Outfit - Un rencard ? Un rendez-vous entre amis ? Fuck. Il n’avait aucune idée de ce qu’il était en train de faire. Il était au moins presque persuadé que le garçon avec lequel il discutait depuis de très longs mois n’était pas Gérard de la compta, cinquante ans et qui se faisait passer pour quelqu’un d’autre. Les dangers d’internet. Bref, ça ne l’aidait pas vraiment à choisir sa tenue. Il avait longtemps repoussé cette rencontre qu’il attendait pourtant avec impatience. Malgré son regard brillant et ses airs joueurs, son sourire dissimulait un lourd manque de confiance en lui qu’il comblait avec des blagues stupides. Et sortir avec un mec ? C’était nouveau et bordel… c’était vachement effrayant quand même. Il remettait en question ce qui avait toujours été une certitude, une norme imposée par la société. Certes, il avait grandi à Los Angeles, et il en avait vu des choses étranges, mais il n’avait jamais été directement concerné. Voilà pourquoi la totalité de son placard était éparpillé dans sa chambre et qu’il était toujours en sous vêtement à 18h. Il voulait une tenue sobre, mais il ne voulait pas non plus passer pour un pouilleux. Bizarrement, il avait envie que son inconnu, pas si inconnu le trouve beau. Après leur dernière conversation, il était certain d’avoir été sur les lieux de l’accidents et de l’avoir trainé jusqu’au brancard. Un sentiment de culpabilité qui ne le quittait plus depuis plusieurs jours. Il aurait aimé faire plus. Faire mieux. Il n’avait pas de mot à mettre sur ce qu’ils étaient en train de partager. Parce qu’il ne s’était jamais autant intéressé à qui que ce soit avant aujourd’hui. Le courageux Kallias qui n’hésitait pas à traverser les flammes n’était pas capable de faire face à ce qu’il ressentait. La honte.

Avant d’être en retard et donner une mauvaise impression, il optait finalement pour un simple pull et un jean ainsi que le pendentif offert par son grand frère et qu’il ne quittait jamais. Une dernière retouche dans ses cheveux décolorés et il sautait dans ses baskets pour rejoindre le restaurant. Rarement stressé, sa jambe n’avait pourtant pas arrêté de s’agiter durant tout le trajet de métro. Honnêtement ? Il avait hésité une dizaine de fois à faire demi-tour, prétextant une urgence au travail.  Et s’il le trouvait nul ? Pas très intéressant ? Les années étaient passées mais les cicatrices restaient. Il n’avait toujours pas oublié toutes les insultes et les coups portés par ses camarades de classe. Concentré sur ses exercices de respiration pour gérer ses angoisses il montait les escaliers la boule au ventre et les phalanges douloureuses à force de serrer son téléphone. C’était une mauvaise idée. ABORT THE MISSION. Il était prêt à revenir sur ses pas mais son regard accrochait une silhouette qu’il reconnaissait. Il n’avait plus les cheveux roses, mais comme il le pensait, ce visage lui était familier. Et c’était très incertain qu’il s’approchait du garçon avant de s’arrêter devant lui. Son cœur cavalait dans sa poitrine au point d’être douloureux. Une crise cardiaque ??? Non, il en connaissait bien les signes. C’était autre chose. Et pour éviter de trop réfléchir il préférait lancer un « Je t’avais dit que je te trouverais. Tu me dois une glace. Double dose de caramel.» Il ponctuait sa phrase d’un clin d’œil et d’un sourire sincère.

OOTD ☽ Aujourd’hui, c’était le grand soir. Une soirée que tu attendais avec impatience depuis plusieurs jours. Effectivement, après plusieurs mois de correspondance, tu allais enfin faire la rencontre de ce garçon avec qui tu avais correspondu pendant de longues semaines. À cette période, qui n’était pas si lointaine, tu passais tes journées et limite tes nuits, accrochées à ton téléphone. Si tu ne t’attendais à rien en te rendant sur cette application de rencontre, ta rencontre avec Kallias avait été une agréable surprise qui avait eu le mérite d’apaiser ton âme de ses perpétuels tourments causés par tes disputes incessantes avec Jae-ho. Le jeune homme ou du moins, ses textos et ses vocaux étaient devenus incontournables dans ta vie et surtout, indispensables. Une chose qui avait bien changé depuis plusieurs semaines. Entre ton hospitalisation suite au séisme qui avait frappé Séoul, ta relation avec Jae-ho et tes projets professionnels, vous vous étiez perdus de vue. Un éloignement dont tu t’étais senti coupable puisque tu n’avais jamais répondu à ses quelques messages jusqu’ici. Cette petite soirée, c’était ta façon à toi de te rattraper et surtout, de tenter de t’excuser pour avoir, littéralement, ghosté celui que tu avais considéré comme ton ami. Enfin … Un ami. C’était comme cela que tu le considérais aujourd’hui. Même si vous ne vous étiez jamais vu, tu avais apprécié chaque instant passé par messagerie instantanée avec lui. Tu étais attaché à ses moments échangés et surtout, tu t’étais attaché à lui. Un attachement totalement inexplicable. Un attachement que tu avais toujours nié, malgré les rares sourires qui s’étaient affichés sur tes lèvres et qui ne trompaient personne - à part toi - lorsque tu voyais ses pseudos-blagues apparaître sur ton écran. Si aujourd’hui, tout était clair dans ton cœur, tu t’étais senti horriblement coupable de l’avoir nexté aussi facilement et surtout, sans aucune explication …

