Nom(s): les résonances exotiques qui s’échappent d’entre tes lèvres, le nom d’une autre patrie, un pays dont tu ignores totalement tout, une culture qui t’échappe et de laquelle tu portes pourtant le nom. bahk, nom de famille de ton paternel, une famille qui t’es inconnue, un héritage perdu que tu ne toucheras jamais. tu es la honte de ton paternel, une erreur de parcours, la tache que ta grand-mère voudrait bien effacer du parcours parfait de ton géniteur, enfant métis d’une famille hautaine et snob, sang pur coréén qui se dilue dans tes veines.
Prénom(s): yue, enfant de la lune. l’éclat de l’astre qui touche ta peau blanche, tu te perds dans le miroitement de sa douce lumière qui reflète sur le bitume de la ruelle, une simple syllabe qui l’en appelle comme une prière, tu es son sujet et elle est ta muse, la seule qui t’accompagne durant tes nombreuses nuits d’insomnies, à la recherche d’une inspiration qu’elle t’a volé.
Surnom(s): ton prénom étant déjà très court, tu rejettes toute forme de surnoms. tu admires le doux son de ton propre prénom, tu admires la poésie et l'ironie de sa signification, il représente toute la douceur de ta mère qui te connaissait déjà si bien dès tes premiers pleurs, tu portes ton prénom avec fierté sans aucun intérêt à le voir être massacré.
Âge: 24 ans (15/09/1996) douce brise d’automne qui berce tes premiers battements de paupières, les yeux grands ouverts sur le monde à l’aube du quinze septembre. vingt-quaytr années s’écoulent et les feuilles colorées attrapent toujours les mêmes rayons de soleil lorsque tu poses ton regard sur un autre matin de septembre, une autre année qui s’échappe, te filant sous la main comme un murmure que tu ne peux retenir.
Lieu de naissance: bruits de la grande ville, une lumière si brillante que tu ne te sens jamais si seul la nuit lorsque le sommeil ne vient pas cogner à ta porte, new-york cette capitale enivrante mais venimeuse, comme un poison qui endort tous tes sens doucement, tu cherches ton identité dans cette foule de monde, les traits de ton visage laissant planer la nationalité sud-coréenne de ton paternel, une touche d’exotisme dans une jungle où tu essaies d’être différent. jeune et innocente, tombant sous le charme de l’accent cassé de ton père, ta mère, originaire de san francisco, berceau de ta famille maternelle, partie vers un monde meilleur pour tenter de réussir sa vie en racontant les histoires qu’elle s’était imaginée encore enfant.

Origine: mélange parfait entre une américaine et un coréen de sang-pur, tu es une reproduction parfaite de ton paternel avec la douceur des traits de ta mère. ta génétique trahit ta nationalité, tes yeux en amandes te valent des regards intrigués et des questions déplacées, alors que tu t'es toujours considéré comme un américain à part entière. étranger dans un pays qui t'es tien, tu essaies de te fondre dans la masse sans pourtant y être homogène.
Nationalité: américain dans l'âme, américain sur tes papiers, tu vois le jour à new york et c'est la seule maison qui habite ton coeur. la corée est la demeure de ta famille paternelle, une terre étrangère qui ne t'attire point.
À San Francisco depuis: six long mois pendant lesquels tu tentes de t'acclimater à une nouvelle ville, tu reconnais les battements de la grosse pommes dans cet énorme centre urbain qui te rappelles presqie la maison. tu t'éloignes de tes problèmes pour te retrouver à nouveau dans une ville qui ne dort jamais et tes repères se reconnaissent sans pourtant savoir où tu es. tu te caches dans les ruines d'une maison à l'extérieur des endroits les plus achalandés de la ville, toujours attiré par la musique de cette ville qui t'appelle comme une musique que tu connais trop bien.

