant, tu n’avais pas pu te résoudre à accepter. Tu ne pouvais pas continuer à le voir si, réellement, le jeune homme gardait à l’esprit que te voir, alors que tu étais son fan, était une mauvaise idée. À la limite de l’erreur. Même si tu l’avais harcelé, littéralement par DM Instagram, tu avais toujours respecté sa vie privée. Tu n’avais jamais rien divulgué à son fandom. Et même si tu restais impressionné par la personne qu’il représentait lorsque tu devais le contacter, par simple peur de le déranger dans son travail, une fois en face de toi, tes peurs s’envolaient à mesure que son sourire illuminait vos rencontres… Cette surprise qu’il t’avait faite pour ton anniversaire t’avait sincèrement touché. Un peu trop touché même… Quand tu en parlais, tu ne pouvais cacher ces étoiles qui brillaient dans tes yeux et… Encore moins les battements de ton cœur lorsque tu repensais à ses lèvres sur les tiennes…

Après avoir passé la nuit à pleurer comme une fillette venant de se faire larguer par son amour de jeunesse, tu avais pris la résolution… D’avancer sans lui. Si cette résolution avait été facile à prendre, avant que tu ne t’endormes … Au réveil, c’était une toute autre histoire. Après avoir rangé les quelques bouteilles de Soju qui traînaient sur ton bureau, tu allas dans ta salle de repos afin d’arranger ta mine et surtout ton allure avant l’arrivée de ton premier rendez-vous. Voyant ton reflet dans le miroir, tu soupiras. Tes yeux gonflés à force d’avoir trop pleuré et tes pommettes gonflées par le soju que tu avais bu presque toute la nuit, te donnaient un air… Malade. Une nouvelle chemise, une nouvelle blouse et un bon rafraîchissement du visage à l’eau glacée plus tard, tu étais fin prêt pour entamer ta journée. Ta matinée se déroula sans encombre. Tes clients habituels semblaient inquiets de te voir aussi mal et toi, tu semblais… Ailleurs. D’ailleurs, ta secrétaire dû te rappeler qu’il était l’heure de la fermeture du midi. Si ça ne tenait qu’à toi, tu aurais enchaîné les rendez-vous puisque c’était la seule chose qui t’empêchait de penser à lui, l’espace d’un court instant. Aussi dur que ce soit pour toi, tu étais convaincu que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire. Mais ça, c’était sans compter sur Jun qui n’avait, vraisemblablement, pas dit son dernier mot. Sur le moment, tu ne compris pas ce qu’il se passait. Comme une poupée de chiffon, tu t’étais fait entraîner dans une salle d’examen vide, alors que la personne qui venait de te séquestrer, te tenait fermement le poignet. Avec la casquette et le masque, tu n’avais pas reconnu le youtubeur, ce qui t’avait valu une mine … Perplexe. Une fois à découvert, tu avais simplement baissé les yeux alors que le jeune homme te demandait de l’écouter… Maintenant, qu’il était là, devant toi, avais-tu vraiment le choix ? «  Ne rends pas les choses encore plus compliquées ou même difficiles … » Avais-tu dit dans un souffle. Quoi qu’il ait à te dire, tu ne te sentais pas prêt à l’entendre. Du moins, pas pour l’instant. Le soju embrumait toujours ton esprit et tes larmes se tenaient toujours au garde-à-vous, prêtes à surgir à la moindre parole qui te contrariait… « Il ne fallait pas te déplacer jusqu’ici tu sais … Un DM aurait suffi. Ou un sms … » Toi et ta peur irrationnelle de le déranger, vous étiez, vraiment, intenables …