Après un long moment passé à te préparer et à ajuster tes cheveux qui ne semblaient pas être décidé à tenir en place ce soir, tu avais fini par prendre la route au volant de la voiture de ta mère, qui te l’avait prêtée pour la soirée. Durant le trajet, tu avais commencé à te sentir étrangement stressé. C’était idiot, mais tu t’étais mis à imaginer ce qu’il se passerait si au final, vous ne vous entendiez pas aussi bien que par messagerie … Et si tu ne le supportais pas ? Et si c’était l’inverse ? Et si finalement, il n’était pas celui qu’il prétendait être ? Et si c’était un vieux pervers friand de la compagnie de jeunes hommes ? Non. Impossible. Secouant la tête énergiquement afin de te débarrasser de toutes ces pensées idiotes, tu avais fini par augmenter le son de la radio et à te mettre à chanter. Une thérapie anti-stress qui avait fait ses preuves et qui te permettrait de te sentir moins tendu. Enfin ça, c’était ce que tu espérais. Une fois la voiture garée devant le restaurant, tu t’étais avancé jusqu’à l’entrée. Ne voyant personne dans les environs, tu en avais profité pour replacer ton jean, ton t-shirt et ta veste. Sortant ton téléphone, tu le mis en mode selfie et tu passas ta main dans tes cheveux afin de dompter les dernières mèches rebelles. Après ces petites retouches de dernières minutes, tu avais fini par envoyer quelques textos à ta meilleure amie en attendant ton ami. Une attente qui ne fut pas réellement longue puisque quelques minutes plus tard, un beau blond décoloré fit son apparition dans les escaliers. Incapable de réellement savoir si c’était Kallias et surtout, bien trop timide, tu avais préféré rester silencieux. Tu n’aurais pas eu l’air idiot si tu t’étais approché tout sourire de ce type, si au final, ce n’était pas lui … Pourtant, ton sourire n’attendit pas la fin de ses paroles pour faire son apparition. « Et je te l’offrirais comme promis ! » Avais-tu soufflé doucement avant d’arborer un air -très- faussement boudeur. « Je t’ai quand même facilité la tâche en attendant juste devant ! J’aurai dû me cacher … » À te voir, on aurait dit un enfant à qui on venait de refuser de donner son goûter. Pourtant, cette petite moue boudeuse laissa très vite sa place à un sourire totalement radieux. « Maintenant que je te vois, je suis tellement soulagéééééé ! Quand j’étais sur la route, je me suis mis à imaginer tout un tas de plan d’escape au cas où tu aurais été un papi en manque de compagnie ! » Haussant légèrement tes épaules, tu finis par reposer ton regard sur Kallias. « J’imagine que mes plans à la prison break pour tenter une escape, ne seront pas pour aujourd’hui ! » Qu’est-ce que tu pouvais être idiot parfois … Avec tes bêtises, c’était toi qui allais finir par le faire fuir, oui ! Pointant doucement l’entrée du doigt, ton sourire chaleureux s’effaça doucement pour laisser place à un sourire plus discret. « Tu veux qu’on aille s’installer ? On sera peut-être mieux à l’intérieur pour discuter ? Où on peut aussi savourer ces magnifiques hamburgers en silence. As you want ! » Avais-tu dit avec un petit ton plaisantin. Même si Kallias te le demandait, tu serais incapable de rester silencieux. Après tout, le but de cette soirée n’était pas de jouer au roi du silence !

Outfit - Il avait l’air d’un con. C’était du moins l’impression qu’il avait alors qu’il glissait une main dans sa poche pour dissimuler un tic nerveux. Il n’était pas inexpérimenté Kallias, mais c’était la première fois qu’il rencontrait quelqu’un à travers une application de rencontres. Quand il s’était inscrit, il ne s’attendait à rien d’autres que des propositions indécentes. Il n’imaginait pas pouvoir s’attacher à quelqu’un dont il ne connaissait même pas le visage. Pour le coup, il aimait la personnalité d’Enoah. La gentillesse qui se dégageait de chacun de ses messages et tout l’attention qu’il était capable de lui porter malgré son sens se l’humour douteux et ses maladresses. Il était content de le voir en forme. Il se souvenait de son était et de l’angoisse qui l’avait pris aux tripes quand il avait compris que le garçon si mal en point était possiblement son ami (?). Ah Kalli, il allait vraiment devoir faire des efforts pour comprendre ses sentiments. Lui qui avait toujours été du genre sociable et bavard, il sentait presque timide en sa présence. « Me sous-estime pas, je t’aurais retrouvé quand même.» qu’il répondait d’un air amusé alors que son regard se perdait sur ses lèvres et son sourire. Il était beau. Il avait le temps de détailler les traits de son visage mais il secouait rapidement la tête pour ne pas passer pour un pervers. Et c’était un rire franc et sincère qui lui échappait à sa réflexion. « Je t’avoue que j’y ai pensé aussi. Mais je me suis dit qu’avec le son de ta voix tu pouvais pas être un vieux maniaque. Je suis pas déçu. Enfin… J’aurais pas été déçu non plus si tu ressemblais pas à ça hein ? Ohlala… Je ferais mieux de me taire.» Il ramait fort le pompier et mieux valait laisser la parole au plus jeune avant de s’enfoncer un peu plus.

Il haussait les épaules à sa remarque, un peu gêné. « J’espère que je vais pas te faire fuir en tout cas… » Et ça c’était moins certain. Hochant la tête, il marchait à ses côtés avant de lui ouvrir la porte, gentleman, et le laisser entrer en premier. Sa mère l’avait bien élevé. « Je suis p astrés à l’aise avec le silence alors on risque de beaucoup discuter !» qu’il disait dans un sourire taquin. Il ne comptait plus le nombre de convocations et d’heures de colle qu’il avait eu à l’école à force de bavarder. Prenant place en face de lui, il tirait sur les manches de son pull, un peu inquiet et perdu. Ils n’avaient jamais été très clairs sur leur relation et Kallias n’avait aucune intention de demander quoi que ce soit beaucoup trop terrifié à l’idée d’avoir mal compris et d’essuyer un refus qui lui collerait une sacrée honte. Alors il se contentait simplement d’un « C’est bizarre de te voir en vrai… Enfin… je t’ai déjà vu mais c’était pas dans un très bon moment. T’es sûr que tu vas mieux ?» Il ne savait pas si c’était très malin de lui avouer qu’il était sur les lieux de l’accident, mais il ne savait pas mentir de toute façon. Alors que son regard croisait le sien, il sentait un frisson le parcourir jusqu’à l’échine et il se concentrait sur le menu, incapable de se décider. « Je suis trop content d’être ici ! Je suis là depuis quelques années mais j’ai du mal à m’accommoder.» Kalli, il respirait l’Amérique et malgré ses nombreux efforts il passait souvent pour un gamin malpoli. Oupsie.