Statut social: célibataire, à la recherche de ta muse, tu jouis des douceurs de l’amour qu’à travers la fiction que tu te permet encore de lire, des douces sensations auxquelles tu ne t’es jamais laissé berné, le coeur et l’âme rempli par ton art, un dévouement qui t’aveugle pendant des longues années, jamais ce manque ne t’as vraiment assailli, ne serait-ce qu’une curiosité de ressentir ce fameux sentiment qui semble faire tourner le monde.
Orientation: tu soupires parfois lorsque les doux parfums floraux de la gente féminine viennent chatouiller tes narines, tu laisses tes pinceaux dessiner des formes courbes sur lesquelles tu n’as jamais posé les mains, imaginant un idéal que tu ne peux traduire dans la réalité, le chant d’une sirène qui t’attire lentement vers un mirage.

Diplôme(s) et étude(s): bout de papier qui traîne entre les pages gribouillées de tes nombreux cahiers à esquisse, tu es un heureux récipiendaire d'un bachelor in fine arts, de nulle autre grande école que parsons. privilégié, talentueux, exceptionnel, tu es un des élèves ayant réussi le plus rapidement à obtenir un diplôme. ton talent est reconnu parmi les plus grands noms à avoir traversé les couloirs de cette école, récompensé par de nombreuses bourses et mentions d'excellence, tes années scolaires ont été un parcours difficile à accepter, ton art étant ton échappatoire, tu te réjouis d'avoir pu traverser ton éducation en restant fidèle à toi-même.
Emploi(s): artiste déchu, échoué sur les rivages d’une berge que tu ne connais que par les récits surréaliste de ta douce mère, la gloire qui t’as coulé entre les doigts comme une pluie de printemps qu’on essaie de retenir contre sa nature, bien loin sont les soirées mondaines, les canapés et le champagne qui animait autrefois tes nuits où tu te roulais dans la douce sensation d’une vie confortable, un faux bonheur atteint par les coups de pinceaux abstraits et déchirés qui se dessinaient sur chacune de tes toiles. le drame qui frappe et qui emporte ton inspiration avec le traumatisme, ton inspiration qui s’envole comme le dernier souffle de ta mère, ton coeur qu’on arrache sans pitié, te laissant aux prises d’une respirations haletante et de cauchemars qui paralysent jusqu’au plus profond de ton âme.
Classe sociale: modeste, malgré tout, tu jouis d'une petite fortune que tu laisses pourrir dans le fond de ton compte en banque. tu ne tiens que quelques billets et une vieille maison qui a beaucoup trop besoin de rénovations comme bien matériel. tes nombreuses toiles qui se vendaient autrefois pour une fortune ont été tout juste à peine suffisante pour te créer un bon coussin, ta dépression, cette sécheresse qui te fait courir après ton inspiration comme un assoiffé devant un oasis, tu peux te permettre de ne pas te soucier de l'argent, sans pour autant avoir un mode de vie qui y correspond.

un.fils d’une anglaise et d’un coréen, né à new york, d’une mère écrivaine, d’un père développeur en marketing. une honte pour la famille paternelle, un sang-mêlé, fils illégitime, une mère pauvre qui vit des mots qui s’écoulent sur les feuilles de papier ternies d’encre. une famille paternelle que tu ne connaîtras jamais, un abandon si soudain que tes souvenirs sont flous, image absente d’un père que tu n’as jamais connu. •

deux.enfance douce et bercée par les récits de ta mère qui te mènent à gribouiller sur une feuille de papier les premiers balbutiements de ton imagination débordante, la naissance d’un talent qui te mène à décrocher des bourses d’études prestigieuses, jouissant d’une éducation supérieure et élite, un jeune prodige voit le jour alors que tu es encore un enfant, un adolescent à l’aube de l’âge adulte. •

trois.succès, soirées mondaines, vente de toiles à ces riches ennuyés, jetant leurs billets sur un chèque garnis de beaucoup plus de zéros que tu n’as jamais vu dans ton compte en banque de toute ta vie, la gloire qui t’es servie sur un plateau d’argent, ton nom résonnant sur toutes les lèvres de la ville comme un murmure qui s’amplifie avec la bouffée de vent qui te fait avancer rapidement, trop vite, sur la scène artistique de la grande pomme.•

