OTOD|Ce matin, tu t’étais levée avec l’humeur morose. Bien que ce soit ton anniversaire, tu n’avais pas vraiment le moral, ce qui t’avait encouragé à rester dans ton lit. Toute cette situation avec ta grossesse, te rendait extrêmement anxieuse. Si au début, il t’avait été très simple de cacher ton état grâce à des vêtements amples, aujourd’hui, ce n’était plus le cas. Pourtant, cela ne t’avait toujours pas poussé à dévoiler la grande nouvelle à ton mari. Tu venais d’avoir trente-et-un ans et pourtant, tu agissais comme une vraie gamine. Une gamine prête à tout pour cacher sa bêtise. Allant même jusqu’à repousser sans cesse le moment où tu devrais avouer à Gabriel que tu attendais un enfant, depuis quelques mois maintenant. Même si tes amis et ta cousine, semblaient confiants quant à la réaction du jeune homme, tu nourrissais une peur presque irrationnelle de l’abandon. Tu l’aimais, sûrement beaucoup trop et tu savais que tu ne supporterais pas qu’il t’abandonne. Élever un enfant qui lui ressemblerait, sans lui, te semblait inenvisageable. Depuis que tes hormones te jouaient des tours, te rendant émotive à souhait, tu t’étais surprise à imaginer ce que pourrait être votre vie et finalement, tu t’étais surprise à la vouloir. Si avant, le danger que représentait ta vraie identité et les ennemis de ta famille, ne t’impressionnaient pas, aujourd’hui, tu tremblais pour ta vie et celle de ton mari… Celle de ton enfant à naître. Peut-être que cet enfant était la raison valable qu’il t’avait fallu pour arrêter de jouer sans cesse avec le feu en mettant ta sécurité et celle de Gabriel en péril. Allongée de tout ton long dans ton lit comme si tu venais d’échouer sur une plage, tu parcourais des pages concernant les bébés et la grossesse, quand tu vis apparaître un message de Gabriel sur l’écran de ton téléphone. Bien que le jeune homme ait emménagé dans ta chambre maintenant, il t’arrivait souvent de te réveiller sans lui. Que ce soit pour faire sa séance de sport quotidienne ou encore, pour s’assurer que la villa était en sécurité, ton garde-du-corps avait toujours une bonne raison pour justifier son absence. Quoi qu’il en soit, le jeune homme semblait t’avoir concocté une surprise de taille pour ce soir puisque son message disait que tu devais te faire belle. Le hic ? Ta mine était affreuse. Tes cheveux ressemblaient à un vieux balai et… Tu n’avais aucune robe à te mettre. Enfin si … Tu en avais. Le souci, c’est qu’elles te colleraient bien trop au corps. Mauvaise idée. Sautant de ton lit, l’air plus enjoué que quelques instants plutôt, tu te préparas en vitesse et tu sautas dans la voiture pour que Gabriel puisse te conduire pour une séance shopping et surtout, mise en beauté. Avec cette petite demande, ton mari avait su te rendre heureuse en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire …

Quand l’heure fut venue, armée de ta magnifique robe de cocktail noire, de tes talons aiguilles et de ta plus belle mise en beauté, tu te mis à descendre les escaliers pour rejoindre Gabriel qui, comme à son habitude, t’attendait déjà en bas. Extrêmement nerveuse, tu n’avais pas osé relever ton regard sur ton mari, jusqu’à ce qu’il te dise que tu étais magnifique. Quel charmeur ce Gaby … Souriant timidement, tu posas l’une de tes mains dans ta longue chevelure qui reposait sur l’une de tes épaules. « J’espère que je n’en ai pas trop fait… » T’arrêtant de descendre alors qu’il ne restait que deux marches qui vous séparaient, ton souffle se coupa lorsque tu posas, enfin, tes yeux sur lui. Posant maintenant ta main sur ton cœur alors que ce dernier battait à la chamade, tu ne pus retenir les étoiles qui venaient de naître dans tes yeux. « Gaby, tu es … Woaw. Je n’ai même pas les mots pour te décrire, tellement tu es … à couper le souffle. » Touchée, oui, tu étais touchée par la beauté évidente de ton mari. Attrapant la main qu’il te tendait afin de le rejoindre, pendant que tu finissais de descendre le reste des escaliers, tu te mis à rire à sa réplique, tout droit sortie d’un de ces vieux films d’époque. « Bien. Je vous suis, Monsieur. » Suivant le jeune homme, alors que tu étais accrochée à son bras, tu fus surprise en voyant la limousine devant votre villa. « Tu ne rigolais pas quand tu parlais de carrosse, en fait ? » Avais-tu dit avant de prendre place à ses côtés. La seule ombre au tableau, c’était la bouteille de champagne. Saisissant la coupe que venait de te tendre ton mari, tu tentas un petit coup de bluff pour justifier le fait que tu ne pourrais pas boire d’alcool ce soir… Ni même les autres soirs, en vérité. « Je veux bien faire tinter mon verre avec le tien, mais … Je ne pourrais pas le boire. Les médicaments pour traiter mon anémie, ne sont pas compatibles avec l’alcool. » Mensonge. Mais … Un mensonge plutôt convaincant. Du moins, tu l’espérais. Tendant la coupe de champagne devant toi, afin de trinquer avec Gabriel, tu te mis à sourire. « À nous. » En vérité, ce champagne te faisait vraiment de l’œil, mais puisque l’alcool était l’ennemi des femmes enceintes, tu n’avais pas eu d’autre choix que de la reposer à côté de toi …