OOTD ☽ De manière totalement inexpliquée, tu te sentis soudainement moins stressé lorsque tu avais compris que ce garçon était bien Kallias, ta rencontre virtuelle. Si tu n’avais jamais vu son visage avant, tu t’étais souvent amusé à l’imaginer. Ses photos t’avaient toujours intrigué. Il t’était déjà arrivé de rester devant ton téléphone pendant de longues minutes, à essayer de deviner le moindre trait qui n’était pas caché derrière une main ou un objet et qui aurait pu t’aider à le reconnaître dans la rue. Très vite, tu t’étais rendu compte que c’était peine perdue. La seule chose que tu savais, c’était que comme toi, il semblait changer souvent de couleur de cheveux. Smile sur les lips, un léger rire s’était échappé. Le sous-estimer ? Comment aurais-tu pu le sous-estimer sans même réellement le connaître ? Et puis, ce pari était déjà perdu d’avance. Bien que comme lui, tu n’es jamais réellement dévoilé ton visage en entier, tu n’avais jamais cherché à cacher le moindre détail, laissant parfois apparaître ton regard. Kallias avait donc statistiquement plus de chance de te reconnaître, ce qui rendait le pari déjà perdu d’avance pour toi. « C’est le principal ! » Avais-tu lâché complètement résolu à l’idée de devoir lui offrir une glace à la fin de la soirée. Pendant que tu t’étais mis à lui avouer que tu avais eu peur de tomber nez à nez avec un vieux pervers à sa place, tu n’avais pas vraiment fait attention au regard du jeune homme sur toi. Heureusement, sinon tu aurais été capable de perdre tes mots et de te mettre à rougir comme un idiot. D’ailleurs, sa remarque te déstabilisa un court instant. Même si tu étais habitué aux compliments sur ton apparence, surtout venant de la part de filles un peu trop envahissantes lorsque tu étais à l’université, tu ne t’étais clairement pas attendu à être aussi gêné d’en entendre un de la part de Kalli. Souriant, clairement mal-à-l’aise, tu t’étais empressé de tenter une plaisanterie en parlant de tes projets d’escape. Secouant énergiquement la tête de façon désapprobatrice afin de montrer ton désaccord à la remarque de ton ami, tu gonflas tes joues avant de souffler doucement. Un enfant. « Ne dis pas n’importe quoi ! Si j’avais dû fuir, je l’aurais déjà fait ! Ou encore mieux ! J’aurai continué à faire le mort et je ne t’aurai pas proposé qu’on se voie autour d’un hamburger ! » Est-ce que tu étais contrarié ? Pas du tout. Tout ce que tu voulais, c’était le rassurer. Après tout, ce n’était que la vérité.

Lui adressant un nouveau sourire avant de le remercier de t’avoir ouvert la porte, tu attendis qu’il te rejoigne à l’intérieur avant de te rendre jusqu’à une table libre. Puisque c’était une table pour deux personnes, tu t’installas face à lui. Passant l’une de tes mains dans tes cheveux, tu jetas un petit coup d’œil à la salle, avant de reposer ton regard sur ton ami. Pour toi aussi, c’était bizarre de le voir. Pourtant, tu te sentais vraiment heureux de l’avoir face à toi et de pouvoir lui parler de vive voix. Par contre, ces derniers mots te firent écarquiller doucement tes yeux. Comment avait-il pu te voir ? « Tu m’as déjà vu ? » Avais-tu dit en posant l’une de tes mains sur ton torse. « Comment ça ? » Te rappelant de sa question et de votre conversation et surtout, du métier qu’exerçait Kalli, tu roulas des yeux lorsque tu compris. « Ne me dis pas que … Tu m’as vu lorsqu’on m’a secouru ? Je … Je suis désolé, mais … Je ne me souviens de rien. On m’a raconté que les pompiers ont dû me réanimer et que j’étais très instable lorsque je suis arrivé à l’hôpital … » Baissant un instant ton regard suite à tes mots, tu finis par le reposer sur le jeune homme avant de grimacer doucement. « Ne t’en fais pas ! Je vais beaucoup mieux, maintenant. J’ai gagné quelques belles cicatrices suite à mes opérations, mais à part ça, tout va bien ! D’après mon frère, c’est d’ailleurs un miracle que je n’ai gardé aucune séquelle malgré les nombreuses fractures et traumatismes que j’ai subi. » Faisant aller tes bras un peu dans tous les sens pour lui prouver que tout allait bien, tu te mis à rire. « Tu vois ? Je suis tout à fait opérationnel pour continuer à me déhancher sur le parquet du studio de l’unif ! Par contre, je suis un peu contrarié de ne pas t’avoir vu dans ton uniforme ! J’imagine que je vais devoir attendre d’avoir un nouvel accident ou de te voir dans les calendriers de fin d’année ! » Après tout, les calendriers n’étaient-ils pas faits pour ça ? À moins que ce ne soit pour que les petites mamies puissent rêver en voyant des canons en uniformes ? Gardant ton regard posé sur ton ami, tu t’étais amusé à l’imaginer un court instant avec tout son uniforme. Cela te fit sourire, même. Pourtant, une fois sorti de ta rêverie, tu fus surpris lorsque tu te rendis compte que son regard était en train de croiser le tien. Heureusement pour toi, Kallias s’était mis à parcourir le menu, ce qui te permit de dissimuler tes petites joues rougies, le temps qu’elles retrouvent leur couleur rosée. En général, tu n’avais pas de mal à soutenir le regard des gens. Pourtant, le sien te rendait … Extrêmement gêné, sans que tu ne saches exactement pour quoi … Tu avais la sensation d’être aussi mal-à-l’aise qu’au début, lorsque Jae-ho te regardait. Étrange. Toussotant légèrement, tu t’armas du menu à ton tour. « Je savais que des hamburgers, ça te plairait ! J’imagine que ça ne doit pas être évident de se faire à un nouveau pays … Et puis, les US ont l’air tellement cool ! Je comprends pourquoi tu as difficile à t’accommoder en Corée … » Peut-être que toi aussi, tu aurais du mal à te faire à un nouveau pays si tu devais déménager loin de chez toi et de tes habitudes. « Moi aussi, je suis content que tu sois là ! Ça aurait été difficile pour moi de te payer une glace si tu avais habité à l’autre bout du monde ! » Posant le menu sur la table après avoir fait ton choix, alors que la serveuse venait d’arriver pour prendre votre commande, tu finis par t’installer dans le fond de ta chaise, regard posé sur Kallias que tu t’étais mis à détailler discrètement pendant qu’il était occupé avec la serveuse. « Je peux te poser une question ? Pourquoi as-tu choisi de devenir pompier ? Vu comment tu es canon, tu aurais pu devenir mannequin, une idole ou même un acteur ! Je suis sûr que les femmes que tu sauves, doivent penser qu’elles sont au paradis lorsqu’elles te voient arriver pour leur porter secours ! Il ne manquerait plus qu’un cheval blanc et tu passerais presque pour le prince charmant ! » Est-ce que tu venais d’assumer pleinement que tu le trouvais canon ? Tout à fait. En même temps, c’était vrai. Kallias était vraiment mignon , surtout quand il arborait son petit air gêné, qui te faisait smiller presque à chaque fois, alors pourquoi devrais-tu le nier ? Mais là n’était pas la question pour le moment. Même si tu semblais plaisanter, tu étais réellement curieux de savoir ce qui l’avait poussé choisir un métier aussi dangereux … « En vrai … Tu aurais pu choisir un métier qui ne te demande pas à mettre ta vie en péril à chaque fois que tu pars en mission ! » Avais-tu fini par dire, sans chercher à cacher ce petit air inquiet qui venait d’apparaître sur ton visage.  

