Bad mood. Bad Day. Bad life. Voilà à quoi se résumait ta vie depuis ton retour de Busan. Un voyage que tu avais dû faire afin de présenter une chanson duo avec une jeune artiste de ton label. Un avion loupé puisque tu n’avais pas su te lever, après une soirée bien arrosée et puis … Cette prise de tête avec Hana par sms. Cette nuit-là, bien que tu lui aies affirmé le contraire, tu avais fini par rentrer. Bien trop sur les nerfs que pour envisager de passer la soirée avec l’une de ces nanas totalement ignorantes et fans de ta personne. Malgré les nombreux sms et tentatives d’Hana pour essayer de te parler, rien n’y avait fait. Tu laissais ses sms en « vu » et tu fuyais sa présence comme la peste. Après son départ, tu avais décidé de sortir afin de te changer les idées. Ton après-midi avait plutôt été bonne, malgré ton humeur maussade. Tu avais passé un petit moment avec la jeune artiste et après avoir pris un verre avec elle, tu avais décidé de rentrer. A peine venais-tu de composer les codes d’accès pour pénétrer dans ton penthouse, que tu te mettais déjà à soupirer. Après avoir enlevé tes chaussures, tu traversas ton immense salon. Tu sentis le regard d’Hana sur toi, lorsque tu passas à proximité de la cuisine, mais tu n’en fis rien. En cet instant, la seule chose que tu voulais, c’était t’enfermer dans ta chambre, mettre ton casque sur tes oreilles avec ta playlist préférée et mater les pages Instagrams de tes nouvelles followers.

Les jours qui défilent si vite, bien trop même. Cela faisait presque quelques semaines que je vivais chez Mélohé depuis cette fameuse soirée qui avait donné un tournant à ma vie. Une agression, des aveux et maintenant, cette peur et questionnement qui ne quittait pas mon esprit. Des images qui revenaient jour et nuit. J'avais de grosse difficulté à aller de l'avant, et pourtant, il le fallait. Mais ce n'était pas facile , en plus de devoir surmonter mes peurs et ses cauchemars. Je me retrouvais à devoir affronter cette relation avec Mélohé, ne sachant pas du tout comment gérer. Surtout, depuis qu'on s'était disputé avec en message. Je n'aurais pas dû en rajouter plus. Je savais bien pourtant qu'il avait un fort caractère et surtout, qu'il avait beaucoup de mal à s'ouvrir. Je commençais seulement à avoir sa confiance, à ce qu'il s'ouvre et se confie à moi. Et j'avais tout gâché avec ses sms, et surtout, ses mots que j'avais mal choisi. J'étais jalouse oui, je devais l'avouer. Encore plus depuis qu'il passait du temps avec cette femme. Je me rendais compte que oui, je tenais à cet homme, plus que je me l'avouais à moi-même. Je n'arrivais pas à penser à autre chose que lui. Sentant mon cœur se serrer à cause de cet éloignement. J'avais fini par travailler pendant plusieurs heures, jusqu'à rentrer à l'appartement de Mélohé. Je me demandais encore si j'avais ma place ici. Si je ne devais pas rentrer pour le laisser tranquille. En cuisine pour me changer les idées, la tête dans les vapes jusqu'à l'entendre. Me retournant pour me diriger vers lui. "Mélohé attend." Me mettant face à lui, le regard triste. "Est-ce qu'on peut parler s'il te plaît."

Je ne savais pas du tout comment réagir avec lui, tout était si différent. Que ce soit par son caractère ou encore, par le fait qu'il me déstabilisait, car oui, c'était tout à fait ça. Je n'arrivais pas à penser convenablement, il réussissait à me faire sortir de mes gonds bien trop facilement. J'étais totalement différente depuis que je le connaissais.Il avait réussi à faire baisser plusieurs barrières de sécurité que je m'étais construite. Et je l'avais pour cette raison présente, la douleur en voyant qu'on s'éloigner. J'avais tenté de me rattraper, mais c'était difficile. Donc, non, je ne le laisserais pas s'enfermer dans sa chambre à nouveau. Je me plantais donc en face de lui , voulant lui parler. "S'il te plaît, on ne peut pas rester aussi froid." Je n'avais pas l'habitude de courir après les hommes de cette manière. Je prenais tout de même sur moi, voyant bien que ça ne l'enchantait pas. Rattrapant son poignet avec douceur quand même. Le regard triste. "Je suis désolé Mélohé pour ce que j'ai dit. Je ne le pense pas, je tiens à toi vraiment." C'était un malentendu , et je ne voulais absolument pas le perdre pour ce genre de paroles futile, car au fond, je tenais vraiment à cet homme. C'était difficile de me l'avouer , mais je faisais un pas en avant vers lui. Me mordant la lèvre, un peu nerveuse.