Une fois la limousine arrivée à destination, tu attrapas la main de ton mari afin de sortir du véhicule. Heureusement qu’il t’avait aidé, car avec la petite traîne qui prolongeait ta robe, la manœuvre était un peu délicate. Une fois sortie, ton regard se posa sur l’immense tour de Séoul, alors que Gabriel t’informait que vous alliez vous rendre en haut. « Tu es sérieux ? » Le dernier étage de la tour était réputé pour son restaurant gastronomique à la cuisine française. Tu en avais déjà entendu parlé, mais tu n’avais jamais eu l’occasion d’y aller. En cause ? Les longs mois d’attente pour obtenir une réservation. Cela … Voulait-il dire que le jeune homme prévoyait cette sortie depuis … Longtemps ? Finalement, peut-être qu’il tenait vraiment à toi depuis tout ce temps … « Tu prépares cette soirée depuis quand, en réalité ? » Souriant toujours, tu étais sincèrement curieuse de connaître la réponse. Après un petit tour en ascenseur et un accueil digne des plus grands vip, tu t’installas à votre table alors que Gabriel te tenait la chaise tel un gentleman. « Tu vas finir par me faire craquer avec tant de galanterie ! Tu sais que je suis censée être mariée ? Que dira mon mari si je le quitte pour toi ? » Comme si tu n’avais déjà pas craqué depuis longtemps. Croisant tes jambes sous la table, tu te mis à regarder par la fenêtre. La vue qui s’offrait devant tes yeux, était vraiment … Époustouflante. « Si ça me plaît ? Je crois qu’on ne m’a jamais fait une aussi jolie surprise. Merci, Gaby. » Tendant ta main sur la table afin d’attraper celle de ton mari, tu lui adressas un sourire tendre. « Merci pour tout ce que tu as fait pour moi. Que ce soit ce soir ou les jours précédents. Ou même pour les jours qui suivront. » S’il t’avait fallu longtemps pour t’en rendre compte, tu avais finalement compris que tout ce qu’avait fait Gabriel, n’était que dans l’unique but de te garder saine et sauve. « Je t’aime » Avais-tu lancée avant de lâcher sa main pour t’intéresser au menu. « Tout à l’air tellement bon. Rien que les noms m’ont l’air appétissants ! » Une chose était sûre, tout ce que tu choisirais, serait à base viande ou de poisson cuit. A Dieu, les magnifiques fruits de mer que tu voyais sur les autres tables. A Dieu, saumon fumé à l’odeur délicate. Quelle galère d’être enceinte à ce moment précis.

OTOD|Depuis quand prenais-tu des médicaments ? Bonne question. Tu n’avais pas vraiment réfléchi à la réponse. En réalité, tu t’attendais plus à des questions du type : « Pourquoi prends-tu des médicaments ? », plutôt qu’à « Depuis quand ? ». Une question qui te laissa sans voix un très court instant. Un court instant qui te permettrait de trouver un mensonge plus vrai que nature. Posant la coupe de champagne à côté de toi, tu fis semblant de te mettre à réfléchir. « Hum … Eh bien … Je dirais que ça fait 15 jours, environ … » Cela faisait 15 jours que tu avais appris pour ta grossesse et que tu te cachais derrière une pseudo-anémie pour justifier tes nausées, ton teint pâle et ta fatigue. Une maladie qui avait le dos large, mais qui te permettait de garder ton secret un peu plus longtemps, le temps que tu trouves enfin le courage d’avouer à Gabriel que cette fameuse nuit dont il ne s’était pas souvenu pendant longtemps, n’avait pas été sans conséquence. Pinçant doucement tes lèvres lorsque tu l’entendis s’excuser pour ce petit interrogatoire, tu te contentas simplement de lui sourire. « Tu es loin d’être chiant, Gabriel. Tu es la personne la plus fascinante que je connaisse. En réalité … Je n’avais encore jamais vu quelqu’un passer autant de temps à râler ! Je suis toujours impressionnée, quand je t’entends râler pour tout et n’importe quoi. Je devrais penser à te filmer et à vendre les vidéos pour en faire une télé-réalité ! Tu aurais du succès sur le petit écran ! » Avais-tu fini par dire avant de te mettre à rire doucement. Haussant les épaules légèrement avant de trinquer avec lui, tu lui adressas un nouveau sourire. « Promis, la prochaine fois que j’aurai un petit rhume ou que je me cognerai un orteil, je t’appellerai en priorité ! » Moqueuse ? Toi ? Non. En vérité, tu le trouvais encore plus craquant lorsqu’il s’inquiétait comme une mère un peu trop protectrice avec son unique enfant.

