Un festival. Un des meilleurs endroits pour tenter de la retrouver. Pour tenter de voir si elle se cache par ici. Je ne sais pas ou elle est, je ne sais pas ce qu’elle fait mais une chose est certaine, je ne partirai pas de cette ville avant d’avoir retrouver Dollie. Tous les moyens sont bons pour la chercher, même si je dois me coltiner un festival et saouler Joséphine. Je déambule avec elle, je regarde aux alentours en même temps. Ma tête fait tout un tas de tours, que j’ai l’impression qu’elle va finir par faire un 360 degrés aisément. Mon amie n’a pas idée à quel point j’ai besoin de retrouver Dollie, et je n’ai pas encore la foi de le lui avouer. Depuis quand, moi, Rio, avoue qu’il peut avoir des sentiments pour quelqu’un ? Jamais. Je l’écoute, mais au bout de quelques phrases je n’y arrive plus. Bien trop distrait par tout ce qu’il se passe autour de nous. Les étalages s’enchaînent, les gens s’entassent mais aucun signe de celle qui hante mes pensées depuis qu’elle est partie. quoi ? oui, je n’écoutais absolument pas. erf… j’suis désolé Josy, j’ai l’esprit occupé çà a le don d’être une réponse sincère pour le coup. Une main dans ma chevelure, et j’ai l’air d’un con. Comme d’habitude j’cherche quelqu’un

Une heure plus tard après les SMS avec Jay, j'arrive au festival. Vêtu simplement d'un jeans noire et débardeur blanc, j'attends comme prévu dans la section alimentaire du festival... En me demandant si Jason saura me retrouver, ou si je devrais peut-être lui envoyer une photo pour que ce soit plus facile ? Je croise les bras en regardant un peu autour de moi, puis décide de m'approcher d'un stand pour commander un bubble tea à la fraise, puis m'assois sur un banc les jambes croisés, en buvant silencieusement.

Mon regard se perd un peu partout et je ne t’écoute pas. Quel ami je fais ! Mais j’ai besoin de la retrouver, tu sais ce besoin viscéral, qui me prend aux tripes. J’ai besoin de la retrouver Josy, besoin de lui dire que je suis désolé, que je voulais pas lui faire une scène mais qu’on a perdu tellement de temps que je n’ai plus envie d’en gâcher davantage. Mais on a jamais eu le temps de se dire les choses, de mettre des mots sur des maux. Pris la main dans le sac. Je me gratte le crâne et fais un petit sourire. Gamin de 6 ans qui vient de faire une connerie. J’ai pas les bons mots, j’ai jamais eu les bons mots et une fois encore je m’emmêle et n’arrive pas à démêler mes pensées. Nahhh, non c’est pas çà Joséphine, c’est juste qu’à Edenton j’ai retrouvé Dollie, alors qu’on s’était pas vus depuis des années, et précipitamment elle s’est barrée, alors qu’on s’était pris la tête… enfin que j’lui avais pris le chou… j’suis vraiment pas très doué pour les relations, y’a qu’à voir avec toi, avec mon meilleur ami qui s’est barré, comme sa soeur. J’suis qu’un petit con, j’ai pas l’âme d’être entouré, je suis plus un Loup solitaire, et pourtant, tout mon être hurle qu’il a besoin d’être entouré et d’être avec du monde. Joséphine, je crois que j’ai jamais été aussi fou d’une personne que je peux l’être de Dollie. Cette histoire date de NYC… confession lancée, je suis sorti avec des femmes, des hommes, j’ai jamais fais de grandes distinctions et pourtant, plus j’y pense et plus je me dis que Dollie n’a jamais cessé d’être dans mes pensées.

Je vais finir par me dévisser le cou. Mais c’est pour la bonne cause. Il faut que je la retrouve, c’est viscéral. J’ai çà dans le sang, j’y mettrai mes tripes. Me donnant toujours à fond quand je fais quelque chose, pour elle, je me rends compte que je pourrais tout donner. Alors je laisse mon regard scruter toutes les femmes qui pourraient lui ressembler, mes yeux font des allers-retours comme si j’étais spectateur d’un match de tennis. Je t’écoute à moitié, j’en suis désolé, mais je vais tâché de t’écouter un peu plus et d’être plus présent pour toi, pour cette journée. Tâche un peu difficile mais pour toi, je pourrais très bien le faire. quoi ? non, arrête tes conneries un brin offensé, je ne joue clairement pas les Roméo à la recherche de sa Juliette. Je secoue la tête, je n’ai pas envie que tu penses ce genre de chose même si c’est un peu le cas, je ne peux guère le nier. Long soupire effectivement, je n’ai aucun moyen de la contacter. Elle m’a téléphoné pour me dire qu’elle était dans cette ville, mais depuis son numéro n’est plus attribué. je sais qu’elle a des soucis, sinon elle ne m’aurait pas appelé pour me dire qu’elle était là. aux dernières nouvelles elle était ici, et je sais qu’une partie de sa famille est ici aujourd’hui, alors j’imagine qu’elle l’est toujours du moins je l’espère réellement.

Comment est-ce que je me suis retrouvée là ? C'est  la seule chose que je me demande actuellement. Comment par tout les saints j'arrive même à trouver le moyen de me frayer un chemin dans toute cette foule compacte ?

Déjà que ma journée à mal commencé à cause d'un client irrespectueux qui a annulé sa séance de tatouages à la dernière minute. Ce qui veux dire que je me suis déplacé pour rien. J'aurais pû rester dans mon petit appartement, continuer ma nouvelle série sur Netflix. Mais non. Certaines personnes ne comprennent pas ce que "prevenir au moins 24h à l'avance si annulation" veux dire. Et à cause de cette personne je me retrouve à devoir passer par là. 

Le Cheryl Blossom Festival qui es l'incarnation de toute mes angoisses. Une foule qui n'en finit pas. Un brouhaha perpétuel qui agresse mes oreilles. Ma respiration se fait de plus en plus saccadé. Mes mains commencent à trembler. Non je ne vais pas bien. Et mon corps me le fait savoir. Je m'arrête pour reprendre mon calme sans vraiment de succès. J'inspire profondément, fermant les yeux, essayant de calmer les battements de mon cœur. Ça va aller. C'est juste une petite foule. Le but est de marcher en ligne droite, dépasser cet enfer le plus vite possible et de retrouver le calme de ma bulle de confort.

Bien sûr, rester immobile dans une foule qui avance ce n'est pas la meilleure idée quand on y reflechis bien. Et cela ne m'étonne même pas qu'une personne me pousse, me fessant bousculé une personne. Ou plutôt un couple. Qui était à un stand de thé. La boîte que tenais la femme tombe par terre. 

Rouge de honte, essayant de calmer mes tremblements qui ont repris de plus belle, je ramasse la boîte de thé, pour la rendre à la femme en face de moi.

Je... je... je suis désolée...

Sortir cette pauvre phrase de ma bouche est un calvaire. Je bute sur chaque mots. Je dois être vraiment pitoyable actuellement... j'espère surtout de ne pas avoir interrompu quelque chose d'important.

Note IRL: