Le milieu de la semaine avait été pénible pour toi. Sans comprendre comment tu l'avais mérité, ton petit-ami avait arrêté de venir te voir ou même de te parler. Heureusement, vous avez pu arranger les choses jeudi soir, quelques jours avant son départ... aka demain. T'es censée dormir en ce moment, mais après avoir passé le début de la nuit à osciller entre le sommeil et l'éveil, t'as fini par t'asseoir sur le lit. Mélohé n'est plus dedans, t'as dû sentir son absence et même ton subconscient n'a pas aimé ça. Comment est-ce que tu vas faire, pendant le mois à venir ? Depuis que vous êtes ensemble, vous avez dormi très souvent dans le même lit. Vous n'avez jamais vraiment été séparé et même quand il te boudait, tu trouvais du réconfort dans le fait qu'il habite à seulement quelques étages de chez toi. Tu sais que ça va être dur de ne pas pouvoir le voir, mais aussi de ne pas pouvoir lui parler vraiment à cause du décalage horaire. Il y a de la lumière dans le walk-in, tu te demandes ce qu'il fait là. Tu te hisses hors du lit et frotte tes yeux en te rendant jusqu'à la porte, pour tourner la poignée et la pousser. Oppa... tu ne dors pas ? Question rhétorique, parce que tu connais déjà la réponse. Tu rentres dans le dressing avec lui et croise les bras en baissant les yeux sur ses valises vides. T'aurais cru qu'il aurait profité de ses trois jours tout seul à préparer ses affaires... que c'était pour ça qu'il ne l'avait jamais fait devant toi, mais on dirait bien qu'il s'y prend juste très à la dernière minute. Laisse-moi t'aider... Tu te pinces les lèvres et soupire avant de reposer les yeux sur lui. Tu franchis les quelques pas qui vous séparent et t'arrêtes à côté de lui.

T'apprends que vous êtes deux, à ne pas savoir comment trouver le sommeil. À croire que Morphée vous a oublié cette nuit. À ton arrivée dans le dressing, toi non-plus, t'ose pas vraiment le regarder. T'as un peu peur que tout ne devienne trop vrai toi aussi, surtout que ses valises sont toutes étendues parterre, à moitié remplis. Puis... tu te dis qu'il n'y aura pas vraiment d'occasion de pouvoir le regarder en vrai, durant le prochain mois et tu changes d'avis. Mélohé retire un hoodie de son armoire et t'ordonne de te reposer, pendant qu'il fini de faire ses valises tout seul. Je sais que tu peux... mais ça ira plus vite si on le fait à deux. T'es loin d'être pressée de le voir partir, mais par contre, t'es pressée d'en finir avec les valises pour qu'il puisse revenir te coller dans son lit, pour le temps qu'il vous reste ensemble. Puis de toute façon, je n'arrive pas à faire dodo non-plus. Tu déclares, avant qu'il ne pivote vers toi pour t'offrir un morceau de vêtement, son hoodie préféré. T'es touchée par le geste, bien que ce soit toi qui lui ait réclamé il y a quelques jours de ça... Tu te dis qu'il aurait pu oublier, ou qu'il aurait pu ne pas te prendre vraiment au sérieux. Tu souris un peu, tout aussi faussement que lui, en acceptant le cadeau à deux mains. Tu te dépêches de retirer ton propre hoodie de sur ton dos, pour le remplacer par le nouveau qui... est deux fois trop grand pour toi. Tu retires la capuche de ta petite tête et soulève le menton vers lui. Il est confortable. Tes lèvres s'étirent un peu plus, t'as les yeux mouillés mais tu travailles fort pour ne pas laisser la fatigue te noyer dans une piscine de larmes. Dire que tu n'es pas la fille la plus sensible, normalement. Pleurer pour un garçon ne t'es encore jamais vraiment arrivé... mais il y a une tonne de choses qui ont changé depuis ta rencontre avec Mélohé. Avant, plus tu avais peur, plus ça te faisait rire et pourtant là, t'as vraiment peur de ce que  le prochain mois te réserve. Sans ton oasis à tes côtés, est-ce que tu seras capable de contrôler tes émotions ? Ça a déjà débordé un peu avant-hier avec Minsoo, alors qu'il n'est toujours pas parti. Tu déposes le hoodie que tu portais avant dans un coin, puis tu reviens l'aider. T'as besoin d'emmener quoi ? Ça ? Nu-pied, t'entre dans l'une des valises vides pour t'asseoir en catimini dedans. Tu ris un peu en levant les yeux vers ton petit-ami qui va... tellement te manquer. Il a l'air un peu morose lui aussi, alors t'essaie juste de le faire rire un peu, même si c'est juste deux secondes.

Mélohé confirme que son hoodie préféré, te vas bien à toi aussi. T'es satisfaite du compliment, bien que tu te dis que c'est dommage qu'il ne te verra pas vraiment avec, durant les prochaines semaines... Mais tu vas le porter toute la journée et probablement toute la journée de demain, jusqu'à ce que tu doives te changer pour aller bosser, finalement. Ce hoodie, au bout d'un mois, sera garni de cheveux blonds et son odeur remplacé par le tien... mais c'est ça, l'amour, non ? Quand tu lui rendras, ce sera à son tour d'avoir un souvenir de toi... même si à son retour, il pourra profiter de ta présence autant qu'il le voudra. Oh... je vois. C'est vrai que les manches commencent à avoir des trous et la couleur est un peu terne, mais il n'est pas moins confortable pour autant. Tu te demandes c'est quoi la marque du hoodie et le prix, peut-être que tu pourras lui en récupérer un autre à l'avenir, en cadeau. Après t'être débarrassée les mains, tu t'es posée dans sa valise pour le faire rire un peu. Victoire. Mélohé te sourit et dit qu'il aurait dû commencer par ça, avant de s'accroupir face à toi. Tu vois bien là que t'as besoin de moi pour faire tes valises, hein ? T'aurais fais quoi sans ça ? Tu clignes des yeux et rougis au compliment qu'il a dû te dire au moins cent fois déjà, puis ferme les yeux afin de réceptionner ses tendres lèvres comme il se doit. Paupières toujours closes, tu souffles un rire par les narines avant de peigner tes cheveux vers l'arrière avec tes doigts. T'allais lui répondre une connerie équivalente à la sienne, mais tu perds le goût de rire quand t'ouvre les yeux et qu'il t'assomme avec d'autres mots doux, alors qu'il te garde près de lui. Tes petits bras s'enroulent autour de sa taille et tu poses ton oreille contre son épaule. Ne dit pas ça, je vais me remettre à pleurer, encore. Sauf qu'en lui demandant de ne pas te faire pleurer, tu sens les larmes remonter. Tu lèves les yeux au plafond pour les retenir et tu te mets à rire de ta propre gueule. Un court silence s'en suit et tu te défais de son emprise, bien que vous soyez tout de même collé serré dans cette valise beaucoup trop petite pour vos deux gros culs. Amuse-toi, bébé. C'est tout ce qui me consolera de te laisser partir aussi longtemps. Tu déposes tes deux pattes avant sur ses petites joues, en lui offrant le plus beau de tes sourires. Puis... t'auras le meilleur des accueils à ton retour. En fait, à partir de maintenant, t'auras toujours ta petite Aeri pour te souhaiter un bon retour à la maison. J'bouge pas, Mél. Je vais t'attendre et, je vais penser à toi tout le temps. Ton front se décolle du sien et tu embrasses le bout de son nez.