Outfit - Il avait besoin d’être rassuré Kallias. C’était un grand garçon capable de se débrouiller seul mais il avait conscience de ses fragilités. De l’assurance il n’en n’avait que dans son travail. Quand des vies étaient en danger, il ne doutait plus, son corps prenant l’ascendant sur son esprit. Ses gestes étaient toujours précis, instinctifs. Il était doué. Vraiment doué et il estimait que sa réussite était sa revanche sur la vie. Un doigt d’honneur à tous ceux qui l’avaient si longtemps rabaissé et malmené. Il était bien content de ne pas avoir à croiser leur route à nouveau. Mais leurs voix ne disparaissaient vraiment jamais. Il suffisait d’un moment de faiblesse pour se laisser rattraper par les douloureux souvenirs. Alors oui, il était rassuré qu’Enoah ne prenne pas la fuite maintenant qu’il pouvait voir son visage. Le pompier se savait physiquement dans la moyenne, très aveugle sur son charme. Il n’avait pas l’impression d’être spécial et il n’avait pas un sens de la mode très développé. Cette fois ci il avait tout misé sur sa personnalité, fâché par les dictats de cette société concernant la beauté. Il répondait par un sourire apaisé ravi de se goinfrer de burger pour la quatrième fois de la semaine. Un détail qu’il préférait taire pour ne pas choquer son invité. Il empirait probablement la situation en abordant le sujet de l’accident aussi rapidement, sans vouloir avouer à voix haute à quel point il avait pu être inquiet. Kalli, il avait l’impression d’être proche de l’étudiant, mais il n’était pas certain de la valeur de tous leurs échanges. Si c’était virtuel, est-ce que ça comptait vraiment ? Il n’était pas très à l’aise avec toute cette histoire, mais à sa question, il hochait la tête. Oui il était là. « C’est moi qui t’ai sorti de là. Je dis pas ça pour que tu me trouves cool ou pour me la péter. C’est juste que j’étais super inquiet et on n’a jamais de nouvelles des victimes après les interventions… » Il était simplement heureux de le voir en aussi bonne forme après un traumatisme aussi violent. Il avait raison son frère. Enoah, c’était un miraculé. Il tendait la main pour faire redescendre un de ses bras en riant. Un rire franc et clair. « Doucement quand même. Ne va pas réveiller certaines blessures. » qu’il disait un peu trop concerné par son état de santé. Mais ils étaient amis (?) alors il avait envie de croire que c’était normal de se faire autant de soucis.

Surpris par sa remarque il affichait un sourire un peu gêné alors qu’il se massait la nuque pour essayer de se détendre. Il ne comptait plus le nombre de numéros qu’il avait pu récupérer après ses interventions ni les messages privés un peu trop salaces sur son Instagram. Kallias il avait du mal à comprendre pourquoi son uniforme éveillait autant de fantasmes. « Ici ça se fait pas trop, mais si t’es sage je t’enverrais ma page du calendrier que j’ai fait à L.A. J’étais monsieur Mars. » Et il était plutôt fier. En particulier parce que la vente de ces calendriers avait rapporté beaucoup d’argent pour leur association et les familles de pompiers tombés en service. Son regard quittait le menu pour accrocher celui de son vis-à-vis. Un regard dans lequel il se perdait un peu trop facilement et qui lui faisait perdre ses moyens. « C’est un peu cliché je sais… Y’a beaucoup de choses différentes ici. J’ai l’impression de passer pour un malpoli souvent. Je pense que je suis trop… superverti tu vois ?» Extraverti Kallias. Extraverti. Il avait beau savoir parler très correctement le coréen il n’en restait pas moins un américain dont l’anglais était la langue maternelle. « Mh. T’aurais pu faire un voyage et venir me voir en même temps ? Je t’aurais fait visiter plein de trucs et en tant que pompier j’ai accès à certains endroits interdits ! » qu’il disait dans un clin d’œil qu’il regrettait immédiatement. Il allait encore passer pour un con. Une habitude maintenant. Souriant à la serveuse il donnait sa commande sans se rendre compte que son accent reprenait le dessus. Un petit moment de répit avant de manquer de s’étouffer avec sa propre salive. Il ne s’attendait clairement pas à un compliment aussi direct. Il ne savait d’ailleurs pas comment gérer ce sentiment. « Dis pas n’importe quoi ! J’ai rien de tout ça. C’est vrai que je me suis déjà fait tripoter plusieurs fois mais… l’adrénaline ou les états de choc, ça fait faire n’importe quoi aux gens.» qu’il bafouillait en passant une main dans ses cheveux pourtant bien coiffés. Il osait à peine le regarder alors qu’il sentait ses joues chauffer. Il était en train de rougir ? Sérieusement ?? « Mais pour répondre à ta question, c’est un truc depuis que je suis enfant. J’ai toujours été… f… bassiné ?» Fasciné. « Euh… j’ai toujours trouvé ça super cool. C’était mon rêve depuis toujours. Et puis… disons que j’ai vécu des trucs pas très agréables quand j’étais jeune et ça m’a donné envie d’aider les autres. D’être là pour ceux qui en ont besoin et ceux qui n’ont personne pour les rassurer. Ça me pose pas de problème de mettre ma vie en danger. Tu vas me prendre pour un dingue, mais j’adore ça. Parce que je me sens vivant. Et je comprends l’importance de la vie. Des moments passés avec les gens qu’on aime. » Kalli, il n’avait pour habitude de s’exposer aussi facilement. Il n’avait pas tendance à parler de ses émotions et encore moins aborder le sujet de son enfance difficile. « Et bah, t’as pas perdu de temps en tout cas pour me faire parler !» Des mots qu’il prononçait dans un petit sourire timide. « Au moins toi t’as pu mettre ton physique à l’honneur. Je suis certain que t’as déjà des tonnes de fan. Mais tu sais que je connais encore les chorégraphies des cheerleader du lycée alors je pourrais vite devenir ton fan numéro un » qu’il plaisantait alors que son genou touchait celui d’Enoah sous la table. Alors il se reculait dans le fond de sa chaise, un peu perturbé par ce contact. « Excuse-moi, je prends de la place…» Et pour rapidement changer de sujet, il enchainait sur la passion du garçon. « Et toi ? Pourquoi ce métier ? T’as envie de célébrité ? » C’était la première fois qu’il rencontrait un artiste et le brun le rendait drôlement curieux.