Avant que vous ne vous installiez à table, les mots de Gabriel résonnaient comme un écho dans ton esprit … La réservation datait d’un bon moment, maintenant. Un bon moment … Qu’entendait-il par « depuis un bon moment » ? Se pourrait-il que tu aies tapé dans l’œil de ton garde du corps depuis le début ? Possible. Peut-être que cela expliquait sûrement les nombreuses crises de jalousie que tu avais dû subir lorsque tu sortais en douce pour retrouver les bras du premier venu que tu croisais en boite de nuit. Avec du recul, même si tu avais détesté ces prises de tête incessantes pour un oui ou pour un non, finalement, tu trouvais ça mignon. Quel cachottier ce petit Gabriel quand même ! Un petit cachottier et taquin par-dessus le marché. Sa réponse à ta petite plaisanterie, t’amusa. Posant tes mains sur ton coeur, tu arboras ton plus bel air -Faussement- triste. « Tu sais que tu vas briser mon petit cœur fragile, si tu me jettes comme ça ? » Laissant glisser ta main sur la table, à la recherche de celle de ton mari, tu avais souri tendrement lorsque tu avais senti ses doigts s’entremêler aux tiens. Secouant légèrement la tête pour lui montrer que tu n’étais pas d’accord avec le fait de mériter une telle attention, tu baissas un instant ton regard. « En vérité, après tout ce que je t’ai fait subir pendant plus d’un an … Je pense que je ne te mérite pas. Tu es trop bien pour moi, Gabriel. » Après tout ce que tu lui avais fait subir et ce que tu lui ferais encore subir lorsque tu lui apprendrais avoir caché ta grossesse pendant de longues semaines, il était clair que tu ne le méritais pas. Relevant ton regard, alors qu’un fin sourire étirait le coin de tes lèvres, tu serras un peu plus sa main dans la tienne, un peu comme si tu avais eu peur qu’il ne parte. « Mais comme je suis égoïste, je ne compte pas te laisser t’échapper aussi facilement … Je vais plutôt essayer de ne plus te tourmenter et de devenir quelqu’un qui te mérite … Je ne te promets pas d’y arriver tout de suite, mais … J’essayerai. » Tu essayerais. Du moins, tu essayerais lorsque Gabriel saura toute la vérité sur ton état. Finalement, ces remerciements n’étaient que la suite logique de ton discours. Des mots que tu avais mis du temps à admettre et surtout à prononcer. Après tout, si tu t’étais sentie seule pendant cette longue année, cela avait dû être pire pour Gabriel qui s’était lui aussi, retrouvé loin de sa famille, de ses amis et de sa vie, avec pour seule compagnie, une horrible fille qui passait son temps à l’inquiéter et à le faire tourner en rond. Qui aurait cru qu’un an après, vous vous retrouveriez dans cet endroit fantastique, à vous échanger des mots d’amour ? Sûrement pas toi. Sûrement pas lui, non plus.