Je connaissais très bien ce genre de réaction. Une personne qui refusait toutes explications, repoussant les personnes qui pouvaient nous apporter du bien. J'avais eu les même réactions tellement de fois, surtout avec Enoah. Lui qui me repoussait quand il n'allait pas bien, voulant que je le laisse tranquille. Et pourtant, je ne le faisais pas. C'était souvent des non et un appel à l'aide en même temps. Tout comme faire semblant d'aller bien, sourire, alors que c'était tout le contraire,c'était encore plus dur. Donc oui, même s'il tentait de retrouver sa chambre, je venais attraper son poignet pour le retenir, sans être violente, j'étais incapable de l'être de toute façon. Mais d'un coup, je venais sursauter alors que sa main venait frapper la porte. Reculant d'un pas, de peur, oui , c'était ce genre de sentiment qui venait envahir mon corps. Ce genre de violence que je tentais de fuir. Encore plus dernièrement avec ce qui c'était passé. Me mordant l'intérieur de la joue. Baissant le regard me sentant mal. Et d'un coup, il venait me comparer aux autres filles, je comprenais qu'il parlait de son ex. Silencieuse, j'écoutais ses mots. "Je ne suis pas ton ex Mélohé! Je tiens vraiment à toi Mélohé. Quand je parlais de vengeance, c'était dans l'humour. Jamais je ne te ferais de mal, je ne veux pas te rendre malheureux. Mes vengeances ressemblent plus à te taquiner, mais rien d'autre. Je ne suis pas...Méchante." Et pourtant, j'avais l'impression qu'il me voyait comme tel. Pour des mots mal choisis. Grimaçant quand il reprenait sa main. J'avais encore cette douleur dans mes poignets. "Jouer avec Enoah? Mais c'est avec toi que je veux être là."

En réalité, tu n'étais pas violent. Froid, mais pas violent. Du moins, tu ne l'étais plus depuis bien longtemps. Après le décès de ton jumeau, tu l'avais été. Te battant avec les autres pour un oui ou pour un non. Avec le temps, tu t'étais calmé et tu étais redevenu celui que tu étais avant ce drame qui avait frappé ta vie de plein fouet. Cet excès de colère contre cette porte qui ne t'avait rien demandé, était le fruit de plusieurs semaines de frustration et surtout, de peine. Entre ta rupture avec Cami et maintenant, ta dispute avec Hana, ça en était trop pour tes nerfs à fleurs de peau. Si dans d'autres circonstances, entendre que la jeune femme tenait à toi, aurait pu réchauffer ton coeur, aujourd'hui ... Il n'en était rien. Ses mots te blessaient, te rappelant amèrement la femme que tu avais aimé et que tu aimais toujours, dans le fond, malgré ta rancoeur. Tes mots transpiraient d'amertume et tu espérais sincèrement que ça pousserait Hana à te laisser tranquille ce soir. Mais encore une fois ... La jeune femme en rajouta une couche. Cherchait-elle à te rendre dingue ? Pourquoi fallait-il qu'elle te dise toutes les choses que tu ne voulais pas ... Que tu ne voulais plus entendre ? Cherchait-elle à se venger en te faisant mal ? Si c'était le cas, c'était plutôt réussi. Pourtant, tu ne laissas rien paraître. Au contraire, ton regard n'avait jamais été aussi incendiaire qu'en cet instant ... " Tu joues à quoi Hana ? Jamais, je ne te ferai souffrir. Je ne te rendrais jamais malheureux. Ne te souviens-tu pas de ce que ces mots me font ? Tu n'es pas méchante ? Vraiment ? Alors pourquoi passes-tu ton temps à essayer de m'atteindre avec ces putains de mots ? Ce que tu as écris hier, ne suffisait pas ? C'est ça ta façon de discuter et de faire disparaître ce froid entre nous ? " Détournant ton regard d'elle, tu fermas un instant les yeux, soupirant une nouvelle fois. " Tu n'es pas mieux qu'elle, Hana. " Tu es dur. Pourtant, tu ne le penses pas. Comment le pourrais-tu ? Même si tu avais aimé Cami comme un fou, tu n'étais pas aveugle. Les deux femmes ne se ressemblaient en rien. Cami, c'était le feu alors qu'Hana n'était que douceur. Depuis son emménagement, elle n'avait cessé de te surprendre et de chercher à te faire plaisir ... Comment pouvais-tu être aussi ... Méchant avec elle ? Que ce soit la peine ou la rancoeur, maintenant qu'Hana t'avait poussé dans tes retranchements, tu n'arrivais plus à te contenir ... Tournant ta tête pour poser ton regard sur la jeune femme, tu te détestas pour avoir oser prononcer les mots suivants ... " Qui t'a dit que j'avais envie que tu sois avec moi ? " Et comme si ça ne suffisait pas ... " Je te l'ai dit. Si j'avais eu une soeur, j'aurai aimé que quelqu'un lui tende la main, comme je l'ai fais pour toi, en t'invitant chez moi, le temps que tu ailles mieux. Néanmoins, cela ne veut pas dire que je recherche ta compagnie. " Sérieusement ... Que cherchais-tu ? Si tu cherchais à la faire fuir et à l'éloigner de toi, c'était plutôt réussi ...