Enfant unique de la famille Yim, tu es donc par conséquent l’unique héritier de l’entreprise familiale. Cependant, au grand damn de ton père, tu n’as jamais souhaité t’investir dans la société. De plus, ta maladie a définitivement fait perdre l’espoir à ta famille, de te voir un jour reprendre le flambeau de cette entreprise d’high-tech plus que fleurissante, basée à Daegu, la ville qui t’a vu naître ☽ Malgré les emplois du temps très chargés de tes parents, ton père étant le président de Yim’s Technologie et ta mère étant une célèbre architecte, tu n’as jamais manqué d’amour. Tes parents n’ont jamais manqué un seul de tes anniversaires, ni un seul de tes spectacles à l’école. Tu les aimes d’un amour inconditionnel. Partir de chez toi à l’âge de 22 ans pour vivre ta propre vie, n’a pas été une décision facile à prendre. Néanmoins, ils viennent souvent te voir et il t’arrive d’aller leur rendre visite de temps en temps. Ta mère est d’ailleurs devenue accro à FaceTime afin de voir la magnifique bouille de son « Sweet Baby » ☽ Jusqu’à l’âge de 10 ans, tu as vécu une enfance très normale et très heureuse. Enfant sage et très souriant, tu étais adoré par tes petits camarades et par tes professeurs. À cet âge, tu rêvais de devenir astronaute ou éleveur de licorne. Tes parents ont eu beau t’expliquer que les licornes n’existaient que dans les contes de fées, tu n’en as jamais démordu ☽ C’est donc à l’âge de 10 ans que ta vie a basculé. Très souvent pris de fatigue et de pâleur, les médecins ont d’abord cru que tu étais atteint d’anémie. Cependant, d’autres symptômes sont très vite apparus malgré les traitements qui avaient été mis en place. Des difficultés à respirer, des infections fréquentes, une tendance aux ecchymoses et aux saignements, ainsi qu’une perte d’appétit et l’apparition de douleurs osseuses et articulaires qui te faisaient boiter, ont fini par définitivement inquiéter tes médecins. Une batterie d’examens totalement impressionnants, effrayants et douloureux, surtout pour un enfant de ton âge, ont confirmé le diagnostic tant redouté par tes soignants … Une leucémie ☽ Encore aujourd’hui, tu te souviens de ta mère et de ton père, pleurant à chaudes larmes devant tes médecins. Tu te souviens avoir pris ta mère dans tes bras et lui avoir dit qu’il ne t’arriverait rien, tant qu’elle était avec toi. Bien que devant eux, tu affirmais que ce ‘’monstre’’ qui grondait à l’intérieur de ton petit corps, ne te faisait pas peur, une fois seul le soir dans ton lit, tu fondais en larmes. Déjà à cet âge-là, tu avais l’impression de porter le malheur de tes parents sur tes petites épaules ☽ S’en suivirent alors quatre longues années de traitement et surtout, de souffrance. Tu ne comptes même plus le nombre de jours que tu as passé dans cette chambre d’hôpital. Tu ne comptes plus le nombre d’heures que tu as passé à regarder à travers ta fenêtre, en espérant un miracle. Passant ton temps entre les séances de chimiothérapies et autres traitements expérimentales, tu n’as jamais faibli. Du moins en apparence. Un petit homme fort. Voilà ce que les infirmières et les médecins disaient de toi. Si seulement ils savaient à quel point, tu étais brisé à l’intérieur ☽ Puisque tu étais hospitalisé les 3/4 du temps et que le reste, tu étais bien trop faible pour te rendre à l’école, tu as suivi des cours en ligne et des cours particuliers. Tu acceptais de souffrir physiquement, mais tu refusais de décrocher de ce qui éveillait ton esprit. Malheureusement, avec cette déscolarisation, tu as perdu presque tous tes amis. Rare étaient ceux qui continuaient à te rendre visite. Entre ceux qui pensaient qu’en t’approchant, ils attraperaient ta maladie et ceux dont les parents avaient peur qu’il arrive le même sort à leur bambin, tu t’es très vite retrouvé confronter à un horrible sentiment de solitude et d’abandon ☽ Puisque tu ne pouvais plus rien faire, tu t’es mis à jouer à des jeux en ligne et à correspondre avec des jeunes de ton âge depuis ton lit d’hôpital. Si tu t’es lié d’amitié avec certains, tu ne leur as jamais parlé de ta maladie. Tu refuses qu’on te prenne en pitié ☽ Après quatre longues années de traitements et plusieurs greffes de moelle osseuse, tu as fini par vaincre cette saloperie de cancer. Même si tu continuais à te rendre à un bon nombre de rendez-vous médicaux, tu étais en rémission. Une nouvelle qui remit un peu de couleurs dans ton monde. À l’âge de 15 ans, tu pus donc reprendre les cours et reprendre ta vie là où tu l’avais laissé quatre ans plus tôt. Cependant, rien n’était plus comme avant ☽ Beaucoup d’étudiants étaient au courant pour ta maladie, puisqu’un bon nombre d’entre eux te connaissaient. Tu haïssais