Alors que ton regard affamé parcourait le menu de long en large, à la recherche d’un plat qui te ferait envie et qui ne comporterait pas l’un des nombreux aliments interdits aux femmes enceintes, tu te mis à rire doucement derrière ta carte, aux paroles de Gabriel. « Si je prends tout, tu vas pouvoir me faire rouler jusqu’à la voiture à la fin de la soirée ! Je ne suis pas sûre que ce soit très glamour comme sortie princière. » Après avoir jeté ton dévolu sur une entrée et un plat, tu refermas la carte et tu la posas à côté de toi. Posant ton coude sur la table afin d’appuyer ta joue contre ta main, afin d'admirer ton mari qui s’affairait à regarder la carte des vins, tu secouas la tête négativement à sa question. « Non, mais si tu en as envie … Prends-en ! On est venu en limousine donc tu n’as pas à te soucier de ton alcoolémie ! » Glissant doucement l’une de tes jambes contre l’une de sienne, dans le but de lui faire ‘’ du pied ‘’, de manière totalement impudente, un joli sourire malicieux étira tes lèvres. « Je garde un très bon souvenir de cette fameuse nuit où quelqu’un que je ne nommerais pas, avait un peu abusé du vin. À l’occasion, tu devrais lui suggérer de venir nous rendre une petite visite. Je me ferai un plaisir de recommencer ce que nous avions entrepris cette nuit-là ! » Est-ce que tu étais en train de faire -littéralement- du rentre-dedans à ton mari ? Totalement. En même temps, comment pouvais-tu lui résister ? Dans son petit costume, il était tellement sexy que tu te voyais déjà bien lui enlever toi-même, lorsque vous seriez rentrés. Reprenant un peu de contenance à la suite de tes paroles, tu recroisas tes jambes sous la table, pendant que tu replaçais rapidement tes cheveux sur ton épaule. « Le bœuf bourguignon, me tente beaucoup, pour ma part. » Avais-tu tenté de dire de ton plus bel accent franco-coréen. Croisant le regard de Gabriel, alors qu’il te complimentait une nouvelle fois, tu sentis tes joues se teinter légèrement de rouge. " Tu vas vraiment finir par me fondre comme un chocolat au soleil, avec autant de compliments … " Comme si ce n’était déjà pas fait. Soupirant doucement, pendant que ton regard venait de se poser sur la vue imprenable que vous aviez de votre table, tu finis par fermer un instant les yeux. « C’est fou comme les choses changent. Il y a un an, j’aurai tout donné pour m’enfuir et me débarrasser de toi, et aujourd’hui, je n’arrive plus à imaginer ma vie sans toi. Parfois, quand je me lève et que tu n’es plus là, il y a toujours un court instant où je me demande si c’était un rêve ou pas. » Puisque le serveur venait d’arriver pour prendre votre commande, tu détournas ton regard de la vue afin de lui montrer sur la carte, l’entrée et le plat qui te faisait envie puisque ta prononciation n’était pas des plus parfaites. Une fois les plats, la boisson de Gabriel et ton cocktail sans alcool de commander, tu adressas un nouveau sourire à ton mari. « Puisque c’est ma soirée …. Accorde-moi un souhait ! Tu sais tout de moi, de mes rêves, de mes projets, mais … Je suis curieuse de savoir quels sont les tiens ? Aurais-tu un rêve inavoué ? Ou encore mieux ! Comment et où te vois-tu dans … 10 ans ? » Question plutôt intéressante et surtout, qui te brûlait les lèvres depuis que tu avais appris pour ton baby. Pourtant, même si tu semblais souriante, intérieurement, tu redoutais sa réponse …

OOTD|Est-ce que Gabriel te trouverait toujours aussi glamour lorsque tu commencerais à gonfler comme une baleine, au point de ne plus pouvoir voir tes pieds ? Pas sur … Enfin … Quoi que ? Bien habillée, une femme enceinte pouvait se montrer tout aussi glamour. Le problème, c’était de trouver les vêtements. Ayant commencé à prendre du poids, tu commençais à te sentir un peu à l’étroit dans tes jeans slim et tes t-shirts moulants. Raison pour laquelle, tu avais déjà jeté un coup d’œil sur des sites de mode pour femmes enceintes. Le souci ? C’était que tu n’étais pas vraiment fan de toute cette mode où chaque vêtement portait une référence à ton état. Que ce soient les petites phrases bateaux ou les empreintes de pieds ou de mains, et autres références, tu n’étais pas vraiment ravie à l’idée de devoir porter ça un jour. Pourquoi une future maman ne pouvait pas porter de petites robes moulantes ? Une chose était sûre, tu comptais bien reprendre tes bonnes habitudes vestiaires, un peu adaptée à ta grossesse, lorsque Gabriel serait enfin au courant de ton état. Souriant en imaginant la scène où Gabriel te porterait pour éviter que tu te salisses en te roulant par terre, tu passas l’une de tes mains dans la mèche de cheveux qui s’était invitée sur ton visage. « Tu devrais garder tes petits muscles pour le jour où tu te décideras à m’épouser réellement ! » Est-ce que tu venais vraiment de lui dire que tu voulais être sa femme pour de vrai ? Oui. Après tout, vous alliez avoir un enfant, ce qui n’était pas rien comme engagement. Alors votre mariage n’était que la suite logique, finalement. D’ailleurs, en parlant de votre bébé, tu n’avais pas pu t’empêcher de remettre cette fameuse nuit sur le tapis. Laissant échapper un petit rire cristallin d’entre tes lèvres, tu essayas de simuler un petit air innocent. « Tu sais … Si tu veux vraiment savoir, je peux te raconter ! Dans les moindres détails … » Avais-tu fini par dire dans un léger murmure avant de lui adresser un petit clin d’œil.