Hier soir, ton ami, Eunseob t’avait rejoint après un échange de sms que tu avais eu avec lui. Tu lui avais dit avoir fait une connerie. Tu t’étais lamenté comme un idiot pendant de longues minutes. Ton ami avait essayé de te faire entendre raison, mais comment faire entendre raison à un âne aussi borné que toi ? L’alcool ne t’avait pas aidé. Bien du contraire. Finalement, après avoir épuisé la montagne de patience de ton ami, il s’en était allé, te laissant seul avec tes remords et tes regrets. En vérité, le fond du problème, ce n’était pas peut-être pas Jun, mais bien toi. Du moins, c’était ce que ton ami pensait… Et peut-être que dans le fond, il n’avait pas tort. Même si cela ne faisait que quelques mois que vous vous connaissiez, Eunseob avait réussi à te cerner rapidement. Tu n’étais pas du genre à te prendre la tête pour des … Idioties. Tu croquais la vie à pleines dents et pour toi, chaque occasion était bonne pour sourire. Prêt à bondir sur le monde entier, tu étais capable de tomber sur le charme d’un simple passant. Que ce soit grâce à un sourire ou à un regard, tu étais ce genre de personnes au cœur d’artichaut qui croyait en l’amour et aux papillons dans le ventre. Et là … Tu te reconnaissais à peine. Tu feignais l’indifférence, alors que tu étais loin de l’être. Pourquoi penserais-tu sans cesse à ses lèvres sur les tiennes, si c’était réellement le cas ? Pourquoi serais-tu aussi amer ? Aussi blessé ? Même si tu tentais de te voler la face, tu ne pouvais pas nier l’évidence. Tes sentiments allaient bien plus loin qu’une simple histoire d’amitié. Que ce soit pour son sourire, sa joie de vivre, son âme d’enfant ou encore toutes les jolies attentions que le jeune homme avait eu à ton égard sans rien attendre en retour, tu étais tombé pour lui … Sûrement trop vite. Comme à ton habitude. Mais que pouvais-tu y faire ? Cela ne s’expliquait pas toujours. Alors pourquoi t’étais-tu comporté comme un idiot ? Quelle que soit ton excuse, Jun ne méritait pas que tu le traites comme s’il n’avait jamais eu d’importance à tes yeux. Que ce soit par ton insinuation ou par ton refus de le voir, préférant stopper net vos échanges, tu avais vraiment foiré… Peut-être t’en voudrais-tu ? Oui, c’était même sûr que tu t’en voudrais, un jour … Même si pour le moment, tu ne le voyais pas encore.

Son ton, alors qu’il te disait d’arrêter tes insinuations, te semblait… Indescriptible. Tu n’arrivais pas à le cerner. Etait-ce de la colère ? Ou simplement de l’agacement ? Après tout, le jeune homme avait toutes les raisons de t’en vouloir. Raison, pour laquelle tu avais préféré rester silencieux, pendant que tu l’écoutais t’expliquer la raison pour laquelle, il voulait te voir. La raison , pour laquelle il refusait de rester sur cet énorme malentendu. Un malentendu ? Pour toi, cela n’avait rien d’un malentendu. En réalité, tu avais même lu et relu, ce qu’il t’avait envoyé. Tu aurais même été capable de lui redire mot pour mot, ce qui te fit soupirer légèrement. Que pouvais-tu bien lui répondre ? «Tu n’as pas à t’excuser. Au contraire, je pense qu’entre nous, ça n’a jamais été aussi clair. Tu es toi et moi, je suis un fan qui a eu beaucoup de chance de te rencontrer, rien de plus. » Incapable de le regarder, tu avais préféré poser ton regard sur le sol, qui te semblait plus réconfortant que les mots du jeune homme. C’est idiot, mais … Rien que le contact de ses mains sur les tiennes, te faisait mal … Te rappelant sans cesse les quelques bons moments que vous aviez passés ensemble. Étant forcé par Jun, de poser ton regard un peu embrumé sur lui, tu tentas de lui faire face, alors que tu t’apprêtais à lui dire quelque chose, qui faisait pleurer ton cœur d’avance … « Te fuir ? C’est justement ce que j’essaye de faire. Quand j’ai dit que je voulais qu’on en reste là ? Tu penses que ça voulait dire quoi … D’après toi ? » Idiot. Idiot. Idiot. Pourquoi fallait-il que tu agisses comme le plus parfait des idiots ? Ne pouvais-tu simplement pas, accepter ses excuses et passer à autre chose ? Si, tu aurais pu. Tu aurais pu si Jun n’avait pas été ce fabuleux mannequin-youtubeur et si toi, tu n’avais pas été un si grand risque pour lui et … Sa carrière. Si Jun savait … Il t’en voudrait sûrement.