OOTD ☽ Sincèrement surpris par la révélation de Kallias, tu t’étais mis à cligner des yeux, sans vraiment t’en rendre compte. Tu savais que ton ami avait dû participer au sauvetage des victimes du séisme. Cependant, tu n’avais jamais imaginé qu’il avait pu participer au tien. Si tu l’avais su plus tôt, tu n’aurais certainement pas disparu de sa messagerie aussi facilement. Tu l’aurais rassuré … Comment avais-tu pu être aussi égoïste ? Après tout, un message ne te coûtait rien. Au lieu de ça, tu n’avais pensé qu’à toi et à ton petit bonheur, oubliant les personnes qui t’avaient réconforté pendant de longues semaines avant toute cette histoire. Finalement, face à ton ami, tu ne pus cacher à quel point, cette révélation te rendait triste. « Je suis désolé de t’avoir inquiété… Sincèrement… Tu aurais dû me le dire plus tôt ! J’aurai pu t’envoyer de mes nouvelles afin de te rassurer. Enfin … Je suis resté deux semaines dans le coma, donc tu n’en aurais pas eu tout de suite, mais du moins … Après … » C’est vrai que ça aurait été très compliqué pour toi de lui envoyer un sms en étant dans le coma, mais lorsque tu t’étais enfin réveillé, tu aurais pu le faire. Grimaçant doucement, toujours un peu contrarié d’avoir été aussi minable avec le jeune homme, tu secouas doucement la tête. « Je sais que tu ne m’as pas dit ça pour te la péter ou te donner un air cool. Je n’ai jamais pensé ça de toi. Par contre, tu vas avoir droit à mes remerciements pendant un loooonggggg moment ! » Et ça, c’était le moins que tu puisses faire envers la personne qui t’avait sauvé la vie, en allant te rechercher sous les décombres. Une situation que tu n’imaginais pas sans risque. « J’imagine que ça a dû te demander beaucoup de courage pour aller me tirer des décombres et du trou dans lequel j’étais tombé alors … Merci Kalli. Merci de m’avoir sauvé la vie. » Sentant un léger sourire étirer tes lèvres, tu avais fini par abandonner ton air contrarié et par faire l’idiot en secouant tes bras dans tous les sens afin de lui prouver qu’aujourd’hui, tu te portais bien. Même trop bien. Riant doucement à la suite de ton ami, tu décidas de suivre son conseil. « Ne t’en fais pas ! Je passe souvent des examens. Mon frère est chirurgien, alors il veille un peu trop souvent sur mon état. J’ai d’ailleurs appris son existence lorsque j’étais hospitalisé. En vérité, j’ai été abandonné à la naissance, car j’étais un enfant illégitime. Ji-Woo est le fils légitime de mon père biologique. Comme toi, il m’a sauvé la vie sans que je ne le sache … Finalement, ce séisme m’aura apporté son lot de galères, mais aussi de bonnes choses ! » Que ce soit la rencontre de ton demi-frère, celle de Kallias ou encore ta relation avec Jae-ho, le séisme avait eu des conséquences plutôt bénéfiques sur ta vie et ce, même si tu avais souffert pendant de longues semaines de tes blessures. Surpris par cet aveu sur ton adoption et l’existence de ce demi-frère, tu avais fini par poser ta main sur tes lèvres. « Oups. Je suis peut-être un peu trop bavard ce soir. » C’est vrai que d’ordinaire, tu n’étais pas aussi éloquent quand il s’agissait de parler de ta vie. Peut-être était-ce l’effet que Kallias avait sur toi ? Avec lui, tu te sentais bien et surtout, en confiance. Du moins, assez que pour t’ouvrir et te mettre à parler autant qu’un moulin à paroles. D’ailleurs, tu n’avais pas pu t’empêcher de mentionner les fameux calendriers qui avaient un succès fou à l’étranger. Frottant tes mains l’une contre l’autre, alors que tu arborais ta plus belle expression innocente, tu tentas d’imiter la voix d’un enfant. « Dans ce cas, je serai sage comme une imageeee ! » Te rendant compte à quel point ton petit numéro pouvait paraître embarrassant en public, tu laissas retomber tes mains sur tes cuisses, laissant s’échapper un petit rire avant de reprendre un air plus ou moins, sérieux. Hochant doucement la tête, tu n’avais pas pu t’empêcher de trouver sa petite faute trop mignonne. Après tout, le coréen n’était vraiment pas une langue très facile à apprendre et tu imaginais très bien que son apprentissage n’avait pas dû être évident pour ton ami. Comme celui des coutumes. « Tu n’as rien d’un malpoli. Disons simplement que les coréens sont trop … Hum … Coincés et vieux jeux ? » Oui, c’était tout à fait ça. Du moins, leur mentalité. Une mentalité avec laquelle, tu n’étais pas toujours en accord. Sûrement, parce que tu avais été élevé par des Américains. Des Américains qui t’avaient appris à parler anglais. Une langue que tu maîtrisais très bien, puisque tu le parlais couramment lors des repas de famille avec tes oncles, tantes et autres membres de ta famille du côté US. Souriant doucement, tu décidas de lui répondre en anglais, en espérant qu’il ne se sente plus mal à l’aise face à toi. « J’aurais pu. Mes parents sont américains. Leurs familles sont encore là-bas donc je vais très souvent en Amérique. Ce qui explique que je maîtrise bien l’anglais ! » Lui adressant un peu clin d’œil, tu repris doucement. « Si un jour, tu te sens encore nostalgique de ton pays. Appelle-moi ! Je me ferais un plaisir d’échanger avec toi en anglais, de critiquer votre ancien président et d’aller manger un Mcdo en ta compagnie ! » Ta proposition était sincère. Après tout, si tu pouvais lui apporter un peu de réconfort en lui donnant l’impression de pouvoir parler avec quelqu’un qui connaissait un peu son pays, tu le ferais avec plaisir.