Après le départ du serveur, tu avais fini par avouer que parfois, il t’arrivait d’avoir peur que toutes les choses que vous étiez en train de vivre, ne soient qu’un rêve. Heureusement pour toi, tes nausées matinales étaient là pour te rappeler que non, votre histoire n’était pas le fruit de ton imagination. Posant ton regard sur vos mains, tu esquissas une petite grimace. « Arrête de te sauver le matin pour aller je-ne-sais-où, alors ! La salle de sport pourra survivre sans toi une heure de plus, tu sais … » Cette satanée salle de sport ! Après la femme de ménage, voilà que tu allais finir par devenir jalouse de cette salle. Dessinant un petit cœur avec ta main libre, tu lui soufflas un petit « Je t’aime » au moment où le serveur vint déposer vos boissons. Trinquant avec ton mari en l’honneur de cette soirée, tu avais cru bon de lui poser LA question qui t’inquiétait depuis que tu avais appris ta grossesse. Tu n’avais jamais trouvé le bon moment pour aborder le sujet, alors aujourd’hui, tu avais trouvé l’occasion trop belle. Fronçant un peu tes sourcils, dévoilant un petit rictus inquiet en voyant que ton mari semblait un peu pris de court, tu te mis à secouer ta tête. « Tu n’es pas obligé de me répondre, si tu ne sais pas … » Après tout, il y avait beaucoup de personnes qui préféraient vivre au jour, le jour plutôt que de prévoir des plans qui ne se produiraient peut-être jamais. Pourtant, à l’entendre, Gabriel semblait avoir tout prévu. La femme, les enfants, le chien. Un aveu qui te fit sourire, sans que tu t’en rendes compte. Est-ce que sa réponse te rassurait ? Un peu. Tu n’étais pas encore rassurée à 100%, nourrissant toujours une peur irrationnelle lorsque tu imaginais que le jeune homme puisse t’abandonner avec votre enfant, mais tu étais déjà soulagée d’entendre que ton mari se voyait marié, entouré d’une famille et non, comme un vieux célibataire perdu dans le fin fond de l’Amazonie. Arborant une petite mine pensive, tu ne pus t’empêcher de te remettre à le taquiner un peu. « À une femme magnifique ? Tu as déjà la plus canon à ton bras ! » Est-ce que tu manquais de modestie ? Sûrement un peu. Enfin, tu savais que tu n’étais pas moche et que tu plaisais beaucoup à la gente masculine. Pourtant, tu n’étais de celles qui passaient leur temps à se regarder dans le miroir en prétendant être la plus belle.

Voyant vos plats arriver au loin, tu décidas de rester silencieuse séparant ta main de la sienne, le temps que le serveur ne vous dépose vos assiettes. La question que tu t’apprêtais à lui poser, n’était pas une chose que tu pouvais dire devant n’importe qui puisqu’elle concernait votre couverture … Une couverture qui n’en était plus une … Du moins, à moitié. Posant ton regard sur ton assiette, alors que tu t’armais de tes couverts, tu esquissas une nouvelle grimace. « Tu n’as jamais regretté d’avoir accepté ce boulot ? » Oups. Peut-être avais-tu été un peu trop directe ? Pourtant, la réponse t’intéressait vraiment … Beaucoup. « Enfin, ce que je veux dire, c’est que … Tu sembles avoir des projets pleins la tête alors … J’imagine que ça n’a pas dû être facile de tout abandonner pour suivre une princesse hyper-capricieuse qui t’a mené la vie dure pendant un peu plus d’un an … » Même en y réfléchissant bien, tu ne comprenais toujours pas comment ton mari avait pu développer des sentiments pour toi, alors que tu lui avais fait tous les mauvais coups possibles et inimaginables. Posant ton regard sur le beau brun, tu tentas de lui adresser un fin sourire. « Ça me rend toujours triste quand je pense à toutes les choses que tu as dû abandonner pour moi … Ta famille. Ta vie. Ou … Une petite-amie ? » Qui sait, peut-être qu’avant de faire ta rencontre, Gabriel était avec quelqu’un. Un quelqu’un que tu n’espérais pas voir réapparaître un jour dans sa vie.