Même si tu te battais pour retenir tes larmes, ta triste ne trompait personne. Même en faisant des efforts incommensurables, tu serais complètement incapable de la cacher. Comment pouvais-tu paraître si malheureux alors que tes mots semblaient si … Froids et détachés ? Un art que tu ne pensais pas maîtriser aussi bien… En réalité, tu avais toujours été du genre broken heart, plutôt que heart-breaker. Ta dernière relation t’avait, d’ailleurs, laissé des cicatrices. Il t’avait fallu du temps pour oublier la façon dont ton ex, faisait vibrer ton âme et ce, malgré ce qu’il t’avait fait … Peut-être que finalement, le fond du problème était là. Peut-être que cela n’avait rien à voir avec le fait que Jun soit une star ou pas. Seulement, étais-tu seulement prêt à l’assumer complètement ? Que tu le sois ou non, tu t’étais toujours promis d’être honnête et … Tu comptais bien l’être avec Jun. Pour être totalement honnête… Tu sentis ton coeur se briser quand tu entendis les mots du jeune homme. Encore plus, lorsque tu le sentis s’accrocher à ton t-shirt et te serrer comme s’il avait eu peur que tu partes. Ses mots te touchaient, vraiment. Contre-toi, tu sentais ses larmes mouiller ta chemise. Si tu étais resté silencieux jusqu’ici, il t’était impossible pour toi de continuer à te taire devant sa détresse. « Tu as raison, Jun. » Dis-tu simplement, alors que tu passais tes bras autour de lui pour le serrer contre toi, à ton tour. « Je t’en supplie. Ne crois pas que c’est de ta faute ou simplement parce que je ne tiens pas à toi, que je cherche à … M’éloigner. C’est tout le contraire, en réalité. » Respirant son parfum, quelques instants, pour te donner du courage, tu repris alors que l’une de tes mains caressait doucement son dos … « Je ne voulais pas te blesser quand j’ai insinué que tu étais peut-être un sérial-kisser … Je cherchais juste des excuses complètement débiles pour justifier le fait que tu m’aies embrassé. Simplement parce que … Ce qu’on vit, me fait peur… » Ah bah … Tu vois quand tu veux … « Quand je t’ai dit que j’étais perdu, je le pensais vraiment. Dans ma tête, tout était clair au début. J’étais simplement un fan qui s’inquiétait pour toi. Ensuite, je me suis senti devenir ton ami quand tu m’as invité chez toi. Et puis … Le jour de mon anniversaire… Ce baiser. Ça m’a complètement retourné, car pour moi, c’était impossible que quelqu’un comme toi, craque pour moi … » Levant un instant les yeux au ciel, tu te mis à chercher tes mots. « Traite-moi d’idiot, mais c’est réellement ce que je ressens. Après cette soirée, je n’arrêtais pas de me demander comment quelqu’un comme toi, d’aussi beau, d’aussi célèbre, pourrait craquer sur moi ? Après tout, je ne suis qu’un passionné qui passe son temps à sourire comme un enfant et qui pense que tous les animaux sont ses amis … Alors, quand tu m’as dit que tu voulais te rapprocher de moi, car je te plaisais, j’ai paniqué. J’ai cherché des excuses idiotes. Et finalement, quand tu m’as dit que te rapprocher d’un fan, c’était une erreur, je me suis dit que tu devais avoir raison. » Sentant une larme rouler le long de ta joue, tu te mis à sourire de manière incontrôlable. Même avec le cœur brisé, ton sourire refusait de faner à l’ombre de tes regrets… « Cette phrase m’a simplement rappelé où était ma place dans ta vie. Je sais ce que ça fait d’avoir le cœur brisé et je refuse de le revivre. Alors, c’est vrai, je préfère te laisser t’en aller, tant que j’en suis encore capable. » Quelle tristesse.