quatre. un épuisement qui t’assomme comme une tonne de brique que ton dos peine à porter, un démon qui s’infiltre et entache ton âme, dépouillant ton inspiration si précieuse, tes pensées débordantes d’images sont maintenant noires, tu avances à tâtons dans ton environnement sombre et inconnu, les soirées qui passent en un éclat, une lumière aveuglante qui t’étourdi et tu perds le pied, tu t’enfonce et tu te noies. isolation, solitude, boisson, la lumière du jour qui ne traverse plus les fenêtres de ta demeure, le café froid qui repose sur ta table de travail, les pinceaux noyés dans ta tasse encore pleine, tu perds ton identité entière•

cinq.un téléphone, la voix douce de ta mère qui te supplie de sortir de chez toi, les annonces de la mort de ta grand-mère maternelle, étreintes floues et lointaines d’une vieille maison dans laquelle tu passais tes étés à jouer sur le bord de la mer, des années de silence et la distance qui vous éloignent des yeux, du coeur. une vieille maison abandonnée et décrépit par les années qui t’appartient maintenant, drôle d’héritage, le fantôme d’une vieille amie, et pourtant ton échappatoire se jette à tes pieds comme le signe que tu demandais tant dans tes discrètes prières chaque soir, alors que tu peines à trouver le sommeil. •

six. tu vends tout, tes toiles et tu sombres dans l’oubli, un billet d’avion aller, sans aucun date de retour, vers un renouveau, à la chasse de cette inspiration perdue, tu traverses le pays pour aller te cacher dans une nouvelle tanière, à la recherche d’un nouveau sens à ton existence.•

sept. non-diagnostiqué, tu présentes tous les signes d’une dépression, nuage noir qui s’abat sur ta vie entière, te refusant ne serait-ce qu’un tout petit peu de soleil pour te montrer le chemin. tu t’habitues aux longues nuits d’insomnie, le ventre vide, ne buvant que beaucoup trop de caféine pour te supporter. la peinture, l’amour de ta vie, t’as laissé seul et orphelin, tu avances à tâtons dans le noir, ne trouvant aucunement ta voie. c’est un nouveau chemin complètement qui te tente, ou bien de renouer doucement avec des vieux démons. introverti et renfermé, tu te refuses une main comme guide, tu te languis dans ta torpeur en attendant qu’un miracle te sorte de ton enfer dans lequel tu t’es embarré. •

huit. tu te perds doucement dans la littérature depuis ton plus jeune âge. si la peinture ne t’avait pas appelé avec sa voix de sirène, tu te serais probablement conforté dans l’écriture, ton imagination ne pouvant contenir tout ce qu’elle dessine dans ton cerveau. tu adores la lecture, les cartons remplis de vieux bouquins qui appartenaient à ta mère s’empilent dans ton salon, la seule compagnie que tu t’accordes lorsque tu ne peux fermer l'œil. •

neuf. projet rénovation en cours, la vieille maison de ta grand-mère tombe en ruines depuis qu’elle te l’a laissé comme seul héritage. le peu de motivation que tu peux aller creuser dans ta tombe te sert à construire toi-même ton tombeau, cette demeure décrépie qui ne demande qu’un peu d’amour pour retrouver sa chaleur d’autrefois. remplie de souvenirs que tu ne peux à peine retracer, tu essaies de t’imaginer comment était la vie ici avant que tu n’y emménage. quelques souvenirs flous de tes étés passés ici lorsque tu étais encore qu’un bambin te reviennent en échos, tu es un inconnu qui dévale les sentier pré tracés d’une ville que tu connais à peine•

dix. tu vis la nuit, lorsque la ville éteint toutes ses lumières pour laisser place au néon. il y a quelque chose dans l’écho de la vie nocturne qui t’appelle et tu te retrouves plus souvent à sillonner des avenus que tu ne connais point lorsque la majorité des gens sont déjà dans les bras de morphée. bars, pubs, clubs, tu fais le tour des endroits fréquentés, en silence, cette flamme apaisée au fond de toi, d’une ancienne vie où tu respirait les soirées mondaines, tu regardes maintenant de loin tel un spectateur devant un spectacle que tu connais par coeur.•