Après avoir pris votre commande, la serveuse s’en était allée, te permettant de poser LA question qui te brûlait tant les lèvres. Pourquoi Kallias avait-il décidé de devenir pompier ? Une question personnelle qui t’intriguait beaucoup. Bien sûr, tu n’avais pas su t’empêcher de lui faire un petit compliment et de le taquiner un peu sur l’image que les femmes pouvaient avoir de ces chevaliers du feu. D’ailleurs, sa réponse te fit doucement sourire. « Je ne dis pas n’importe quoi ! » T’étais-tu contenté de dire, ne remarquant même pas ses joues rougies, avant d’écouter avec beaucoup d’attention toutes les raisons pour lesquelles Kallias avait choisi d’exercer ce métier, sans même te rendre compte des petits lapsus qui s’étaient glissés. Si certaines te paraissaient très louables, d’autres te rendaient un peu triste. Le jeune homme semblait avoir eu une jeunesse compliquée, et même si tu n’en connaissais pas la raison, tu ne pouvais pas t’empêcher d’être triste pour lui. Il semblait tellement gentil … Comment avait-il pu vivre des choses pas très agréables, comme il disait, et rester aussi gentil et altruiste ? « Tu es vraiment une personne admirable, Kalli ! Les gens devraient savoir la chance qu’ils ont d’avoir un ange gardien comme toi pour leur sauver la vie ! » Après tout, c’était ce qu’il était, non ? « Mais même si ton métier et le goût du risque, te rendent vivant … Tu ne devrais pas te jeter corps et âme dans des missions trop périlleuses ! Si c’est vraiment l’adrénaline, ta drogue, essaye les sports de l’extrême ! » Avais-tu fini par dire sur le ton de la plaisanterie, alors que dans le fond, tu étais bel et bien sérieux. Plaçant tes cheveux en arrière, tu haussas doucement les épaules à ses quelques mots sur la facilité que tu avais eu à le faire parler … « Ça, c’est l’effet Noah ! » Ou pas. La suite de ses paroles te fit grimacer un peu. Est-ce que tu aimais mettre ton physique en avant ? Pas du tout. Tu détestais ça, même. Tu t’apprêtais à lui en faire part, lorsque tu sentis son genou toucher le tien. Le geste te semblait tellement anodin que tu ne compris pas pourquoi ton ami s’excusait. « Euh … Ce n’est rien ! C’est moi qui prend beaucoup trop de place avec mes grandes jambes ! » Après tout, ça arrivait ? Non ? Quoi qu’il en soit, c’était à toi maintenant, de passer aux aveux. Pourquoi voulais-tu devenir une idole ? « Déjà … Sache une chose ! Je ne me suis jamais servi de mon physique pour … Tenter de réussir. Je … Déteste ça en réalité. Il n’y a rien de plus dérangeant pour moi que les commentaires des filles de la classe lorsque c’est à moi de passer en danse ou en chant. » Petit froncement de nez et haussement d’épaule, avant de te remettre un sourire légèrement. « La célébrité n’a rien à voir avec ça. Depuis tout petit, j’ai toujours aimé danser et chanter. C’est une réelle passion. Je pourrais passer des heures entières à écrire et à composer des chansons sur mon piano. Je n’avais jamais imaginé en faire mon métier jusqu’à ce que je fasse la rencontre de deux gamins qui étaient aussi passionnés que moi, par l’univers de la K-pop. Ce sont d’ailleurs devenus mes meilleurs amis … Même si au jardin d’enfant, je me battais beaucoup avec l’un d’eux … » Ton amitié avec Dae-Hyun et Jae-ho, n’avait pas été de tout repos au début … Bien au contraire ! « En grandissant, on a commencé à avoir un rêve … On voulait monter un groupe ensemble et parcourir le monde. Moi, j’étais censé être le chanteur. La danse n’était pas vraiment ma tasse de thé. J’ai passé beaucoup de temps à regarder l’un de mes amis, qui a fini par m’apprendre et avec beaucoup de persévérance, j’ai fini par y arriver ! J’ai pris des cours et au final, c’était assez naturel pour moi d’intégrer l’unif et de me spécialiser en chant et en danse, même si aujourd’hui, notre rêve d’enfant s’est envolé. » Avec la mort de Dae-Hyun et les nombreuses disputes avec Jae-ho qui avaient suivi, votre rêve avait volé en éclats. Te redressant sur ta chaise, tu sortis ton portable de la poche de ta veste, afin de le tendre à Kallias. « J’ai une chaîne YouTube. Tu pourras aller voir si tu veux. Je poste de temps en temps des covers et des chansons que j’ai écrites. Ce n’est pas du grand art, car c’est juste ma voix accompagnée de mon piano … Mais ça te donnera une idée de ce que je fais ! » Attendant sagement que le jeune homme jette un coup d’œil, tu avais fini par reprendre. « Il y a quelques semaines, une agence nous a approché avec des amis, pour former un Boys band. Ils m’ont demandé d’être le vocaliste et le visuel du groupe. Je ne sais pas si ça va fonctionner, mais j’essaye d’y croire un peu ! Et puis, j’ai participé à un concours pour apparaître lors de la première partie d’un artiste pendant sa tournée. Je fais partie des finalistes ! Alors, j’espère que tu viendras me voir entre deux sauvetages, si je gagne ! » Mais trêve de bavardage puisque la serveuse était en train d’arriver avec vos plats. Te redressant afin de jeter un coup d’œil aux plats qu’apportait la serveuse, tu finis par passer doucement le bout de ta langue sur ta lèvre inférieure. « Hummmmm ! Ils ont l’air trop bonsss ! J’en ai déjà l’eau à la bouche ! » Après tout ce monologue, il était presque évident que ton appétit s’était creusé. Une fois les plats déposés devant vous, tu adressas un grand sourire à ton ami, posant ton regard rapidement sur lui. « Enjoy your meal ! » Prenant l'hamburger dans tes mains, sans te soucier du regard des gens, tu croquas dedans, ce qui valut de te mettre de la sauce partout autour des lèvres. « Hummm ! C’est effectivement trop bon ! Ça faisait longtemps que je n’en avais pas mangé ! » Souriant comme un enfant, tu t’empressas de mettre quelques frites dans ta bouche, oubliant complètement d’essuyer tes lèvres.

Outfit - Il se sentait mal à l’aise Kallias. Il détestait se mettre en avant, il était étonnamment humble malgré son métier. Sûrement parce qu’on l’avait toujours rabaissé et qu’il avait fini par y croire. Même s’il exerçait aujourd’hui le métier de ses rêves, il avait toujours cette peur de ne pas être à la hauteur qui lui dévorait constamment l’estomac. « T’inquiète pas, tu pouvais pas savoir de toute façon. L’important c’est que tout aille bien maintenant. Et t’as pas besoin de me remercier, c’est mon travail.» Et ça le rendait surtout mal à l’aise qu’Enoah se sente redevable. Il se massait à nouveau la nuque, raclant le fond de sa gorge, alors qu’il se sentait rougir. Il préférait baisser la tête pour se dissimuler derrière ses mèches de cheveux. Du courage ? Il avait pourtant l’impression d’en manquer. A chaque intervention, il était poussé par l’adrénaline, il dépassait toujours un peu plus ses limites sans prendre le temps de réfléchir. Et pour clore le sujet, il hochait simplement la tête en mordillant sa lèvre inférieure. Quand des inconnus le remerciaient, il se sentait utile, mais avec ce garçon là c’était différent. Parce qu’il comptait pour lui. Sûrement un peu trop, et il n’osait même pas lui dire. Alors son courage ? Il se demandait où il pouvait bien être.