les regards remplis de pitié et les murmures qui se perdaient lorsque tu traversais les couloirs. Malgré ça, cela ne t’a pas empêché de te faire de nouveaux amis qui te traitèrent comme un adolescent normal ☽ Malheureusement, trois ans plus tard, tu te rendis compte que quelque chose n’allait pas. De plus en plus, tu avais la sensation que ton cœur ne suivait plus. Comme de fait, les médecins te diagnostiquèrent une insuffisance cardiaque sévère résultant de la toxicité des traitements qui t’avaient permis de survivre à ta leucémie et qui évoluait très rapidement. Maintenant, que tu étais guéri de ton cancer, tu risquais de mourir d’un arrêt cardiaque à tout moment. Un nouveau coup dur à gérer. Des nouveaux pleurs de ta mère et une nouvelle déscolarisation alors que tu devais entrer en fac d’astronomie, puisque tu ne pouvais plus faire aucun effort en attendant de recevoir une greffe. Une greffe qui se fit attendre pendant de très longs mois, t’obligeant à prendre un nombre incalculable de traitements pour tenter de soutenir ton cœur ☽ Finalement âgé de 20 ans, tu reçus un appel pour une greffe. Un cœur compatible avec toi, venait d’arriver. Il n’y avait pas de temps à perdre. Très vite, tu te rendis à l’hôpital et tu fûs presqu’aussitôt greffé. L’opération comportait de très gros risques pour toi, et tu restas d’ailleurs, quelques jours aux soins intensifs, mais au final, tout se passa bien. La guérison serait longue et le risque d’un rejet planait au-dessus de ta tête comme une épée de Damoclès prête à tomber à n’importe quel moment, mais tu t’en moquais. Après avoir vaincu le cancer, tu comptais bien vaincre la défaillance de ton cœur ☽ La rééducation fut longue avant que tu ne puisses recouvrer totalement tes capacités. Les traitements immunosuppresseurs te fatiguaient énormément. Cependant, cela ne t’a pas empêché de te remettre au sport et de recommencer à vivre petit à petit ☽ Cette nouvelle vie, tu la devais à la personne qui t’avait offert son cœur. Un don qui t’avait permis de survivre. Tu aurais aimé remercier la famille de cette personne et aller te recueillir sur sa tombe, mais les dons étant complètement anonymes, tu n’as jamais pu le faire. À la place, tu décidas de vivre pleinement ta vie et de remercier chaque jour cette personne. Tu lui fis aussi une promesse. La promesse de prendre soin de votre cœur ☽ Les deux années qui suivirent, furent les meilleures de ta vie. Finalement entré en fac d’astronomie, tu commençais à toucher ton rêve des doigts. Tu avais des amis et tu profitais de ta vie comme jamais, tu ne l’avais fait auparavant. Bien que tu ne sois jamais réellement tombé amoureux, cela ne t’a pas empêché de sortir avec des filles et des mecs. Très ouvert sur ta sexualité, tu ne t’es jamais posé de questions sur tes attirances. Tu te souviens même de ta première fois. Tu étais complètement bourré, c’était à l’occasion du bal des premières années, et cette fille, c’était la plus jolie de la classe. Elle t’avait tapé dans l’œil et après une drague hyper relou, mais ultra cute, elle avait fini par céder. Une histoire qui s’essouffla avec le lever du soleil. Si elle aurait voulu plus qu’un échange de câlin sous la couette, il n’en était rien pour toi. Même si tu n’étais plus malade, tu n’arrivais toujours pas à accepter que quelqu’un s’attache à toi. C’était un peu comme si tu avais peur que tes ennuis de santé reviennent … Dans le fond, tu avais vu juste ☽ Un peu avant de fêter tes 22 ans, tu fis un malaise en pleine salle de cours. Puisque tu avais de lourds antécédents, les médecins poussèrent les analyses. Une nouvelle fois, le diagnostic tomba. Tu étais en pleine rechute . En cause ? Tes traitements immunosuppresseurs. Un mauvais dosage des traitements anti-rejet, pouvait déclencher la rechute d’une leucémie. À croire que le sort aimait s’acharner sur toi. Pour tes parents, tout était clair. Ils avaient déjà tout prévu. Tes hospitalisations, tes traitements. Tout. Malheureusement, tu ne le voyais pas de cet œil ☽ Le jour de tes 22 ans, tu déclaras que tu refusais tous les traitements pour contrer ta leucémie. Cela faisait 12 ans que tu souffrais et que tu mettais ta vie en suspens. Quoi que tu fasses, rien ne se passait jamais comme prévu. Entre ta leucémie et ton insuffisance cardiaque, tu avais déjà bien trop souffert. De plus, les médecins avaient assuré qu’il n’y avait aucune garantie de rémission cette fois. Si tu devais souffrir pour au final, mourir quand même, cela ne valait pas la peine. Tout ce que tu voulais, c’était vivre ta vie à fond, le peu de temps qu’il te resterait ☽ Malgré le refus et les leçons moralisatrices de tes parents, tu décidas de suivre une unique