fin d'après-midi il était temps pour yuhwa de quitter sa boutique de pâtisseries. il restait un peu plus de deux heures avant la fermeture mais elle n'avait pas le choix que de partir, faisant confiance au sous-responsable pour terminer la journée. pour elle la journée était loin d'être finie. il fallait qu'elle rejoigne l'agence de son père au plus vite où une pile de dossier risquait de l'attendre. quelle idée a-t-elle eu d'accepter d'aider son frère lorsqu'il a dû reprendre la direction de l'entreprise. sûrement parce qu'une partie d'elle n'arrive toujours pas à tourner la page de cette vie d'avant, cette vie d'artiste malgré tous les drames que ça lui a causé. même si elle était pressée elle s'arrête au café non loin des bureaux pour se prendre un iced americano. il lui faudra bien ça pour tenir jusque tard ce soir. chanceuse peu de gens attendent devant elle, pouvant rapidement passer sa commande. finalement ce n'est pas un mais deux cafés qu'elle demande. seule façon de tenir ce rythme effréné. sa commande récupérée elle se retourne vers la sortie mais elle est perturbée par un visage qui lui paraît familier. force sa mémoire persuadée de connaître cette personne. une gorgée de café l'aidera peut être. bingo ! tout, ou en partie, lui revient. elle presse le pas pour interpeller le jeune coréen qu'elle vient de démasquer. "tiens tiens qui vois-je là ?" prend un air presque insolent, les ongles qu'elle tapote contre son gobelet. "chan je me trompe pas ?" elle sait qu'elle a raison, elle entame jusque la discussion parce que là c'est une cascade de question qui défile dans sa tête.

tu t'accordes cette pause pour pouvoir terminer ta journée avec un minimum de lucidité. tu n'oses imaginer la montagne de papiers qui attend dans le bureau de ton frère. encore une fois tu ne compteras pas les heures que tu dédies à cette entreprise pour qu'elle ne coule pas. et même si cette agence ne t'a pas apportée que de bons souvenirs une part de toi y tient toujours. tu récupères tes deux cafés et te dirige vers la sortie. tu aurais pu t'installer pour prendre une vraie pause et savourer au moins un de tes cafés mais tu as déjà du retard. sauf que tu croises une tête loin d'être inconnue. tu ne peux t'empêcher de l'interpeler. heechan tu avais tout bon. large sourire qui se dessine sur le visage quand il confirme son identité. "hmm difficile d'oublier quelqu'un qui a pas mal fait parler de lui" tu soupires à cause de son insolence. tu lui rappelles une période pas très glorieuse. vous aviez tous les deux donnés, en même temps, du fil à retordre à l'agence avec vos scandales. "je suis en aucun cas responsable des problèmes que tu as eu" tu avais assez des tiens à gérer. mais voilà tout le monde te connaissait, la fille du fondateur. celui qui dirigeait tout à coup de communiqués sans demander l'avis de ses artistes, brisant en même temps des rêves. "avoue que tu as fait parti de ceux qui ont sauté de joie depuis que mon père n'a plus donné de signes de vie." raison pour laquelle tu as dû revenir à séoul.

si tu le pouvais il y a beaucoup de chose du passé que tu voudrais changer. malheureusement tu n'as pas encore trouvé la solution pour retourner en arrière et effacer ces erreurs. il y a des jours où tu te dis que d'être revenue à séoul c'est avoir fait machine arrière. mais tu préfères te dire que tu as réussi à aller de l'avant en affrontant tes peurs, toi qui ne voulait plus remettre un pied dans cette ville. dorénavant tu cours toute la journée pour tenir toutes tes obligations. sauf que là exceptionnellement tu vas devoir modifier ton emploi du temps en dernière minute. la pause café va durer plus longtemps. connaissance qui te rappelle ce fameux passé. tu n'as pas hésité une seconde pour l'interpeller. "certes mais on jouait pas dans la même cour. on avait pas les mêmes étiquettes collées sur le front" en aucun cas du sous-entend que tu avais des privilèges car ton père est le fondateur de cette agence. loin de là. "c'est à cause de cette double casquette que rien ne s'est déroulé normalement" aveux que tu lances avant de reprendre une gorgée de café. léger rire qui s'échappe quand il s'interroge sur les raisons de tes accusations. "c'est simple t'as l’alibi parfait de la personne qui voudrait éliminer mon père ou du moins être complice de son élimination." et même si ton paternel n'a pas été des plus tendres avec toi pendant ta carrière et après tu comptes bien le retrouver et attraper ceux qui l'ont retiré de la vie de ta famille. "tes paroles sonnent si fausses. tu étais meilleur comédien pendant ta période d'idole." réponse qui laisse comprendre qu'il ne t'a pas convaincu et qu'il est toujours sur la liste des suspects.