Surpris par son flot de parole, il en oubliait sa gêne et tentait d’assimiler tout ce qu’il était en train de lui raconter. Avoir un grand-frère, il savait ce que c’était Kalli. Le sien aussi lui avait sauver la vie, à sa manière. Il n’avait pas hésité à tabasser un adolescent pour le sortir d’un enfer dans lequel on l’avait enfermé depuis l’enfance. Et depuis ce jour, il avait pu commencer à s’épanouir, laissant ses idées noires derrière lui. « Non t’inquiète pas, j’aime bien t’écouter je trouve ça chouette que t’aies retrouver quelqu’un de ta famille. C’est important de prendre soin les uns des autres. Mon frère il est resté à Los Angeles. Il me manque souvent. » Il lui écrivait souvent. Presque tous les jours. Juste pour lui prouver qu’il pouvait être fier de lui. Qu’il était en train de réussir sa vie même s’il n’avait de grand diplôme. Ce calendrier dont il parlait était une consécration. Il était pompier et on le trouvait assez séduisant pour le faire apparaître dans ce qui était une institution dans le milieu. En vérité, il avait un peu honte de le montrer à son ami, mais une promesse était une promesse. Et puis quand il riait avec autant de douceur, il avait l’impression de ne plus pouvoir lui refuser quoi que ce soit. Il aimait son innocence, sa douceur. « J’essaye de m’y faire. Mais je pense pas que je pourrais un jour avoir cette mentalité.» Il avait vécu bien trop longtemps aux Etats-Unis pour abandonner ses habitudes et ses coutumes. « Tu penses que c’est grave ? Que ça risque de me poser des problèmes ? » Est-ce qu’il trouverait un jour une femme pour l’accepter tel qu’il était. Kallias, il n’était même plus certain de ce qu’il désirait, et faire face à Enoah ne faisait que confirmer ses doutes. Les hommes lui plaisaient. Il lui plaisait. Et comme l’idiot qu’il était, il avait cru que tous ces messages échangés signifiaient plus qu’une forte amitié. Il appréciait ses efforts, alors c’était en riant qu’il répondait « Je retiens la proposition. Je risque de vite te rappeler alors. Je résiste pas à un Mcdo en bonne compagnie.»

Bon sang ce qu’il était doué pour le faire rougir. Il avait du mal à accepter tous ces compliments et sa franchise. Il secouait la main devant son visage pour essayer de le faire taire. « Merci, c’est vraiment gentil ce que tu dis. Et je préfère être pompier que de faire des sports extrêmes. Ça me fait du bien de me rendre utile et si je dois mourir, au moins j’aurais pas de regret.» Il n’avait rien à perdre Kalli. En le voyant se recoiffer, il avait la drôle d’envie de glisser sa main dans ses cheveux. Ils avaient l’air doux. Mais il se retenant, triturant ses doigts sous la table pour tenter de se calmer. Et c’était avec beaucoup de curiosité qu’il lui retournait la question concernant sa passion. « J’ai jamais pensé ça tu sais. Que tu te servais de ton physique pour réussir.» Oh il avait bien compris le sous-entendu malgré sa naïveté. C’était avec toute son attention qu’il écoutait son histoire et encore une fois il avait l’impression qu’ils se ressemblaient sur de nombreux points. « T’es super impressionnant. C’est super difficile de réussir dans ce milieu. Tu dois avoir vachement de talent. » Il n’en doutait pas une seule seconde. « Oui j’ai très envie de voir ce que tu fais.» Écrire des chansons, lui n’en serait pas capable et c’était un regard emplis d’admiration qu’il posait sur l’artiste. « Bien évidemment que je viendrais te voir. Tu me prends pour qui ? Je suis ton plus grand fan de toute façon.» qu’il disait en riant avant de saliver devant son assiette. C’était probablement meilleur que le Mcdo. « Thanks » Alors qu’il mordait dans son burger, il ne pouvait pas s’empêcher de lui jeter de nombreux coups d’œil. Est-ce qu’il avait vraiment le droit de le trouver beau ? De bien l’aimer ? « Faudra que tu me signes un autographe, ça vaudra bientôt une petite fortune.» Il restait silencieux le temps de se remplir l’estomac, et c’était un peu maladroitement qu’il essayait d’obtenir une certaine information. « Ça doit pas être facile de rencontrer quelqu’un avec ce boulot ? » Est-ce qu’il était célibataire ? Probablement que non. Il était trop bien pour être seul.

OOTD ☽ Lorsque Kallias t’avait avoué que son frère, resté à LA, lui manquait, tu ne pus t’empêcher de te sentir à la fois triste pour lui et chanceux. Toi, tu n’avais jamais connu ce que c’était d’avoir un frère ou même une soeur. Tu étais enfant unique et même si tu avais souvent pleuré auprès de tes parents pour avoir quelqu’un avec qui jouer quand tu étais petit, ton souhait ne s’était jamais exaucer. Et voilà que plusieurs années plus tard, Ji-woo était entré dans ta vie. Même si au début, tu ne l’avais pas accueilli les bras grands ouverts, tu avais fini par devenir curieux à son sujet. Tu te moquais bien que ton père biologique soit à ta recherche afin de faire de toi son héritier pour diriger son entreprise. En vérité, l’argent ne t’avait jamais intéressé. Par contre, tu te souciais un peu trop de ce que cet homme avait fait subir à ton grand frère. Même si Ji-woo n’avait pas été abandonné comme toi, à la naissance, il n’avait pas eu ta chance de grandir entouré de parents aimants et totalement dévoués à sa cause. Alors que ce soit par réel intérêt ou que tu sois poussé par un sentiment de culpabilité, tu avais décidé de laisser le jeune homme rentrer dans ta vie. Et même s’il passait beaucoup trop de temps à s’en faire pour toi et surtout, pour ton état de santé, tu l’aimais à ta manière. Grimaçant doucement alors que tu cherchais après les mots qui pourraient le réconforter, tu avais fini par te mettre à lui parler dans sa langue maternelle. Tu ne remplacerais sûrement pas son frère, mais tu pouvais tenter de soulager sa solitude et le manque de son pays. Attrapant ton verre que la serveuse avait déposé plutôt, tu te mis à faire des ronds avec ta paille dans ta boisson. « Et bien, arrête d’essayer de te formater à cette mentalité ! C’est ce qui te rend si intéressant et … Particulier. » Autrement dit, c’était ce que tu aimais chez lui. Tu aimais sa différence. Abandonnant ta paille du regard pour le poser sur Kallias, tu ne pus t’empêcher de rire légèrement en entendant sa question. « Je pense que la seule chose qui est grave … C’est ta question ! » Quelle idée avait-il sérieusement ! « Pourquoi ça te poserait des problèmes ? Si les gens ne t’apprécient pas à ta juste valeur, c’est qu’ils ne méritaient pas de faire ta rencontre ! » Haussant tes épaules, tu fis semblant de bouder un peu … « Tu ne devrais pas t’efforcer de changer qui tu es, simplement parce que la société exige de toi que tu finisses par rentrer dans le moule … » Soupirant légèrement, tu finis par arrêter de faire l’enfant. « Tu es parfait comme tu es, alors ne change pas ! Du moins, si tu veux mon avis … » Est-ce que ton avis comptait à ses yeux ? Tu n’en savais strictement rien, mais cela ne t’avait pas empêché de lui donner malgré tout.