Si tu pensais ce que tu disais ? Oui. Enfin … Peut-être en partie ? Peut-être sur le moment ? A moins que … Non. Non, tu n’en pensais pas un traître mot. Jun avait raison. Totalement raison, même. Quand tu avais affirmé vouloir t’éloigner de lui, car tu n’étais qu’un simple fan, allant même jusqu’à dire que tu voulais le fuir, tu mentais. Ou du moins, ton cœur mentait pour faire croire à ta tête, que c’était la meilleure solution. Une solution que tu avais pensée acceptable afin qu’aucun de vous deux ne souffre de la situation. Qu’aucun de vous deux ne souffre de cette relation plutôt particulière. Lorsque tu y avais longuement réfléchi cette nuit, tout t’avait semblé très clair. Quoi que vous fassiez, l’un de vous finirait certainement par souffrir. Tu avais même élaboré un plan très simple : reprendre ta place de fan et t’effacer afin de ne laisser que les bons souvenirs. Car oui, le peu de temps que tu avais passé en sa compagnie, t’avait semblé … Agréable. Inoubliable, même. Le souci ? C’était qu’une fois en face du jeune homme, toutes tes bonnes résolutions, toutes tes décisions, s’effondraient comme un vulgaire château de cartes. Comme quoi, il ne faut jamais prendre de décisions lorsque le soju s’invitait à la partie. Pourtant, tu avais essayé de tenir bon face à la tristesse évidente du youtubeur, mais … Force est de constater que tu ne pouvais pas continuer à faire semblant, au risque de le blesser un peu plus. Après tout, ce n’était pas comme si ses larmes n’avaient aucune valeur à tes yeux … Bien au contraire. À chaque larme qui roulait sur sa joue, tu te maudissais d’agir comme le plus parfait des idiots. Alors tu étais resté silencieux. Préférant ne pas répondre à cette affirmation que tu étais incapable de réfuter. Comment pouvais-tu continuer à lui mentir en le regardant dans les yeux. Il ne semblait pas duper, alors … À quoi bon ? Au lieu de ça, tu t’étais lancé dans des brides d’explications … Peut-être que Jun comprendrait pourquoi tu réagissais de la sorte, s’il savait ce que tu pensais réellement.

Arrêter de te sentir inférieur à lui ? Tu en étais incapable. À chaque fois que tu posais ton regard sur lui, tu ne pouvais pas t’empêcher de penser à tout ce que le jeune homme représentait. Et même quand tu décidais de ne pas y penser, la réalité ne cessait de te rattraper. Que ce soit sur des panneaux publicitaires ou à la télévision, le visage de ce jeune homme talentueux ne cessait d’apparaître afin de te rappeler que tu avais juste eu beaucoup de chance d’avoir attiré son attention. En réalité, ce n’était pas que tu te dénigrais, bien au contraire. Tu avais juste peur du moment où tu chuterais du petit nuage , sur lequel tu t’étais réfugié depuis que tu avais commencé à correspondre avec Jun. Laissant glisser ta main qui caressait le dos du jeune homme afin de le réconforter, le long de ta taille, tu secouas doucement la tête négativement, alors que ton regard avait fini par se baisser une nouvelle fois. Non, ce n’était pas mal de passer du temps avec quelqu’un dont on appréciait la compagnie. Bien au contraire. Oublier ce qu’il t’avait dit ? Impossible. Même avec la meilleure volonté du monde, tu n’y arriverais pas. Et même si tu finirais par feindre l’oubli avec du temps, tu savais que ces mots tournoieraient toujours dans le fond de tes pensées, prêtes à bondir à la moindre complication, à la moindre dispute qui éclaterait entre vous à l’avenir … Tu aurais pu lui dire, mais tu n’en fis rien. Les larmes de Jun avaient déjà bien assez coulées par ta faute, et le voir dans cet état, te brisait littéralement le cœur. Il fallait que ça s’arrête, maintenant. Puisque le youtubeur avait fait l’effort de venir jusqu’à ta clinique, malgré son emploi du temps que tu imaginais plus que chargé, pour s’excuser des propos qu’il avait tenu, c’était à ton tour de faire un effort. C’était à ton tour de faire un pas … Vers lui. « Arrête de pleurer … » Avais-tu soufflé doucement avant de poser timidement ta main sur sa joue afin d’essuyer ses larmes. « Tu n’es pas le seul à devoir faire des excuses … Je suis désolé de t’avoir blessé … Je ne … Moi non plus, je ne pensais pas ce que j’ai dit … » Après tout, c’était vrai. Même si tu t’en étais servi comme excuse pour justifier ce baiser échangé au cours de ta soirée d’anniversaire, tu ne pensais pas sincèrement que Jun soit du genre à embrasser n’importe quelle personne … « Pardonne-moi de t’avoir fait de la peine … » Laissant retomber une nouvelle fois ta main le long de ton corps, tu eus l’horrible impression d’être l’être le plus minable de la planète après tout ce que tu venais de faire subir au jeune homme, qui à la base, voulait simplement se rapprocher de toi afin de mieux te connaître … Quel bel idiot, tu faisais.