chimiothérapie pour tenter de ralentir un peu la progression de ton cancer et tu pris un billet pour un aller sans retour, direction Séoul ☽ Même si tes parents étaient contre l’idée de voir mourir leur unique enfant, ils finirent par se résoudre à t’offrir une fin de vie paisible en alimentant à volonté ton compte en banque. Cet argent te permettrait de vivre toutes les choses que tu avais envie de vivre ☽ A ton arrivée dans la capitale, tu emménageas dans un petit appartement cosy sur East Side et tu commenças à travailler à mi-temps. Puisque tu n’avais aucun diplôme en poche, tu te contentas de petites missions de remplacement. Vendeur dans un Konbini, animateur, Mannequin, tu voulais tout tester. Du moins, tout ce qui était à ta portée. Touche à tout, tu arrivais toujours à t’adapter facilement ☽ Lorsque tu ne travailles pas, tu prends plaisir à te promener en foret et à faire des photos de ces magnifiques paysages. Il t’arrive aussi, bien trop souvent, de faire le flemmard devant ta télévision. Tu ne rechignes jamais sur un bon pot de glace et une bonne pizza ☽ Tu sais cuisiner, mais puisque tu ne veux pas perdre de temps, tu commandes très souvent des plats préparés dans des restaurants de la ville ☽ A Daegu, tu avais un petit chien nommé Cookie. Il te manque énormément. Peut-être est-ce pour cette raison que tu raffoles de la glace aux Cookies ☽ Bientôt, tu aimerais te faire un tatouage, mais tu n’as aucune idée du motif ou de la phrase que tu pourrais inscrire sur ta peau ☽ Depuis ton arrivée à Séoul, tu as fait quelques activités qui mériteraient une réprimande. Tu t’es pris plusieurs shoots à la Marijuana. Tu as même essayé un shoot de cocaïne juste pour savoir ce que cela faisait. Tu as roulé à moto sans permis et tu as fait du drift sur une route détrempée lors d’un jour de pluie. Tu as même testé les limites de ton Audi, juste pour savoir la sensation que ça faisait de rouler vite. Vraiment vite. Friand des sensations extrêmes et du danger, tu espères pouvoir faire d’autres trucs totalement idiots, quitte à te retrouver une soirée en garde à vue juste pour savoir l’effet que ça fait ☽ Tu passes beaucoup trop de nuits dans d’autres lits que le tien. À cause de toutes ces nuits passées seul à l’hôpital, tu détestes dormir seul. Raison pour laquelle tu cherches constamment une compagnie éphémère, au grand damn de tes plans d’un soir qui espèrent parfois plus qu’une simple nuit passée à tes côtés ☽ Tu as quelques amis avec lesquels tu passes du temps volontiers. Cependant, ils ne sont pas au courant de ta maladie et de ta mort imminente. Lorsque tu te sens mal, tu trouves toujours une excuse pour justifier ton absence des fêtes ou des sorties organisées ☽ Tu as toujours gardé contact avec cet ami, avec lequel tu corresponds depuis plusieurs années. Vous ne vous êtes jamais vu, mais tu espères qu’un jour, avant de mourir, vous vous rencontrerez enfin ☽ Depuis que tu es à Séoul, tu refuses de te rendre à l’hôpital. Bientôt, tu devras subir une nouvelle séance de chimiothérapie afin de tenter de ralentir une nouvelle fois la progression de ton cancer, mais tu ne sais pas encore si tu iras ☽ Tes parents t’ont parlé d’une thérapie expérimentale étrangère, mais tu refuses d’en entendre parler. Ils ont dit qu’ils se renseigneraient malgré ton refus ☽ Très actif sur les réseaux sociaux, tu considères ta page Instagram comme ton journal intime. Toute ta vie s’y trouve, ainsi que toutes tes aventures ☽ A cet effet, tu ne te sépares jamais de ton smartphone. Tu le considères comme ton meilleur ami ☽ Engagé dans la cause animale, tu fais très souvent des dons aux associations et SPA. Complètement fan des animaux, si ça ne tenait qu'à toi, tu passerais ton temps à adopter des petits malheureux ☽ Friand de k-pop, tu ne manques jamais les nouveautés. Casque sur les oreilles, tu passes ton temps à faire défiler les playlists lorsque tu n’es pas en train de travailler. Bien que tu ne sois pas un chanteur hors pair, cela ne t’empêche pas de pousser la chansonnette sous la douche. Deveniez qui est contente de t’entendre chanter comme une casserole ? La voisine de l’étage au-dessus. Une mégère qui ne supporte pas de te voir sourire à longueur de journée comme un idiot. Tu danses un peu, mais il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard ☽ Même si tu es en paix avec l'idée de mourir, trop souvent, tu penses à cette personne qui fait partie de toi. Tu te sens coupable d’abandonner alors que cet inconnu ne demandait sûrement qu’à vivre et à garder son cœur … Quel âge avait-il ? Avait-il une famille ? Des enfants ? Un frère ? Une sœur ? Des parents ? Qu’aimait-il ? Toutes ces questions n’arrêtent pas de te hanter …