Est-ce que tu avais du talent ? Sûrement. À moins que ce soit réellement ton physique plutôt avantageux qui avait attiré les représentants de cette compagnie. Même si tu étais content d’entendre que ton ami n’imaginait que tu te serves de ton physique pour réussir, tu savais que ton talent n’était pas ce que les gens voyaient en premier chez-toi … Alors lorsque ton ami confirma qu’il avait très envie de voir ce que tu faisais, tu ne pus t’empêcher de te sentir sincèrement heureux. « Ce n’est pas grave si tu ne retiens pas le nom de la chaîne ! Je te l’enverrai par message ! » Est-ce que ta voix trahissait ta joie ? Bien sûr. Arquant un sourcil lorsqu’il avoua être ton plus grand fan, ta joie se transforma en sentiment de … Malaise. « Mon plus grand fan ? Et si en réalité, j’étais nul ? Ou encore mieux ! Si en allant sur ma chaîne, tu te rendais compte qu’en réalité, tu n’aimes pas ce que je fais ? Cela voudrait dire que tu serais obligé de jouer les fanboys juste pour me faire plaisir ? » Gonflant tes joues, tu lui adressas ton plus beau regard de Noah battu. « Maintenant que tu m’as dit ça, je sens que je vais être super triste si au final, tu te rends compte que tu n’aimes pas ce que je fais ! » Laissant s’échapper l’air présent dans tes joues, tu pointas ton doigt en sa direction. « Et je te préviens ! Interdit de me dire que tu aimes mes chansons, juste pour me faire plaisir ! Sinon, je serais vraiment vexé ! Je ne suis pas vraiment du genre à aimer qu’on me cache la vérité … Je préfère une vérité qui blesse à un mensonge qui fait sourire ! » Vrai. Le mensonge ? Tu détestais ça. Et il était évident que tu vrillerais sûrement, si tu savais qu’en ce moment même la personne que tu aimes le plus, était en train de te mentir depuis de longues semaines …

Savourant ton hamburger comme si tu n’avais pas mangé de la journée, tu avais fini par t’armer d’une serviette afin d’essuyer toute la sauce que tu étais en train de te mettre partout sur les lèvres et sur les mains. Alors que tu mettais les dernières frites qu’il te restait dans ta bouche, tu haussas les épaules avant de te mettre à réfléchir. Est-ce que c’était facile de rencontrer quelqu’un avec ce boulot ? « Je n’en sais rien. » Fronçant un peu tes yeux, tu finis par t’installer dans le fond de ta chaise, alors que tu finissais d’avaler tes frites. « Je pense que ça doit être compliqué, en fait. » Passant ta main une nouvelle fois dans tes cheveux, tu posas ton regard sur le jeune homme, alors que tes lèvres s'étiraient une petite grimace. « J’imagine que ça doit être difficile de rencontrer quelqu’un qui verra plus loin que ton image d’idole. Genre … Comment tu peux être sûr que la personne que tu as en face de toi, t’apprécie réellement pour ce que tu es, et non, pour ce que tu représentes ? » Repensant aux différentes clauses du contrat qu’on t’avait présenté et qui traitait de la vie privée des artistes du groupe, tu te mis à rire légèrement. « En vrai, si les idoles sont célibataires, c’est surtout à cause des règles que leur imposent les agences. Genre, ils ne peuvent pas se mettre en couple pendant leur carrière pour éviter que ça nuise à leur image et surtout, pour que ça donne l’impression à leurs fans qu’ils sont accessibles. C’est totalement ridicule. » Roulant tes yeux, tu secouas la tête. « Personnellement, je m’en moque de mon image et ça ne m’intéresse pas d’être le boyfriend ou je ne sais quoi d’autres, d’un nombre incalculable de fans. Être le petit-ami d’une seule personne, me suffit amplement et puis, ce n’est pas comme si, on ne se connaissait pas depuis notre enfance … » Est-ce que tu venais d’avouer à demi-mot que tu avais quelqu’un dans ta vie ? Tout à fait. Après tout, ce n’était pas un secret d’état. Il suffisait d’aller sur tes réseaux sociaux pour voir apparaître les nombreuses photos de ton petit-ami, ainsi que les petits mots doux que vous vous échangiez de temps en temps. Baissant un instant ton regard alors que tu souriais presque comme un idiot en pensant à Jae-ho pendant un court instant, tu reposas une nouvelle fois ton regard sur ton ami. Te rapprochant de la table, tu te mis à le dévisager presque suspicieux, un grand sourire étendant tes lèvres. « J’imagine que les pompiers doivent avoir beaucoup de succès aussi, auprès des filles ! Je suis quasiment sûr que ta petite bouille trop mignonne a déjà dû en faire craquer plus d’unes ! » Te mettant à murmurer, alors que ta main s’était posée sur ta joue, te donnant un air trop cute, tu t’allongeas limite sur la table afin d’être assez proche de lui et être sûr qu’il t’entende malgré le bruit ambiant dans le restaurant. « Tu as quelqu’un ? Où tu penses à quelqu’un en ce moment ? Qui sait ? L’une des victimes que tu as secourue ? Tu l’as sauvé ? Elle est comment ? » Te rendant compte que tu devais avoir l’air envahissant avec toutes tes questions, tu repris ta place alors que tu esquissais un petit sourire malicieux. « Je suis tellement curieuxxxx ! Et ne me dis pas que tu n’as personne, car je ne te croirais pas ! Tu es trop beau et gentil pour prétendre n’avoir personne ! » Vrai. Comment un garçon aussi craquant et aussi gentil, pouvait être seul ? Impossible.