Et puis … Sans que tu n’aies eu le temps de le voir arriver, ni même de comprendre ce qui était en train de se passer, ton regard croisa celui de Jun, qui venait de poser sa main sur l’une de tes joues. Un contact qui te paraissait … Réconfortant et très agréable. Tellement agréable que sous ta peau, tu sentis ton petit cœur s’accélérer un peu.Tentant de sourire doucement, afin de faire disparaître cet air grave qui avait élu domicile sur ton joli visage depuis quelques minutes, tu sentis tes yeux s’écarquiller légèrement lorsque le jeune homme posa ses lèvres sur les tiennes. Décidément, Jun avait l’art de te voler des baisers dans les moments où tu t’y attendais le moins. Pourtant, comme la première fois, tu ne pus te résoudre à le repousser. Après tout, avais-tu réellement envie de le repousser ? Bien sûr que non. Fatigué de te battre contre tes propres sentiments encore très confus, tu l’avais laissé faire, alors que ton cœur s’était mis à virevolter dans ta poitrine à la manière d’un papillon. Le goût salé de ce baiser t’avait fait prendre conscience un peu trop tard, que la dernière chose que tu voulais, c’était de le faire pleurer. Posant ton regard sur Jun, alors qu’il était en train d’essuyer une nouvelle fois ses yeux, après s’être séparé de toi, tu esquissas un léger sourire à ton tour. « Oui … Ne pleure plus. Je préfère te voir sourire que pleurer … » S’en suivi une promesse. Jun pouvait-il être vraiment sûr de pouvoir tenir une telle promesse ? Tu n’en étais pas vraiment sûr. Après tout, personne ne connaissait l’avenir. Cependant, tu avais décidé de croire en lui, lorsqu’il avait affirmé tenir -beaucoup trop- à toi. Est-ce que tu pouvais lui laisser une chance ? Puisqu’un geste avait beaucoup plus de valeur que mille mots, tu fis un pas vers Jun et tu le pris dans tes bras. Posant ta tête doucement contre son épaule, alors que tu respirais une nouvelle son odeur, comme si c’était la dose d’héroïne dont tu ne pouvais plus te passer désormais, tu serras fort tes bras autour de lui. « Tu n’avais pas besoin de me le demander, pour que je te l’accorde … » Soupirant légèrement après quelques instants, tu décidas de le lâcher, mettant ainsi fin à cette étreinte surprise, alors que tu t’éloignais d’un pas. « Sois juste … Patient, avec moi. » La patience était maître de toute chose à ce qu’il parait non ? Avec un peu de temps, tu pourrais à coup sûr mettre de l’ordre dans ta tête et surtout, dans tes sentiments. Même si tu avais conscience que Jun n’était pas comme toutes les autres personnes qui avaient croisé ta route, tu avais encore besoin de temps pour réellement comprendre ce que tu ressentais vraiment pour lui. Te rappelant de l’heure qu’il était maintenant, tu jetas un coup d’œil rapide à l’horloge avant de reposer ton regard sur le jeune homme. « Tu … Tu es occupé ou … Tu as le temps de manger avec moi, ce midi ? » Un peu égoïstement, tu cherchais simplement à le retenir un peu plus longtemps … « Si tu n’as pas le temps de rester … Ce n’est pas grave ! Je suppose qu’on se reverra bientôt ? » Avais-tu dit d’un ton résolu, comme si au final, tu connaissais déjà la réponse à ton invitation …