L’appartement vide depuis des jours, des jours que tu attends son retour, Jun t’as dit qu’ils allaient revenir, qu’il devait faire en sorte que Mélohé retrouve ses esprits d’abord puis qu’il te le ramènerait. Alors depuis tu attends, à ta sortie de l’hôpital, Lily avait tenu à ce que tu viennes dormir chez elle un peu, elle voulait te garder près de toi et tu le comprenais alors même si ta seule envie avait été de te retrouver chez lui et de l’attendre, tu avais accepté. Finalement elle t’avait déposé devant chez Mél et depuis tu ne quittais pas son lit.
C’était la promesse que tu lui avais fait avant toutes ces catastrophes, avant le séisme avant tout. Il t’avait donné ses codes pour que tu puisses venir quand tu voudrais lorsqu’il serait pas là, tu lui avais alors dit qu’il te retrouverait enfouie sous ses couvertures, attendant son retour. Alors depuis c’est ce que tu faisais. La faim coupée, la seule chose que tu pouvais avaler étant la bouteille d’eau posée sur la table de nuit. Le grand t-shirt de Mel que tu portais depuis le premier jour, chignon défait, cheveux en bataille, tu t’étais encore une fois endormie en l’attendant. Ta jambe dans le plâtre t’empêchait de faire quoi que ce soit et de toute façon tu ne le voulais pas. Tentant de dormir le plus possible pour faire passer plus rapidement le temps, pour que Mélohé revienne plus vite à toi.
Tu attendais son retour comme si en attendant tu ne pouvais plus vivre, comme si son absence mettait en pause ta vie. Dans ce drame, tu t’étais rendue compte de l’attachement que tu lui portais, il avait pris une si grande place dans ton coeur qu’il t’étais impossible de penser à autre chose, de vivre comme si tout était normal. Tu n’attendais qu’une seule chose, sentir ses bras t’encercler, ne plus te lâcher, jamais. Dès son retour, tu deviendrais son ombre, accrochée à sa cheville, tu ne le lâcherais pas d’une semelle.

Les yeux clos, Morphée t’avais emporté une nouvelle fois, enfouie sous les couvertures, le visage apaisé. Dans ton sommeil tu avais cru ressentir des caresses sur ta joue, entendre des mots prononcés, mais encore endormie tu avais cru à un rêve. Retournée rapidement vers lui, tu l’avais encerclée de tes bras et alors un large sourire c’était dessiné sur ton visage. Tu rêvais, tu le savais, pourtant ça avait l’air si réel, c’était tellement agréable. Tu frottais doucement ta tête contre lui, comme pour un animal qui réclame d’autres caresses. Pendant ton sommeil tu avais presque oublié tes douleurs, ton épaule, finalement tu changeais de position mais la douleur t’avais déjà réveillé. Tu grommelais avant de te rendre compte que la présence n’était pas que dans ton rêve.
« Mél ? » que tu lâchais doucement les yeux encore clos, tâtant de ta main la personne assise sur le lit.