Cela faisait plusieurs jours que tu n’avais pas donné de signes de vie à tes amis. Et pour cause ? Tu t’étais disputé avec tes deux meilleurs amis en même temps et surtout, tu avais sèchement remballé Hana, qui avait cherché à venir te rendre visite. Une visite que tu aurais sûrement appréciée si tu n’avais pas été aussi désagréable. Un état d’esprit que tu devais à ce comeback. Un comeback basé sur des chansons écrites -pour la plupart- pour ton ex, Cami. Lorsque vous vous étiez séparés, il t’avait été impossible de reporter ton retour sur scène. À la place, tu avais travaillé d’arrache-pied pour changer quelques-unes des chansons, mais cela n’avait pas réussi à apaiser tes tourments. Que ce soit Middle of the night ou Hyeya, tu ne les supportais plus. Pourtant, c’étaient les deux plus grands succès de ton nouvel album. La presse les présentait comme les coups de cœur du public et surtout de tes fans. Si tu rendais tes fans heureuses et surtout folles d’amour pour toi grâce à ces chansons, en ce qui te concerne, c’était tout l’opposé. Plus tu devais les chanter, plus tu te sentais malheureux. Alors pour combattre ce sentiment, tu n’avais rien trouvé de mieux que d’aller te défouler sur les personnes qui comptaient le plus pour toi. En commençant par Jun. Même si tu avais fini par te réconcilier avec lui, tu ne pouvais pas nier le fait que tu lui en voulais toujours de t’avoir abandonné au profit de sa carrière et surtout, au profit de son elfe. Ensuite, ça avait été au tour d’Hana. Oui, c’est vrai. Tu ne voulais pas la voir. Tu ne voulais pas la voir pour la simple et bonne raison qu’à chaque fois que tu posais les yeux sur elle, tu ne pouvais pas t’empêcher de penser aux sentiments que tu avais éprouvé pour Cami et que tu pourrais éprouver pour elle. Des sentiments qui avaient finis par te blesser et qui continuaient de te torturer. Alors au lieu de jouer avec le feu en la laissant venir, tu avais préféré la repousser. C’était plutôt une mission réussie puisque depuis, tu ne recevais plus aucun message de sa part. Et pour terminer, tu t’en étais pris à Maddie. Même si tes griefs étaient tout à fait justifiés puisqu’elle avait la sale habitude de te zapper lorsque son mari trop jaloux piquait des crises, la jeune femme n’avait pas mérité les mots durs que tu avais eu envers elle …

Alors comme tu le faisais bien trop souvent depuis que tu étais en déplacement, tu buvais. Tu buvais au point de te sentir mieux et lorsque c’était chose faite, tu rejoignais dans son lit, la première fille qui avait le malheur de croiser ta route. Lorsque le matin venait, bien trop souvent, tu n’arrivais même pas à te souvenir de leur prénom. Des prénoms dont tu ne voulais pas te souvenir de toute manière. Comme avant Cami, les règles étaient les mêmes : Pas de sentiments et surtout, pas de second round. Des règles qui avaient fait leur preuve et qui t’avaient permis de te protéger. Des règles que tu avais vite oubliées lorsque tu avais fini par tomber pour cette petite brunette, qui avait -littéralement- piétiné ton cœur. Quoi qu’il en soit, ce matin, tu n’avais aucune promotion de prévus, ce qui t’avait permis de te rendre jusqu’à la piscine de ton hôtel afin de détendre tes muscles après cette nuit très mouvementée. Effectivement, la nuit que tu venais de passer avec cette brunette sulfureuse, avait été très sportive. Ce n’était pas pour te déplaire, bien au contraire. Seulement, entre tes séances de sport de chambre la nuit, tes répétitions et tes danses sur le plateau, tes muscles commençaient à te rappeler que toi aussi, tu avais besoin de repos de temps en temps. Sur les conseils de ton manager, tu avais pris l’habitude d’aller nager tous les jours, afin de te détendre. Un moment que tu appréciais pour le calme et la sérénité, qui s’en dégageaient. Sortant de l’eau après une petite heure, tu enfilas un peignoir blanc à l’effigie de l’hôtel, et tu fermas le lien autour de ta taille, ne laissant apparaître que ton torse dénudé. Marchant à travers les couloirs de l’hôtel, tu pris l’ascenseur jusqu’à ta chambre. Puisque l’étage était privatisé pour toi, tu ne t’attendais pas à entendre autant de bruit. En sortant de l’ascenseur, tu avais eu l’impression qu’on tambourinait à une porte. Te dirigeant vers la porte de ta suite, tu finis par te stopper en voyant la silhouette de deux personnes que tu connaissais très bien, et qui étaient la source de tout ce vacarme à l’étage. « Qu’est-ce que vous faites là ? » Avais-tu grommelé, clairement contrarié par leur présence. T’approchant sans pour autant fermer ton peignoir qui laissait apparaître ton torse, tu croisas les bras. « Depuis quand vous êtes devenus inséparables ? » Pointant Hana puis Jun du doigt, tu finis par soupirer. « Il me semblait qu’elle avait essayé de te tuer avec un couteau ? » Pointant maintenant Jun puis Hana, toujours du doigt, tu soupiras une nouvelle fois. « Et toi ? Il me semblait qu’il ne t’intéressait pas ? » Est-ce que tu étais jaloux ? Possible. « Oubliez. Je m’en fou en fait. » Te frayant un chemin entre les deux jusqu’à ta porte, tu finis par taper ton code et par entrer à l’intérieur de ta suite, sans te soucier de deux autres.

Ils étaient pour te voir. Non ? Sans blague ? Tu pensais qu’ils s’étaient juste perdus juste devant la porte de ta suite. Quel idiot ce Juny ! Tu entendis la salutation d’Hana, mais tu ne pris même pas la peine d’y répondre, préférant leur envoyer un petit pic. Tu avais beau chercher, tu ne comprenais vraiment pas ce qu’ils fabriquaient ensemble ces deux-là. Etait-ce une délégation spéciale ? Ou un nouveau club ? À moins que ce ne soit les nouveaux représentants de ton fanclub ? Quoi qu’il en soit, clairement agacé par leur présence, tu étais entré dans ta suite sans te soucier de savoir si Jun et Hana te suivaient et surtout, sans répondre à leurs remarques. Qu’ils soient amis ou compagnons de route, t’importait peu. Qu’ils fassent ce que bon leur semblait, tu t’en moquais après tout. Ou … Peut-être pas tant que ça. En entendant qu’ils t’avaient suivi à l’intérieur, tu soupiras. Tu aurais aimé qu’ils ne te suivent pas. Pourtant, tu ne leur avais pas fermé la porte au nez non plus … Peut-être que dans le fond une très très très petite partie de toi, était contente de les voir ? Te retournant en entendant Jun hurler ton prénom, tu clignas des yeux comme un idiot lorsqu’il te sauta dans les bras. Sautillant sur place en tentant de le décrocher de toi, tu te mis à râler. « Lâche-moiiiiii ! » Tu avais beau essayer de tirer sur ses bras pour qu’il te lâche, il n’y avait rien à faire. Jun était accroché à toi comme un chewing-gum à une semelle de chaussure. « Bordel Junyyy ! Lâche-moiiii ! » Roulant des yeux lorsqu’il avait affirmé que tu lui avais manqué ou du moins, que tu leur avais manqué, tu soupiras bruyamment. « Arrête de dire n’importe quoi. J’te manquais pas tant que ça quand tu as décidé de me ghoster pendant ton tournage ! » Dans le genre rancunier … Bien que vous vous soyez réconciliés, la pilule ne semblait toujours pas être passée … Vraisemblablement. Tournant ta tête afin de poser ton regard sur Hana, tu levas les yeux au ciel. « Pas besoin de nous laisser. Je te l'envoie dès qu’il aura fini de s’accrocher à moi comme un morpion ! » Est-ce que tu venais vraiment de comparer ton meilleur ami à un petit parasite dérangeant ? Possible. Après tout, c’était de bonne guerre ? Non ?

Après avoir réussi à te défaire des bras de Juny, tu faussas compagnie aux deux compères afin d’aller te servir un verre. Il n’était pas encore midi, mais qu’importe. Tu avais cruellement besoin d’un remontant là tout de suite. Supporter la présence de Jun et de Hana, en simultané et dans la même journée, te demandait beaucoup d’effort. Ton humeur n’était pas vraiment au beau fixe, et même si cette visite te semblait très déplaisante, tu ne pouvais pas te défouler sur eux. Tu l’avais déjà trop fait par message. Une fois ton verre de whisky en main, tu le glissas jusqu’à tes lèvres afin d’en boire une gorgée, avant de porter ton attention sur Hana et ton meilleur ami. « Qu’est-ce que vous fabriquez là Bonnie and Clyde ? » Tu ne sais pas pourquoi, mais tu avais la sensation que leur petite visite n’était pas anodine. « Tu n’étais pas censé être en train de tourner ? Et toi ? » Avais-tu dit avant de poser ton regard sur la jeune femme. « Tu n’étais pas censée t’occuper de ta boutique ? » Croisant tes bras contre ton torse, alors que tu tenais toujours ton verre, tu soupiras. « J’imagine que ça doit être important pour que vous ayez pris la peine de vous déplacer en duo ? À moins que c’était une promotion du style un + un gratuit ? » Roulant une nouvelle fois ton regard, tu t’affalas dans le canapé qui se trouvait non loin du mini-bar. « J’ai pas toute la journée, alors venez-en au fait. » Pourquoi avais-tu l’étrange impression de savoir à l’avance ce qu’ils allaient te dire ? Etais-tu réellement certain de vouloir les entendre se plaindre de ton comportement plus qu’exécrable en live ? Non. Pas vraiment. Mais avais-tu vraiment le choix ?