Ton enceinte bluetooth qui offre un fond sonore, idéal pour travailler, pour créer, encore et toujours, ton quotidien depuis que tu es à San Francisco, comme l’impression que tu passes plus de temps ici que chez toi. C’est presque ta deuxième maison finalement cet atelier, ton deuxième appartement, t’y as même installé une petite cuisine et un canapé à l’arrière. Comme d’habitude, au boulot, affairée à la tâche, tu n’entends même pas ton téléphone vibrer sur la table de l’arrière cuisine, concentrée, encore toujours, tu sursautes quand la porte s’ouvre, quand tu entends la voix de mélohé qui râle, encore. grimace qui s’affiche sur ton visage alors que tu cherches ton téléphone, il n’est pas là, pas à proximité du moins « j’suis désolée, j’ai pas vu du tout, j’sais même pas où il est… » puis, encore une fois, il râle, cette fois-ci pour la véritable raison de sa présence ici, cette fois-ci c’est un sourire qui s’affiche sur ton visage « allé donne moi ça, j’vais le recoudre, et puis je vais te renforcer les autres aussi, comme ça, y a moins de risque qu’un autre saute » que tu lâches en tendant la main pour attraper la veste en question.

IF I CALL YOU, IT'S BECAUSE I NEED YOU
@mélohé moon

L’agacement de mél était à prévoir, parce que tu le connaissais, parce que tu avais commencé à cerner ce personnage là, et même si on fond de toi t’avais bien compris qu’il cachait une part de lui plus douce, moins agressive, moins renfrognée, il semblait difficile de l’en défaire. « j’ose espérer que tu comptes pas sur moi pour te sauver la vie si tu risques de mourir », t’étais couturière, pas secouriste, t’avais pas la formation et si il te laissait le soin de le sauver, t’étais pas sûre que tu pourrais y parvenir et surtout, t’avais clairement pas envie de le voir mourir.
Alors que tu t’affairer à recoudre les boutons de sa veste la musique qui t’offrait un fond sonore relaxant s’arrêta net, tu relevais la tête vers mél qui se tenait debout, planté devant celle-ci. « Mais c’est quoi cette dictature là ? » que tu lâchais en riant, en réalité, tu n’avais écoute les chansons de mél qu’une seule fois, au tout début, avant votre première prise de contact, tu voulais savoir qui il était mais depuis plus rien. Pas question de qualité, non il avait du talent, tu t’en étais rendue compte, mais te rappeler à quel point il pouvait être célèbre te mettait toujours la pression sur ton travail, t’avais décidé d’éviter ça. « t’as du talent, c’est juste que … si je t’écoute je me rappelle que t’es pas seulement mél le mec pour qui je fais des tenues, t’es mélohé moon l’artiste célèbre sur qui tout le monde à les yeux rivés… et tu vois, juste ça, ça me stresse ». Puis tu replongeais dans ton travail alors qu’il venait vers toi, toujours concentrée sur ce que tu étais en train de faire tu répondais à ses paroles « je pensais que ça se passerait bien même sans moi, je pensais pas que ma présence était nécessaire.. j’avais un peu de boulot » cami toujours aussi douce, tendre, pas un mot plus haut que l’autre, sauf si bien sûr on te cherchait réellement.

IF I CALL YOU, IT'S BECAUSE I NEED YOU
@mélohé moon

Rire qui s’échappe d’entre tes lèvres alors que tu l’imagines avec la tête de Kim jong-un « bah … ça serait presque à s’y méprendre… » évidemment que tu rigoles, que t’es pas sérieuse, ça se voit bien sur ton visage.
Sa réaction était sans attendre, effectivement oui, mélohé moon était un chanteur, quelqu’un de célèbre, qui rendait les gamines folles d’amour, pourtant t’étais persuadée qu’il était différent du mél du quotidien, de celui hors de la scène et des plateaux télé. « j’pense que oui, il est différent… tu oserais me dire l’inverse ? » tu levais les yeux au ciel à ton tour « c’est pas toi qui m’impressionne, c’est ce que tu représentes, ça met la pression ». Loin d’être impressionnée par ce mél qui se trouvait face à toi, mais juste le fait de savoir qu’il fallait que la tenue soit absolument parfaite, qu’elle serait prise en photo, filmée, vue par des millions de personnes, voir des milliers, oui, ça, ça t’impressionnait, ça te stressait.
Tu grimaçais à ses paroles « la prochaine fois je serais là », clin d’oeil à son attention avant de secouer la tête « c’est juste qu’on m’a proposé de participer à un évènement en juillet, je dois y présenter une collection alors forcément.. » le showroom étant bien loin d’être ce qui te prenait le plus de temps en réalité.